Produits cosmétiques : La facture des importations a pratiquement été divisée par dix
Le ministre du Commerce intérieur et de la régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a mis hier, à l’occasion de la clôture de la troisième édition du Salon international « Cosmetica » qui se tient à Alger en lumière les avancées significatives du secteur des produits cosmétiques. Il a ainsi souligné que la facture d’importation des produits cosmétiques, parfums et soins corporels est passée de plus de 500 millions de dollars à seulement 58 millions de dollars en 2024. Cette réduction drastique s’inscrit dans la politique de rationalisation des importations promue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Zitouni a tenu à clarifier que « l’Algérie n’a pas fermé l’importation des produits cosmétiques, mais a simplement rationalisé ce secteur pour favoriser la production locale ». Les résultats sont éloquents : l’industrie locale couvre désormais environ 70 % des besoins nationaux, et l’autosuffisance a été atteinte pour de nombreux produits de soins corporels. Le ministre a souligné que cette transformation représente « un saut qualitatif en termes de quantité et de qualité », avec une capacité de concurrence à l’international qui s’est considérablement développée. Ce développement s’appuie notamment sur l’engagement des startups et des diplômés universitaires qui apportent une dynamique nouvelle aux grandes usines du secteur. La participation de 250 entreprises locales au salon « Cosmetica » constitue selon Zitouni « un indicateur positif » pour l’industrie des produits cosmétiques, parfums et soins corporels. Cette présence massive témoigne de la vitalité du secteur et de ses perspectives de croissance. Le ministre a également souligné l’opportunité offerte par la présence de 17 pays, permettant de « développer les industries que nous ne maîtrisons pas encore, en établissant des partenariats à l’avenir », notamment pour les matières premières qui continuent d’être importées et dont la production locale est un objectif à court terme. Dans une perspective plus large, Zitouni a évoqué le prochain recensement économique de la production nationale qui débutera prochainement et qui « permettra d’évaluer les capacités de production du pays ». Cette opération concernera 186 000 entreprises actives dans divers secteurs, illustrant la volonté gouvernementale de disposer d’une vision précise du tissu économique national. Le ministre a également abordé le projet de loi sur la régulation du marché, qu’il qualifie de « loi sociétale » élaborée de manière participative. Cette approche implique l’ensemble des parties prenantes : commerçants, organisations professionnelles, syndicats, industriels, administrations et importateurs. L’objectif est d' »organiser et de maîtriser » à la fois le marché informel et le commerce électronique. Concernant les importations, Zitouni a été catégorique : « il n’y a pas eu de suspension des importations dans ce secteur, contrairement à ce que certains prétendent, mais seulement une rationalisation ». Il a mis en avant l’existence d’un excédent dans certains produits locaux, ouvrant des perspectives prometteuses pour l’exportation à des prix compétitifs.
Cette manifestation, qui a réuni environ 250 entreprises et des participants de plus de 17 pays, illustre les ambitions de l’Algérie en matière de développement industriel et d’autosuffisance économique. Comme l’a déclaré le ministre, « l’Algérie dispose de nombreux atouts lui permettant d’atteindre ses objectifs dans ce domaine ».
Lyna Larbi