Monde

Ghaza : L’ONU dénonce un crime d’extermination

Une commission internationale d’enquête des Nations unies a affirmé mardi que l’armée de l’occupation sioniste commet des crimes de guerre et « une extermination » en attaquant les écoles et les sites religieux et culturels dans la bande de Ghaza. 

« La vaste destruction matérielle de Ghaza, le démantèlement de son système éducatif et les attaques contre les sites culturels et religieux n’affectent pas seulement les Palestiniens à l’heure actuelle, mais compromettent également l’avenir du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination », souligne la commission dans un rapport qui sera présenté le 17 juin devant le Conseil des droits de l’homme. Dans un communiqué accompagnant ce document, la commission dénonce le fait que l’entité sioniste ait « anéanti le système éducatif de Ghaza et détruit plus de la moitié des sites religieux et culturels de Ghaza, dans le cadre d’un assaut généralisé et incessant contre le peuple palestinien au cours duquel les forces sionistes ont commis des crimes de guerre et le crime contre l’humanité d’extermination en tuant des civils réfugiés dans des écoles et des sites religieux ». « Nous avons de plus en plus d’indications que l’entité sioniste mène une campagne concertée pour anéantir la vie des Palestiniens à Ghaza », assure la présidente de la commission, la Sud-Africaine Navi Pillay, ancienne présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda, juge à la Cour pénale internationale et Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

« Le fait que l’entité sioniste prenne pour cible la vie éducative, culturelle et religieuse du peuple palestinien portera préjudice aux générations actuelles et futures, en entravant leur droit à l’autodétermination », ajoute Pillay, qui déplore que « les enfants de Ghaza ont perdu leur enfance ». Elle considère aussi particulièrement inquiétante « la généralisation des attaques contre les centres d’enseignement bien au-delà de Ghaza ». En outre, « le ciblage et la destruction de sites patrimoniaux, la limitation de l’accès à ces sites en Cisjordanie et l’effacement de leur histoire hétérogène érodent les liens historiques des Palestiniens avec la terre et affaiblissent leur identité collective », relève-t-elle.

Cette dénonciation intervient alors que le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est élevé à 54 981 martyrs et 126 920 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Les corps de 54 martyrs et 305 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Les autorités sanitaires ont indiqué que 4 701 Palestiniens sont tombés en martyrs et 14 879 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’agression sioniste, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres.

La situation humanitaire continue de se dégrader avec de nouveaux raids meurtriers. Au moins 23 civils palestiniens sont tombés en martyrs et plus de 100 autres ont été blessés dans une série de raids de l’armée de l’occupation sioniste visant plusieurs régions dans la bande de Ghaza. Selon les sources médicales palestiniennes, 17 citoyens, dont un enfant, sont tombés en martyrs et plus de 100 autres ont été blessés par balles de l’armée de l’occupation au sud de la ville de Ghaza. Des tirs de l’armée israélienne ont tué au moins 17 Palestiniens et blessé des dizaines d’autres, alors que des milliers de personnes approchaient de sites de distribution d’aide humanitaire dans le centre de la bande de Ghaza.

Trois citoyens de la même famille sont tombés en martyrs dans un raid sioniste sur une tente abritant des citoyens déplacés à Mawasi à Khan Younès au sud de Ghaza. Cinq citoyens ont été blessés dans un ciblage par un drone de l’occupation sur un groupe de citoyens au centre de l’enclave. À Deir Al-Balah, les avions de l’occupation ont ciblé le siège du Croissant-Rouge à l’ouest de la ville, faisant trois martyrs et plusieurs blessés.

Le système de santé palestinien s’effondre progressivement. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a affirmé que l’hôpital Al-Amal à Ghaza était « pratiquement hors service » en raison de l' »intensification des hostilités à proximité ». 

