Économie

Volatilité extrême sur les cours du pétrole face aux élucubrations de Trump

Les marchés pétroliers ont vécu une journée de montagnes russes mercredi, terminant en légère hausse après une séance chaotique dominée par les déclarations contradictoires du président américain Donald Trump concernant l’Iran. Le baril de Brent a clôturé à 76,70 dollars en progression de 0,33%, tandis que le West Texas Intermediate s’est établi à 75,14 dollars, gagnant 0,40%, masquant une volatilité extrême qui a secoué les opérateurs toute la journée.

La matinée a été marquée par une forte progression des cours après que Trump ait appelé Téhéran à une « capitulation sans conditions » et affirmé que les États-Unis contrôlaient désormais totalement l’espace aérien iranien. Ces déclarations belliqueuses ont immédiatement fait bondir les prix, les investisseurs anticipant une possible escalade militaire américaine directe dans le conflit opposant Israël à l’Iran. Robert Yawger, analyste chez Mizuho USA, souligne que « le marché est hypersensible » à toute actualité géopolitique, expliquant cette « extrême volatilité des dernières 24 heures ».

Cependant, l’optimisme belliqueux des traders s’est rapidement mué en espoir de désescalade lorsque Trump a affirmé plus tard que l’Iran était entré en contact avec Washington pour des négociations. Le président américain a même révélé que Téhéran avait « suggéré de venir à la Maison Blanche », qualifiant cette proposition de « courageuse ». Cette déclaration a provoqué un retournement spectaculaire des cours, qui ont lâché près de 2% par rapport à la clôture de mardi, les investisseurs minimisant soudain la probabilité d’une participation directe des États-Unis dans le conflit aux côtés d’Israël.

L’euphorie diplomatique n’aura toutefois été que de courte durée. En fin de séance, l’optimisme des opérateurs s’est effrité face au démenti cinglant de l’Iran. La mission iranienne auprès des Nations Unies a catégoriquement nié sur le réseau social X, déclarant qu’aucun responsable iranien n’avait « jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche ». Cette agitation géopolitique a complètement éclipsé des fondamentaux. Les données officielles américaines ont révélé mercredi une chute spectaculaire des stocks commerciaux de pétrole brut de 11,5 millions de barils durant la semaine achevée le 13 juin, soit plus de quatre fois la baisse de 2,5 millions de barils anticipée par les analystes selon le consensus Bloomberg. Cette diminution massive des réserves, normalement perçue comme un facteur haussier majeur, n’a eu qu’un impact marginal face à la domination des préoccupations géopolitiques.

R.I.

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