Sahara occidental : Le Front Polisario dénonce les violations commises par l’occupation
Le Front Polisario a réaffirmé avec force que toute tentative de violation des droits du peuple sahraoui est vouée à l’échec, soulignant que la question du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, ne peut être résolue en dehors de l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Cette déclaration émane d’un communiqué sanctionnant les travaux d’une réunion du Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario, tenue lundi sous la présidence du président sahraoui et secrétaire général du Front, Brahim Ghali.
Le Front Polisario a mis en garde contre « les conséquences des manœuvres de l’occupant marocain et ceux qui le soutiennent, visant à entraver l’instauration de la paix au Sahara occidental sur la base du respect total des décisions de la légalité internationale et des principes du droit international ». Selon le communiqué, ces manœuvres « auront des conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité internationales et ne dissuaderont pas le peuple sahraoui de poursuivre sa lutte nationale par tous les moyens et méthodes légitimes, quel que soit le prix à payer ».
Le Bureau permanent a réitéré son appel au Conseil de sécurité pour s’acquitter de ses obligations et assumer ses responsabilités en obligeant l’occupant marocain à lever immédiatement les obstacles empêchant la Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (MINURSO) de mener à bien sa mission. Le communiqué salue la résistance des prisonniers civils sahraouis face aux conditions inhumaines qui leur sont imposées ainsi qu’à leurs familles, mettant l’accent sur la solidarité massive avec leurs luttes à travers la marche internationale exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle.
Parallèlement, Said Ayachi, président du Comité National Algérien de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS), a dénoncé l’attitude du Maroc concernant les missions d’enquête onusiennes. « Le Maroc, qui préside actuellement le Conseil des droits de l’homme à Genève, empêche systématiquement l’envoi d’enquêteurs onusiens dans les territoires sahraouis occupés pour vérifier la situation des droits de l’homme sur le terrain », a-t-il déclaré. « Cette contradiction flagrante révèle l’impunité dont bénéficie le Maroc », a-t-il ajouté, soulignant que « malgré plus de soixante rapports documentés par des organisations internationales sur les violations des droits humains dans les territoires sahraouis, aucune mission d’enquête n’a été autorisée depuis huit ans ».
Ayachi a qualifié l’expulsion récente d’un parlementaire européen et espagnol venu visiter ces territoires d' »atteinte grave à la transparence et à la liberté d’accès à l’information ». Il a également dénoncé « les déportations forcées des populations sahraouies du littoral », qualifiant ces actes de « crime selon le droit international ». Le président du CNASPS a rappelé que « la Cour africaine des droits de l’homme a condamné en 2022, de façon explicite, les violations commises par le Maroc, alors que ce dernier est membre de l’Union africaine ».
L’intervenant a critiqué « la politique du fait accompli menée par le Maroc, qui exploite illégalement les ressources naturelles sahraouies et procède à des investissements sans l’accord du peuple sahraoui, en violation totale du droit international », pointant du doigt « l’hypocrisie de certains États occidentaux qui ferment les yeux sur ces violations marocaines ». Réitérant son appel à « organiser un référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de choisir librement son avenir », Ayachi a salué « la position constante et responsable de l’Algérie en faveur des droits légitimes du peuple sahraoui ». Le Front Polisario a également appelé le peuple sahraoui à « l’unification des rangs et à la vigilance pour faire échec aux visées et desseins de la guerre psychologique menée par l’ennemi ».
Lyes S.