Un ministre impliqué dans un scandale immobilier au Maroc : Le Makhzen de nouveau dans la tourmente
Le régime marocain connaît une nouvelle crise institutionnelle majeure avec les révélations explosives qui impliquent le ministre de la Justice Abdelatif Ouahbi, pris dans un scandale de fraude fiscale présumée qui ébranle encore davantage un Makhzen déjà empêtré dans une spirale de corruption endémique.
Les cyberattaques du groupe JabaRoot ont mis au jour des documents accablants révélant une manipulation financière sophistiquée orchestrée par le haut responsable gouvernemental, suscitant pour la première fois des appels publics à la démission d’un ministre en exercice. Selon les preuves numériques divulguées, Ouahbi aurait contracté un prêt bancaire colossal de 11 millions de dirhams en 2020 pour acquérir une propriété de luxe à Rabat, avant de céder frauduleusement ce bien à son épouse en déclarant sa valeur à seulement 1 million de dirhams, soit dix fois moins que sa valeur réelle, dans une manœuvre d’évasion fiscale flagrante. Cette révélation explosive s’inscrit dans un contexte de défiance généralisée envers un système politique gangrené par les affaires de détournements, où les scandales de trafic de drogue international et les conflits d’intérêts se multiplient sans que les responsables ne rendent jamais de comptes. L’ancien Premier ministre Abdelilah Benkirane a exigé publiquement la démission immédiate d’Ouahbi, dénonçant une « violation flagrante » de la Constitution et du code fiscal, tandis que l’opposition politique dénonce un système d’impunité institutionnalisé où les élites se servent librement dans les caisses publiques. Le ministre mis en cause a tenté une défense vacillante en affirmant n’avoir « tiré aucun bénéfice financier » de l’opération, des arguments jugés peu convaincants face à l’évidence documentaire de la fraude. Cette affaire confirme l’ampleur de la corruption systémique qui ronge les institutions marocaines, où les responsables gouvernementaux multiplient les montages financiers douteux en toute impunité, pendant que les citoyens ordinaires subissent l’austérité et la marginalisation. Les partis d’opposition dénoncent unanimement cette dérive autoritaire où les journalistes et militants anti-corruption sont systématiquement réprimés pour protéger les intérêts de l’establishment, créant un climat de terreur intellectuelle propice à l’épanouissement des réseaux mafieux. Le scandale Ouahbi s’ajoute aux nombreuses affaires qui ont éclaboussé le régime, notamment l’implication de hauts responsables dans des réseaux internationaux de trafic de stupéfiants révélés dans l’affaire « Escobar du Sahara » fin 2023, illustrant la porosité entre pouvoir politique et criminalité organisée. Cette nouvelle crise institutionnelle met en lumière les contradictions d’un système qui prétend lutter contre la corruption tout en protégeant ses élites compromises, alimentant un sentiment de révolte populaire croissant face aux inégalités criantes et à l’injustice sociale. Les révélations de JabaRoot ont également touché d’autres ministres du Parti de la modernité et de l’authenticité, membre de la coalition gouvernementale, suggérant que l’affaire Ouahbi n’est que la partie émergée d’un iceberg de malversations généralisées au sein de l’appareil d’État.
Lyes Saïdi