Gymnastique: Nemour envoie un message à la concurrence

Près d’une année après son sacre olympique aux barres asymétriques à Paris 2024, Kaylia Nemour a brillamment repris le chemin de la compétition internationale pour la Coupe du monde 2025.

À Tachkent et avec deux médailles d’or au compteur, la championne olympique algérienne a envoyé un signal fort à la concurrence mondiale, mais surtout validé une nouvelle étape de sa préparation sous la houlette de sa nouvelle entraîneure, Nadia Massé. En Ouzbékistan, la gymnaste de 18 ans a démontré qu’elle n’avait rien perdu de sa classe exceptionnelle. À la poutre, elle s’est imposée avec une note de 13.300 points, devançant l’Ouzbèke Odinakhon Robidjonova (12.500 pts) et la Kazakhe Korkem Yerbossynkyzy (12.100 pts). Mais c’est surtout aux barres asymétriques, son agrès de prédilection, qu’elle a régalé en s’imposant de manière éclatante avec un score de 14.700 points, creusant un écart considérable avec la Sud-Africaine Neveen Natascha Daries et la Croate Sofia Wester, toutes deux créditées de 12.500 points.

Cette performance remarquable s’inscrit dans une démarche de reconstruction technique particulièrement ambitieuse. Comme l’explique Nadia Massé, sa nouvelle entraîneure, cette étape de Tachkent avait pour principal objectif de « réintégrer des éléments techniques qu’elle n’avait plus présentés en compétition depuis près d’un an ». Un travail de longue haleine qui s’avère d’autant plus crucial que Kaylia Nemour prépare activement les Championnats du monde prévus en octobre prochain à Jakarta.

La technicienne, qui a pris les rênes de l’entraînement de la star algérienne, contextualise parfaitement les enjeux de cette reprise : « Cette étape s’inscrivait pleinement dans la préparation aux Championnats du monde, prévus en octobre prochain à Jakarta. L’un des enjeux majeurs pour Kaylia était de réintroduire en compétition certains éléments techniques qu’elle n’avait plus exécutés depuis les Jeux olympiques. » Une approche méthodique qui témoigne de la volonté de l’équipe algérienne de ne rien laisser au hasard dans la quête de nouveaux succès.

Nadia Massé insiste d’ailleurs sur la particularité de cette période post-olympique : « On le sait, l’année qui suit les Jeux est toujours décisive, tant sur le plan sportif qu’humain. L’objectif est de remettre progressivement en place les mouvements les plus complexes pour revenir au plus haut niveau mondial. Kaylia a d’ailleurs présenté deux mouvements de qualification très prometteurs. » Cette étape ouzbèke représentait également une première importante dans la collaboration entre Kaylia Nemour et sa nouvelle encadrante. Un test grandeur nature qui a permis de valider les nouvelles méthodes de travail mises en place. Si les résultats sont au rendez-vous, Nadia Massé reste lucide sur les axes d’amélioration : « En finale, Kaylia a ressenti une pression qu’elle n’a pas totalement su canaliser, ce qui lui a coûté quelques points sur les notes de départ. Mais je retiens surtout son engagement sans faille et sa capacité à rattraper ses erreurs, signe d’une détermination intacte. »

Consciente que le chemin vers l’excellence est semé d’embûches, l’entraîneure dresse néanmoins un bilan très positif de cette phase de transition. L’étape de Coupe du monde de Tachkent, qui fait partie du circuit international de gymnastique artistique organisé par la Fédération internationale de gymnastique (FIG), constituait un jalon incontournable dans cette nouvelle dynamique.

Pour conclure, Nadia Massé n’oublie pas de saluer l’environnement qui permet à Kaylia Nemour d’évoluer dans les meilleures conditions : « Cette compétition était incontournable. Je tiens à remercier le sélectionneur national, Saad-Eddine Hamici, la Fédération algérienne de gymnastique (FAG) et le Comité olympique et sportif algérien (COA) pour leur soutien constant. » Des remerciements qui soulignent l’importance du travail collectif dans la réussite individuelle de la championne olympique, désormais lancée vers de nouveaux défis internationaux.

Moncef D.