Ligue 1 Mobilis: La FAF resserre l’étau sur la gestion financière des clubs
Dans un contexte marqué par les sanctions FIFA qui frappent plusieurs clubs, la Fédération Algérienne de Football (FAF) lance une vaste opération de contrôle de gestion visant l’ensemble des seize clubs de l’élite nationale. Cette initiative, annoncée ce lundi, témoigne de la volonté des instances dirigeantes d’assainir durablement les finances du football professionnel algérien et d’éviter de nouveaux dérapages financiers.
Le Département de Contrôle de Gestion de la FAF organisera des rencontres bilatérales avec chacun des clubs de première division selon un calendrier établi, marquant ainsi une étape décisive dans le processus de transparence financière tant attendu. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la révision des états financiers des clubs professionnels, une procédure qui prend une dimension particulière alors que plusieurs formations figurent actuellement sur la liste noire de la FIFA pour dettes impayées. Les dirigeants des clubs concernés devront mandater leur directeur financier ainsi que leur secrétaire général pour présenter leurs états financiers lors de ces rencontres. Cette exigence souligne l’importance accordée par la FAF à la dimension technique et administrative de cette opération de contrôle, où chaque détail comptable sera scruté avec attention.
L’échéance du dimanche 20 juillet constitue une date butoir pour la transmission des documents requis. Les clubs devront fournir un dossier complet comprenant le bilan comptable de l’exercice 2024 visé par le commissaire aux comptes et approuvé par le Conseil d’Administration avec procès-verbal d’arrêté des comptes, le compte de résultat de l’exercice 2024, le tableau des flux de trésorerie, le tableau de variation des capitaux propres, l’ensemble des annexes, le budget prévisionnel 2025 approuvé par le Conseil d’Administration ainsi que l’organigramme de la SSPA également validé par les instances dirigeantes.
Cette opération de contrôle intervient dans un contexte particulier, avec cinq clubs actuellement sanctionnés par la FIFA pour non-paiement de dettes. L’Union Sportive du Souf subit la sanction la plus ancienne depuis le 9 janvier 2025 pour une durée de trois fenêtres de recrutement, tandis que la Jeunesse Sportive de Kabylie, fleuron du football national, voit son interdiction courir depuis le 9 avril 2025 sans limitation de durée. L’Association Sportive de Chlef endure le même sort depuis le 23 mai, Amel Boudouaou depuis le 27 mai, et l’Entente Sportive de Sétif depuis le 26 juin.
Ces sanctions FIFA révèlent les dysfonctionnements profonds du système de gouvernance du football algérien, particulièrement préoccupants alors que plusieurs clubs sont désormais sous tutelle d’entreprises publiques. L’impact sportif de ces sanctions s’annonce considérable, compromettant la compétitivité des clubs concernés dans les championnats nationaux et continentaux. Plus préoccupant encore, ces restrictions limitent également leur capacité à vendre ou prêter des joueurs, tarissant ainsi d’importantes sources de revenus potentielles. La JSK et l’ESS, clubs aux palmarès continentaux prestigieux, voient leur réputation entachée par ces sanctions qui contrastent violemment avec leur glorieux passé.
Cependant, des signaux encourageants émergent avec l’annonce de la levée de l’interdiction de recrutement de l’ES Sétif suite au règlement du litige avec l’ex-milieu offensif malien Abdou Salam Ag Jiddou. Le club a reçu mercredi soir une notification officielle de la FIFA l’autorisant à enregistrer de nouveaux joueurs sur la plateforme TMS, démontrant qu’une régularisation est possible moyennant une gestion rigoureuse.
Cette initiative de contrôle de la FAF constitue donc une étape cruciale pour restaurer la crédibilité du football algérien. L’urgence impose désormais aux dirigeants une mobilisation totale pour régulariser leur situation financière et éviter que de telles crises ne se reproduisent à l’avenir. La transparence financière doit devenir la règle dans un championnat qui aspire à retrouver ses lettres de noblesse sur la scène continentale et internationale.
Moncef Dahleb
