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Affaire Imetal : Une enquête complémentaire ordonnée par la justice

Le juge d’instruction de la troisième chambre du Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed a ordonné une nouvelle enquête complémentaire dans l’affaire de corruption impliquant le groupe Imettal, apprend-on de source judiciaire. Cette décision fait suite à l’audition de tous les prévenus et à l’apparition de nouveaux éléments lors de l’instruction.

Sont concernés par cette enquête plusieurs personnalités de premier plan, notamment l’homme d’affaires répondant au surnom de « Nounou Manita », originaire d’Oran, le fils d’un ancien ministre, ainsi que S. Noureddine, ex-directeur général de la société Fondal, et B. Karim, ancien PDG du complexe sidérurgique d’El Hadjar. D’autres dirigeants d’Imettal figurent également parmi les mis en cause. Le juge d’instruction a préféré approfondir l’enquête plutôt que de renvoyer immédiatement l’affaire devant le tribunal correctionnel, estimant que de nouveaux éléments nécessitaient des investigations complémentaires. Cette décision intervient après que la chambre d’accusation de la cour d’Alger a maintenu en détention, le 19 novembre 2024, les principaux accusés, refusant leur demande de mise en liberté. L’affaire porte sur des soupçons de corruption liés à la conclusion de marchés suspects et à des voyages controversés à l’étranger. Les services de sécurité conjoints avaient enquêté sur des transactions douteuses conclues entre plusieurs filiales d’Imettal et l’homme d’affaires oranais Nounou Manita. Ce dernier s’était rendu en Mauritanie sans justification officielle, accompagné des dirigeants de Sider El Hadjar, de Fondal et de l’Entreprise nationale de récupération, officiellement pour assister aux activités de l’Union Arabe des Mines et de l’Acier.

D’autres prévenus ont bénéficié de mesures moins strictes. L’ancien président de la Fédération algérienne de football et l’ancien directeur de l’hôtel Aurassi ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire national et confiscation de leur passeport. Le directeur général d’un concessionnaire automobile chinois, identifié par les initiales A. Sh., fait également l’objet d’un contrôle judiciaire.

L’enquête se poursuit donc sous la supervision de la troisième chambre du Pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed, qui examine minutieusement les ramifications de cette affaire aux multiples facettes. Les investigations portent notamment sur les accords conclus lors du déplacement en Mauritanie et sur la nature des relations d’affaires entre les différents protagonistes.

Cette affaire illustre les efforts de la justice algérienne pour lutter contre la corruption dans le secteur économique, particulièrement au sein des entreprises publiques es. L’enquête complémentaire devrait permettre de clarifier les zones d’ombre qui subsistent dans ce dossier complexe impliquant des personnalités influentes du monde des affaires et de l’administration.

Sofia Chahine

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