En raison de la rupture des stocks de coke: Nouvel arrêt de la production au complexe El Hadjar
L’ex-complexe Sider El Hadjar traverse une nouvelle crise majeure avec l’arrêt du haut fourneau n°2 en raison de l’épuisement des stocks de coke, confirmant les difficultés chroniques de ce géant de la sidérurgie algérienne. Cette énième interruption intervient dans un contexte particulièrement délicat, alors que Messaoud Bellili vient d’être confirmé au poste de président-directeur général en remplacement de Réda Belhadj, récemment limogé. La rupture d’approvisionnement en coke est devenue un problème récurrent pour le complexe Al Solb El Hadjar d’Annaba, dont l’arrêt de la zone chaude provoque systématiquement l’interruption de la production. Cette situation n’est malheureusement pas inédite, plusieurs arrêts similaires ayant été enregistrés ces derniers mois, notamment fin décembre 2024 avec un arrêt qui avait duré plus de deux mois et provoqué une vive agitation parmi les travailleurs.
Contrairement aux précédents épisodes où la direction annonçait l’arrivée imminente d’une nouvelle cargaison, cette fois-ci, c’est le silence radio total de la part de la direction générale. Aucune communication n’a été faite concernant l’arrivée d’une quelconque livraison de coke, alimentant l’inquiétude des employés et des observateurs du secteur. Le stock disponible est inférieur à 1000 tonnes, un niveau largement insuffisant pour maintenir l’activité normale du complexe qui nécessite des quantités bien supérieures pour assurer son fonctionnement.
Cette gestion chaotique suscite la colère du collectif des sidérurgistes qui dénoncent l’absence d’un plan structuré et d’une vision stratégique claire. Selon eux, la direction se contente de gérer les situations d’urgence au coup par coup, sans anticiper les besoins ni mettre en place des solutions durables. Les anciens dirigeants d’Al Solb avaient justifié les précédentes ruptures de stock par « les fluctuations dans l’approvisionnement dues à la dépendance vis-à-vis du marché international et à l’incapacité des fournisseurs de respecter les délais fixés ». Ces retards récurrents dans l’arrivée de la matière première avaient déjà contraint le complexe à suspendre temporairement le fonctionnement du haut fourneau n°2, entraînant l’arrêt de la production dans d’autres unités.
Sofia Chahine
La nomination de Messaoud Bellili, qui préside également le conseil d’administration du complexe, était censée apporter un nouveau souffle à cette entreprise stratégique. Cependant, il hérite d’une situation particulièrement délicate, avec des défis structurels qui dépassent la simple gestion des approvisionnements. Les interruptions répétées révèlent une difficulté persistante à assurer une gestion stable de ce géant de l’acier, soulevant des questions sur les investissements nécessaires et la modernisation des installations.
Pour l’heure, l’usine reste à l’arrêt sans solutions concrètes à l’horizon. Cette nouvelle crise illustre les défis auxquels fait face l’industrie sidérurgique algérienne, prise entre les contraintes du marché international et les difficultés de gestion interne. L’absence de communication de la nouvelle direction ne fait qu’alimenter les inquiétudes sur l’avenir de ce complexe industriel crucial pour l’économie régionale et nationale.
Sofia Chahine