Hausse sensible des flux d’IDE vers l’Algérie grâce aux réformes engagées: Une économie en pleine mutation
L’Algérie sort de l’ombre. Longtemps perçue comme une économie mono-exportatrice vulnérable aux soubresauts du marché pétrolier, elle révèle aujourd’hui un visage transformé qui séduit les investisseurs internationaux et force la reconnaissance des grandes institutions financières mondiales.
Le rapport 2025 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) vient confirmer cette métamorphose spectaculaire. Les flux d’investissements directs étrangers vers l’Algérie ont bondi à 1,43 milliard de dollars en 2024, soit une progression remarquable de 18% par rapport à 2023. Cette performance survient dans un contexte mondial particulièrement difficile, marqué par les incertitudes géopolitiques et économiques qui découragent généralement les capitaux internationaux. Cette hausse des IDE n’est pas le fruit du hasard. Elle traduit une transformation structurelle profonde que le rapport de la CNUCED attribue à « plusieurs facteurs, notamment les réformes législatives contenues dans la loi sur l’investissement, et la clarté et la stabilité juridique qu’elle a apportée, ainsi que la forte volonté de l’Algérie de diversifier son économie hors hydrocarbures. » Cette reconnaissance internationale consacre des années d’efforts soutenus pour moderniser l’environnement économique et institutionnel du pays. L’attractivité nouvelle de l’Algérie repose sur des fondements solides que la CNUCED a particulièrement mis en valeur. Le document souligne la « position stratégique de l’Algérie, qui en fait une plateforme régionale et une porte sur l’Afrique et l’Europe, outre l’amélioration notable de son infrastructure, notamment en ce qui concerne les ports, les projets de transport et de raccordement énergétique, ce qui facilite les opérations d’exportation et d’importation. » Cette géographie privilégiée, longtemps sous-exploitée, devient aujourd’hui un atout majeur dans la conquête des marchés internationaux.
Les secteurs ciblés par cette stratégie de diversification témoignent d’une vision économique ambitieuse. Le rapport de la CNUCED met en avant « les efforts de l’Algérie en la matière, à même de renforcer son attractivité dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et des énergies renouvelables. » Cette réorientation stratégique trouve un écho particulier dans l’adhésion récente du pays à des accords continentaux comme la Zone de libre-échange continentale africaine, « à même de renforcer l’attractivité de l’Algérie en termes d’opportunités d’exportation vers les marchés africains. »
Cette transformation ne passe pas inaperçue auprès des institutions financières internationales. Le Fonds monétaire international a récemment salué les efforts algériens, son représentant Charalambos Tsangarides déclarant que le pays était « sur la bonne voie » dans sa stratégie de transformation économique. Le FMI a particulièrement apprécié « les efforts que déploient les autorités algériennes pour diversifier l’économie et améliorer le climat d’affaires pour stimuler l’investissement privé », notant que les réformes « ont commencé à porter leurs fruits. » La Banque mondiale abonde dans le même sens, saluant une économie hors hydrocarbures qui « a progressé de 4,8%, un rythme très appréciable » en 2024. Cette performance exceptionnelle s’accompagne d’une maîtrise impressionnante de l’inflation, tombée de 9,3% en 2023 à 4% en 2024, témoignant d’une gestion macroéconomique de plus en plus sophistiquée.
Les données les plus récentes confirment cette dynamique ascendante. Au premier trimestre 2025, l’économie nationale a affiché, selon les données de l’Office national des statistiques, une croissance de 4,5%, avec un secteur hors hydrocarbures qui s’envole à 5,7%. Cette accélération remarquable illustre parfaitement la diversification progressive de l’économie au-delà du secteur traditionnel des hydrocarbures.
L’innovation technologique accompagne cette transformation économique. La CNUCED souligne « les efforts consentis pour développer les outils et moyens numériques visant à simplifier les procédures d’investissement, citant à titre d’exemple la plateforme numérique de l’investisseur. » Cette digitalisation des services publics témoigne d’une modernisation institutionnelle qui facilite l’implantation des entreprises étrangères.
Volonté politique claire
Le rapport met également en lumière « l’existence d’une volonté politique claire pour l’attraction des investissements et l’amélioration du climat des affaires, reflétant ainsi la crédibilité de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement auprès des investisseurs étrangers. » Les atouts structurels du pays constituent un socle solide pour cette transformation. La CNUCED souligne « l’abondance des ressources naturelles et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, constituant des facteurs supplémentaires pour attirer les investissements. » Cette combinaison unique de ressources et de compétences humaines offre aux investisseurs étrangers des perspectives particulièrement attractives.
L’Algérie d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Les 1,43 milliards de dollars d’IDE captés en 2024 ne représentent qu’un début dans cette course vers la diversification économique. Avec une croissance hors hydrocarbures qui dépasse désormais les 5%, des institutions reconnues pour leur crédibilité et une stratégie clairement définie, le pays semble avoir trouvé les clés d’une mutation économique durable qui transforme progressivement son profil d’investissement sur la scène internationale.
Sabrina Aziouez