Selon Tedros, deux équipes médicales d’urgence « font encore de leur mieux pour servir les patients encore présents avec le peu de matériel médical laissé sur place ». « Avec la fermeture d’Al-Amal, le complexe médical Nasser est désormais le seul hôpital disposant d’une unité de soins intensifs à Khan Younès », relève le chef de l’OMS. L’organisation avait fait état d’une « grave pénurie » de médicaments et de matériel médical après deux mois d’un blocus total.

Un accord de cessez-le-feu était entré en vigueur le 19 janvier à Ghaza après plus de 15 mois d’agression génocidaire sioniste, mais les forces d’occupation ont repris le 18 mars leur agression contre Ghaza après une interruption de deux mois. 

Lyes Saïdi

Sahara occidental : Le Front Polisario dénonce les violations commises par l’occupation

Le Front Polisario a réaffirmé avec force que toute tentative de violation des droits du peuple sahraoui est vouée à l’échec, soulignant que la question du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, ne peut être résolue en dehors de l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Cette déclaration émane d’un communiqué sanctionnant les travaux d’une réunion du Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario, tenue lundi sous la présidence du président sahraoui et secrétaire général du Front, Brahim Ghali.

Le Front Polisario a mis en garde contre « les conséquences des manœuvres de l’occupant marocain et ceux qui le soutiennent, visant à entraver l’instauration de la paix au Sahara occidental sur la base du respect total des décisions de la légalité internationale et des principes du droit international ». Selon le communiqué, ces manœuvres « auront des conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité internationales et ne dissuaderont pas le peuple sahraoui de poursuivre sa lutte nationale par tous les moyens et méthodes légitimes, quel que soit le prix à payer ».

Le Bureau permanent a réitéré son appel au Conseil de sécurité pour s’acquitter de ses obligations et assumer ses responsabilités en obligeant l’occupant marocain à lever immédiatement les obstacles empêchant la Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (MINURSO) de mener à bien sa mission. Le communiqué salue la résistance des prisonniers civils sahraouis face aux conditions inhumaines qui leur sont imposées ainsi qu’à leurs familles, mettant l’accent sur la solidarité massive avec leurs luttes à travers la marche internationale exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle.

Parallèlement, Said Ayachi, président du Comité National Algérien de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS), a dénoncé l’attitude du Maroc concernant les missions d’enquête onusiennes. « Le Maroc, qui préside actuellement le Conseil des droits de l’homme à Genève, empêche systématiquement l’envoi d’enquêteurs onusiens dans les territoires sahraouis occupés pour vérifier la situation des droits de l’homme sur le terrain », a-t-il déclaré. « Cette contradiction flagrante révèle l’impunité dont bénéficie le Maroc », a-t-il ajouté, soulignant que « malgré plus de soixante rapports documentés par des organisations internationales sur les violations des droits humains dans les territoires sahraouis, aucune mission d’enquête n’a été autorisée depuis huit ans ».

Ayachi a qualifié l’expulsion récente d’un parlementaire européen et espagnol venu visiter ces territoires d' »atteinte grave à la transparence et à la liberté d’accès à l’information ». Il a également dénoncé « les déportations forcées des populations sahraouies du littoral », qualifiant ces actes de « crime selon le droit international ». Le président du CNASPS a rappelé que « la Cour africaine des droits de l’homme a condamné en 2022, de façon explicite, les violations commises par le Maroc, alors que ce dernier est membre de l’Union africaine ».

L’intervenant a critiqué « la politique du fait accompli menée par le Maroc, qui exploite illégalement les ressources naturelles sahraouies et procède à des investissements sans l’accord du peuple sahraoui, en violation totale du droit international », pointant du doigt « l’hypocrisie de certains États occidentaux qui ferment les yeux sur ces violations marocaines ». Réitérant son appel à « organiser un référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de choisir librement son avenir », Ayachi a salué « la position constante et responsable de l’Algérie en faveur des droits légitimes du peuple sahraoui ». Le Front Polisario a également appelé le peuple sahraoui à « l’unification des rangs et à la vigilance pour faire échec aux visées et desseins de la guerre psychologique menée par l’ennemi ».

Lyes S.

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