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Le tracé ferroviaire El Meniaa-In Salah-Tamanrasset présenté aux autorités locales

Faire du rail un vecteur de transformation territoriale

Cette infrastructure de plus de mille kilomètres constitue la composante sud du projet stratégique de liaison Alger-Tamanrasset, dont la réalisation transformera durablement l’architecture des transports en Algérie et redéfinira les perspectives de développement des wilayas sahariennes.

L’Agence nationale d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a présenté samedi à In-Salah l’étude détaillée du tracé de la future ligne ferroviaire El Meniaa-In Salah-Tamanrasset. Cette infrastructure de plus de mille kilomètres constitue la composante sud du projet stratégique de liaison Alger-Tamanrasset, dont la réalisation transformera durablement l’architecture des transports en Algérie et redéfinira les perspectives de développement des wilayas sahariennes. L’Agence nationale d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a en effet organisé une rencontre technique au siège de la wilaya d’In-Salah pour détailler les contours de ce projet d’envergure continentale. Sous la présidence du wali Abdelkader Bendjima, cette réunion a rassemblé l’ensemble des acteurs locaux, des autorités administratives aux représentants de la société civile, témoignant de l’importance accordée à cette infrastructure structurante pour l’avenir économique et social de la région. Le directeur des études à l’Anesrif, Farouk Kliouati, a présenté les spécifications techniques de ce tracé ambitieux qui se décompose en deux tronçons stratégiques. Le premier segment reliera les wilayas d’El-Meniaa et In-Salah sur une distance de 410 kilomètres, tandis que le second prolongera la ligne d’In-Salah à Tamanrasset sur 680 kilomètres supplémentaires. Cette configuration permettra de créer un axe de transport moderne traversant le cœur du Sahara algérien et ouvrant de nouvelles perspectives de développement pour les populations du Grand Sud. L’impact économique et social de ce projet dépasse largement les considérations purement techniques du transport ferroviaire. Aissa Bouhelfaya, directeur des travaux publics de la wilaya d’In-Salah, a souligné que le projet était porteur de perspectives de développement prometteuses pour la wilaya et ne manquerait pas, dans ses dimensions stratégiques, d’insuffler une dynamique à la région dans les domaines socio-économique, agricole et touristique. Cette vision prospective reflète l’ambition gouvernementale de faire du rail un vecteur de transformation territoriale et d’équilibre régional. La dimension stratégique de ce projet ferroviaire s’inscrit dans une logique continentale de désenclavement et d’intégration économique. En reliant directement la capitale Alger aux confins sahariens, cette infrastructure facilitera les échanges commerciaux transsahariens et positionnera l’Algérie comme un hub logistique majeur entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Le potentiel de transport de marchandises et de passagers généré par cette ligne pourrait transformer l’économie des régions traversées en créant de nouveaux pôles de développement et en valorisant les ressources locales. Cependant, la réalisation de ce projet d’envergure soulève des défis techniques complexes qui ont été abordés lors de cette rencontre de concertation. Les représentants des directions de l’exécutif et des services techniques de la wilaya ont interpellé les cadres de l’Anesrif sur les solutions envisagées concernant les points d’intersection et d’interférence du projet avec les canalisations de transport d’hydrocarbures. Cette problématique revêt une importance cruciale dans une région où les infrastructures énergétiques constituent l’épine dorsale de l’économie nationale et où la cohabitation entre différents réseaux techniques nécessite une planification minutieuse. La question du respect des modes de vie traditionnels des populations locales a également été soulevée comme un enjeu majeur de ce projet. Les services techniques ont questionné l’Anesrif sur les mesures prévues pour préserver les zones de transit des populations nomades et de transhumance de leurs cheptels. Cette préoccupation témoigne de la volonté des autorités locales de concilier modernisation infrastructurelle et préservation du patrimoine culturel et social des communautés sahariennes, dont les pratiques ancestrales de mobilité pastorale constituent un élément identitaire fondamental. L’intégration architecturale et patrimoniale du projet a constitué un autre axe de réflexion soulevé par les représentants de la société civile. Ces derniers ont mis l’accent sur la nécessité de respecter le cachet architectural typique de la région dans la conception et la réalisation de la gare ferroviaire d’In-Salah. Cette démarche participative illustre la volonté des autorités de mener ce projet en concertation avec les acteurs locaux et de prendre en compte les spécificités régionales. Au-delà des aspects techniques et économiques, ce projet ferroviaire représente un symbole fort de l’ambition algérienne de modernisation et d’unification territoriale, marquant une nouvelle étape dans la construction d’un réseau de transport intégré à l’échelle continentale.

Samir Benisid

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