Il lance un appel à la mobilisation : Tebboune fait le pari de la jeunesse
Face à plus de 3000 jeunes venus des quatre coins du pays et de l’étranger, le président de la République a dévoilé sa vision d’une Algérie nouvelle portée par une génération montante qu’il entend placer au cœur du processus démocratique.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a réitéré ses engagements envers la jeunesse algérienne lors du Sommet national sur la jeunesse et la participation politique qui s’est tenu lundi au Centre international de conférences d’Alger. Face à plus de 3000 jeunes algériens venus des quatre coins du pays et de l’étranger, le chef de l’État a dévoilé sa vision d’une Algérie nouvelle portée par une génération montante qu’il entend placer au cœur du processus démocratique. Organisé au lendemain de la célébration du 63e anniversaire de l’Indépendance, ce sommet se veut un tournant dans la stratégie politique nationale. Tebboune a été clair : « L’engagement des jeunes aujourd’hui dans l’action politique est un gage essentiel pour construire un avenir prospère pour notre Nation et gagner la bataille du progrès, de la démocratie et de la justice sociale. » Cette déclaration, prononcée par le Premier ministre Nadir Larbaoui au nom du président, résonne comme un appel à la mobilisation générale d’une jeunesse que l’Algérie veut voir prendre les rênes de son destin.
Le Président Tebboune a rappelé que « la promotion de la participation politique des jeunes avait constitué l’une des priorités stratégiques majeures et un axe fondamental des réformes politiques et constitutionnelles qu’il a engagées depuis 2019. » Cette priorité s’est traduite par des mesures concrètes : création du Conseil supérieur de la Jeunesse, consécration d’un ministère dédié à la Jeunesse, renforcement de la présence des jeunes dans les institutions gouvernementales et levée des obstacles entravant leur adhésion aux espaces politiques.
Mais Tebboune ne s’arrête pas aux déclarations d’intention. Il a détaillé une véritable stratégie d’autonomisation économique des jeunes, condition sine qua non de leur émancipation politique. « Nous sommes déterminés à mobiliser tous les moyens pour la réussite de l’autonomisation économique des jeunes, un processus essentiel pour la promotion de leur place dans le domaine politique », a-t-il affirmé. Cette détermination se concrétise par la création de l’allocation chômage, la mise en place d’un écosystème intégré pour l’innovation et les start-up, la réforme du système de soutien aux PME et la création du système de l’auto-entrepreneur élargi à la micro-importation.
Le président de la République a souligné que « ces mesures ont permis de créer une dynamique qualitative concrétisée par la création de milliers de start-up et le lancement de plusieurs petits et micro-projets, ainsi que la création de passerelles entre l’Université et le monde des affaires. » Cette approche pragmatique vise à « libérer et soutenir l’initiative économique, adapter le système de formation et développer les mécanismes de financement et d’accompagnement, en tant que conditions essentielles à l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs, d’innovateurs et de professionnels performants. »
Rupture avec le passé
Le ton se fait plus exigeant quand Tebboune appelle à « instaurer un nouveau modèle de pratique politique fondé sur l’intégrité dans l’action, la rigueur dans la gestion, l’esprit d’initiative et le travail de terrain. » Cette vision rompt avec les pratiques du passé et exige une transformation profonde des mentalités politiques. Le président mise sur « la formation politique, considérée comme une condition sine qua non pour préparer une génération apte à assumer la responsabilité, et qui doit s’étendre à travers tous les cycles d’enseignement, ainsi qu’au sein des différentes institutions et formations politiques. »
L’appel à l’action est direct : Tebboune invite « tous les jeunes intéressés par la chose publique à sortir du doute en s’engageant pleinement dans l’action de proximité, seul moyen permettant de surmonter les contraintes que pourraient imposer certaines pratiques révolues ou traditions surannées. » Il mise sur « l’importance d’adopter des moyens innovants de communication ouverte avec les différentes institutions, des moyens affranchis de toute bureaucratie, compte tenu de la capacité des plateformes ouvertes à raccourcir les distances, à imposer la transparence et à renforcer l’impact de la voix des jeunes. »
Le président de la République a particulièrement insisté sur le fait que « gagner le pari de la confiance est le premier seuil à franchir pour garantir une participation politique efficace des jeunes, qui contribuera à améliorer les autres indicateurs liés à la participation des jeunes à la prise de décision. » Cette confiance mutuelle entre institutions et jeunesse constitue le socle de la transformation démocratique voulue par l’Algérie. Qualifiant de « rassurants » les progrès réalisés, Tebboune a néanmoins souligné que ces avancées « exigeaient de poursuivre les efforts pour parachever la formation d’une génération montante, capable d’exploiter pleinement ses énergies et son potentiel, en vue d’une participation efficiente à la gestion des affaires publiques à tous les niveaux. » L’enjeu est de taille : construire « l’Algérie de demain, qui ne sera que le fruit de l’engagement d’aujourd’hui. »
Ce sommet national, qui réunit des jeunes de tous horizons, constitue ainsi un moment charnière dans l’histoire politique Nationale. Tebboune y dessine les contours d’une République rajeunie, portée par une génération formée, autonome économiquement et politiquement engagée, capable de « contribuer à l’établissement de la relation complémentaire escomptée » entre jeunesse et institutions.
Hocine Fadheli