Ghaza : L’occupant sioniste multiplie les attaques contre les sites d’aide humanitaire
L’escalade de violence sionistecontre les centres de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza a atteint un nouveau paroxysme mercredi, avec au moins 41 Palestiniens tués dans diverses attaques menées par les forces d’occupation, la plupart d’entre eux se trouvant près d’un site d’aide géré par la Ghaza Humanitarian Foundation. Cette tragédie s’inscrit dans une série d’attaques systématiques contre les points de distribution qui ont fait plus de 130 morts depuis leur mise en place le 27 mai dernier.
Le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a vivement dénoncé ces attaques répétées dans un message publié mardi soir sur les réseaux sociaux, décrivant la situation comme « une nouvelle journée de distribution d’aide, une nouvelle journée de pièges mortels ». Le responsable onusien a fustigé un système qu’il qualifie d’humiliant, forçant « des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher des dizaines de kilomètres, excluant les plus vulnérables et ceux qui vivent trop loin », avant d’ajouter avec amertume que « ce système n’a pas pour but de lutter contre la faim ».
Les attaques de mercredi ont particulièrement visé le centre de la bande de Ghaza, où plus de 20 personnes ont trouvé la mort et des dizaines d’autres ont été blessées par des tirs israéliens autour d’un checkpoint. Parallèlement, quatre citoyens ont été tués lors d’un bombardement ciblant une tente abritant des déplacés dans la localité de Mawasi, près d’Al-Qarara au nord de Khan Younis. Les avions de l’occupant israélien ont également bombardé simultanément les zones de Qaizan Abu Rashwan et Batn al-Samin à Khan Younis, accompagnés d’attaques d’artillerie intensives. À Rafah, dans l’extrême-sud de l’enclave, au moins six personnes supplémentaires ont été tuées près d’un autre site de la Ghaza Humanitarian Foundation, portant le bilan tragique de cette journée sanglante. Ces nouvelles victimes s’ajoutent aux 17 Palestiniens tués mardi près d’un site similaire dans la même ville. Selon le ministère de la Santé de Ghaza, 163 personnes ont perdu la vie et plus de 1000 autres ont été blessées en tentant d’atteindre des sites de distribution d’aide en seulement deux semaines.
La guerre contre les infrastructures humanitaires s’est également étendue aux organisations internationales. L’ONG Médecins du Monde a fait état mercredi d’une attaque de drones israéliens contre un bâtiment abritant un de ses bureaux à Deir El Balah, faisant huit morts parmi les civils présents au dernier étage. L’organisation a dénoncé « une grave violation du droit international humanitaire », soulignant que le bureau avait été clairement identifié et enregistré auprès des autorités militaires de l’occupation israélienne comme zone « déconflictuée », censée être protégée des attaques en vertu des accords de coordination humanitaire.
L’attaque a eu lieu mardi vers 11h00 locales, pendant les célébrations de l’Aïd El-Adha, dans un secteur de Deir El Balah qui abrite de nombreux bureaux d’ONG et qui était « jusqu’à présent restée relativement épargnée par les bombardements ». Médecins du Monde a souligné que son équipe n’avait reçu « aucun avertissement préalable qui aurait permis d’évacuer le bâtiment ou de prendre des mesures de protection pour les éventuels occupants », dénonçant une pratique récurrente des forces israéliennes.
Philippe Lazzarini a appelé l’entité sioniste à « lever la clôture et permettre à l’ONU un accès sûr et sans entrave pour acheminer l’aide et la distribuer en toute sécurité », affirmant que c’était « le seul moyen d’éviter une famine massive, notamment chez un million d’enfants ». Le responsable de l’UNRWA a révélé que 12000 employés de l’agence continuent de fournir des services de santé, d’assainissement et de soutien psychosocial « dans un environnement extrêmement brutal et hostile », tandis que les entrepôts hors de Ghaza regorgent « d’un volume d’aide équivalent à 6000 camions ».
« Laisser la nourriture pourrir et les médicaments périmer délibérément serait tout simplement indécent », s’est indigné Lazzarini, insistant sur le fait que « les livraisons et la distribution d’aide doivent être à grande échelle et sûres », ce qui « ne peut se faire que par l’intermédiaire des Nations unies, notamment de l’UNRWA » dans la bande de Ghaza.
Ces nouvelles attaques portent le bilan global de l’agressiongénocidaire israélienne à 55104 martyrs et 127394 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes qui ont enregistré 123 nouveaux martyrs et 474 blessés au cours des dernières 24 heures. Depuis la reprise de l’offensive le 18 mars, après une interruption de deux mois consécutive à l’accord de cessez-le-feu du 19 janvier, 4821 Palestiniens ont trouvé la mort et 15353 autres ont été blessés, de nombreuses victimes demeurant encore sous les décombres.
Lyes S.