Kotama Agrifood prochainement réceptionné: Un pas vers la consolidation de la sécurité alimentaire
Le complexe Kotama Agrifood, unité industrielle qui permettra de consolider l’autosuffisance en matière d’huile de table sera bientôt réceptionnée. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a annoncé vendredi à Jijel que cette infrastructure stratégique de trituration de graines oléagineuses sera réceptionnée « dans les prochaines semaines », marquant ainsi l’aboutissement d’un projet emblématique de la politique industrielle nationale. Cette annonce revêt une importance capitale dans un contexte où l’Algérie cherche à réduire sa dépendance aux importations d’huiles végétales, secteur vital pour la sécurité alimentaire du pays. Lors de son inspection des travaux restants du complexe situé à Bazoul dans la commune de Taher, le ministre s’est montré confiant quant aux délais de livraison. « Tous les travaux en cours sont presque terminés et le complexe sera réceptionné dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré à la presse, précisant qu’il ne reste « que quelques petites retouches qui, une fois terminées, permettront de livrer le projet et de le mettre en service ». Cette proximité temporelle de la mise en exploitation témoigne de l’accélération donnée aux grands projets industriels sous l’impulsion présidentielle directe.
Le ministre a souligné l’engagement personnel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui « suit personnellement les étapes de l’avancement de la réalisation de cet important projet ». « Les responsables du complexe, ses jeunes ingénieurs et cadres diplômés des universités algériennes, ont pu relever le défi et mener à bien le projet », a-t-il souligné, valorisant ainsi l’expertise locale et la montée en compétences des ressources humaines nationales. Cette réussite technique constitue un symbole fort de la capacité algérienne à maîtriser des technologies industrielles complexes et à s’affranchir progressivement de la dépendance technologique extérieure.
Le complexe Kotama Agrifood s’inscrit dans une démarche plus large de reconquête industrielle initiée par les pouvoirs publics. Le ministre a rappelé qu’il s’agit d’un projet qui « incarne la volonté de l’État de relancer les projets qui ont été confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption ». Cette dimension symbolique confère au complexe une portée qui dépasse sa seule fonction économique, en incarnant la restauration de la confiance dans les grands projets industriels nationaux après les dérives passées.
L’architecture industrielle du complexe témoigne d’une approche intégrée de la transformation agroalimentaire. L’installation se compose de trois unités complémentaires : une unité de trituration des graines oléagineuses et d’extraction des huiles végétales brutes, une unité de stockage de la matière première constituée principalement de soja, et une unité de stockage du produit fini ainsi que de commercialisation des huiles. Cette configuration permet une maîtrise complète de la chaîne de valeur, depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la distribution des produits finis.
L’impact du complexe sur l’autosuffisance nationale s’annonce considérable. Relevant de Madar Holding, cette infrastructure permettra de couvrir 40% des besoins nationaux en huiles végétales brutes, réduisant significativement les importations dans ce secteur stratégique. Parallèlement, le complexe assurera 60% des besoins nationaux en tourteau, sous-produit solide obtenu après extraction de l’huile des graines oléagineuses et utilisé pour l’alimentation animale. Cette double production optimise la valorisation des matières premières tout en répondant aux besoins de deux filières essentielles de l’économie nationale.
La dimension technologique du projet n’a pas échappé à l’attention ministérielle. Lors de son inspection des différentes unités, Sifi Ghrieb a insisté sur la « nécessité d’accorder une attention particulière aux normes de sécurité, ainsi que d’assurer un contrôle adéquat de l’utilisation de la technologie et du système d’automatisation ».
La mise en service prochaine de Kotama Agrifood constitue ainsi un jalon important dans la construction d’une industrie agroalimentaire nationale compétitive et autonome. En réduisant la dépendance aux importations d’huiles végétales et en valorisant les compétences techniques nationales, ce complexe incarne la nouvelle dynamique industrielle algérienne, alliant ambition économique et souveraineté alimentaire dans une vision intégrée du développement national. Amar Malki