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Politique : Bouden élu secrétaire général du RND

Le paysage politique algérien a connu un week-end particulièrement riche en événements, marqué par l’élection de Monder Bouden à la tête du Rassemblement national démocratique (RND) et par un discours significatif du Premier Secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS) appelant à l’unité nationale.

Samedi à Alger, Monder Bouden a été élu à l’unanimité secrétaire général du RND lors du 7e Congrès du parti, organisé au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal. Cette élection s’est déroulée en présence de quelque 2.500 délégués, de membres du gouvernement ainsi que de chefs et représentants de partis politiques et d’organismes nationaux. L’événement a bénéficié de la présence du Conseiller auprès du président de la République chargé des affaires politiques et des relations avec la jeunesse, la société civile et les partis politiques, Zoheir Bouamama, témoignant de l’importance accordée par les autorités à ce rendez-vous politique.

Dans son allocution post-élection, le nouveau secrétaire général du RND a salué la confiance qui lui a été accordée pour diriger le parti « en cette phase charnière ». Bouden a particulièrement mis en avant la participation « record » des jeunes à ce Congrès, qu’il a qualifiée de « fruit de la vision de réforme lancée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour placer la jeunesse au cœur du projet de l’Algérie nouvelle et victorieuse ». Cette référence à la jeunesse s’inscrit dans la continuité des réformes constitutionnelles récentes qui, selon le nouveau dirigeant du RND, « ont réhabilité la catégorie des jeunes, en leur ouvrant l’accès à des postes au sein des institutions de l’État ».

L’arrivée de Bouden à la tête du RND marque une transition après le retrait de l’ancien secrétaire général Mustapha Yahi. Depuis fin mai dernier, Bouden était déjà chargé de la gestion du parti et de la présidence du comité national préparatoire de ce 7e Congrès. Les travaux du Congrès, présidés par Mohamed Mebarki, président du bureau provisoire, ont débuté par la présentation des rapports moral et financier sur les activités du parti. À cette occasion, le nouveau secrétaire général a affirmé que « la tenue de ce Congrès témoigne de l’engagement du parti à respecter ses échéances statutaires », soulignant ainsi l’importance du renouvellement démocratique au sein des formations politiques.

Le FFS appelle à dépasser les clivages

Parallèlement, le même jour à Bechloul dans la wilaya de Bouira, le Premier Secrétaire national du Front des Forces Socialistes tenait une conférence politique d’évaluation aux accents particulièrement engagés. Son intervention s’est concentrée sur un appel pressant à l’unité nationale, dans un contexte qu’il décrit comme marqué par des tentatives de résurgence des « démons des polarisations idéologiques destructrices ». Le dirigeant du FFS a mis en garde avec fermeté contre ceux qui cherchent à « dresser les Algériens les uns contre les autres » par des discours belliqueux et des polémiques qu’il qualifie « d’un autre âge », visant selon lui à enfermer le pays dans une « spirale de fitna et de division ».

Pour le Premier Secrétaire du FFS, « l’unité nationale n’est pas négociable, c’est une ligne rouge », déclaration qui constitue le cœur de son message politique. Cette unité est présentée comme étant « au cœur du projet de société » et représentant « la condition sine qua non de toute résilience pérenne, de toute souveraineté, de tout progrès économique et social durable ». Cette vision s’accompagne d’une réaffirmation forte que « notre diversité et notre pluralité sont notre force », l’identité nationale algérienne étant présentée comme le fruit d’un « héritage historique plurimillénaire » où « l’islam, l’amazighité, l’arabité et la modernité ne s’opposent pas » mais « coexistent et se complètent ».

Le discours du FFS rejette fermement les faux clivages entre islamisme et laïcité, amazighité et arabité, modernité et tradition. Face aux défis actuels, le parti propose d’engager le pays vers « la reconstruction d’un pacte national », un « sursaut collectif fondé sur nos valeurs communes ». Ce pacte devrait se concentrer « sur ce qui nous rassemble, et non sur ce qui nous divise », reconnaître la diversité culturelle et politique, et ouvrir la voie à des réformes démocratiques profondes.

L’unité prônée par le FFS ne peut être confondue avec l’unanimisme imposé par la force. Elle doit se construire dans « le respect, l’écoute mutuelle et le dialogue », nécessitant une volonté politique sincère, des institutions crédibles, et une scène politique libérée des entraves. Le véritable patriotisme est défini comme « le courage de regarder les problèmes en face » plutôt que de brandir des slogans creux, traçant une ligne claire entre les « forces patriotiques sincèrement engagées pour l’unité, la souveraineté, la liberté et la démocratie » d’un côté, et les « vassaux anti-nationaux » de l’autre.

Hocine Fadheli

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