EN Dames: Naïma Bouhani et Lina Khelif tirent leur révérence

Au lendemain de l’élimination cruelle de l’équipe nationale féminine de football à la CAN face au Ghana en quarts de finale, deux figures emblématiques des Vertes ont officialisé leur décision de raccrocher les crampons.

Naïma Bouhani Benziane, véritable légende vivante de la sélection nationale, a choisi ce moment symbolique pour annoncer sa retraite internationale à l’âge de 39 ans. Dans un message empreint d’émotion publié sur ses réseaux sociaux, l’attaquante emblématique a exprimé sa fierté et sa gratitude après une carrière exceptionnelle qui l’aura vue évoluer au plus haut niveau pendant plus de deux décennies. « Après de longues années de course, de travail et d’engagement, j’annonce aujourd’hui avec fierté et gratitude la fin de ma carrière en tant que joueuse de football », a-t-elle déclaré, résumant ainsi un parcours jalonné de succès et de sacrifices personnels. Formée dans les rangs d’Intissar Oran, Naïma Bouhani aura marqué l’histoire du football algérien de son empreinte indélébile. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes avec 61 sélections en équipe nationale et un impressionnant total de 36 buts selon les sources officielles, bien que d’autres sources créditent la native d’Oran de 38 réalisations, faisant d’elle la meilleure buteuse de l’histoire de la sélection féminine algérienne. Cette prolificité offensive exceptionnelle en a fait l’arme fatale des Vertes pendant de nombreuses années, terrorisant les défenses adverses par sa technique raffinée et son sens du but naturel. Sa première convocation remonte à 2003 lors d’un match historique face à la République Démocratique du Congo, marquant le début d’une aventure internationale qui aura duré plus de vingt ans. Cette longévité exceptionnelle témoigne non seulement de ses qualités techniques préservées mais également de son professionnalisme et de sa détermination sans faille à représenter son pays au plus haut niveau. Malheureusement, le destin aura voulu que cette CAN 2024 se déroule sans sa participation effective, l’attaquante ayant été contrainte au forfait suite à une blessure contractée lors du dernier match de préparation contre le Sénégal.

Cette absence forcée constitue certainement l’une des plus grandes déceptions de sa carrière, elle qui avait toujours répondu présent lors des grandes échéances internationales. « Parmi les moments les plus difficiles, il y a eu deux blessures graves survenues alors que je portais le maillot de l’équipe nationale, la dernière après un match amical contre la République du Congo, seulement quelques jours avant notre participation à la CAN », a-t-elle confié avec une pointe de regret, soulignant la cruauté du sort qui l’aura privée d’un dernier baroud d’honneur continental.

Lina Khelif, âgée de seulement 28 ans, a également choisi ce moment pour annoncer sa retraite internationale. Internationale depuis novembre 2018 avec une première cape obtenue lors d’un match amical face à la Côte d’Ivoire, la milieu de terrain offensif aura connu une trajectoire plus courte mais tout aussi intense que sa glorieuse aînée. Titulaire lors du match décisif contre le Nigeria lors de cette CAN 2024, elle aura eu l’opportunité de terminer sa carrière internationale sur une participation à une compétition majeure.

« Je suis fière d’avoir porté le maillot national pendant sept années. J’ai vécu de très beaux moments avec mes coéquipières », a déclaré Khelif avec émotion, résumant sept années de bons et loyaux services au service de la sélection nationale. Sa décision de raccrocher relativement tôt surprend dans le milieu footballistique, mais témoigne peut-être des difficultés rencontrées par les joueuses pour concilier carrière sportive et vie professionnelle dans un contexte où le football féminin peine encore à se professionnaliser pleinement.

Naïma Bouhani, en particulier, laisse derrière elle un héritage considérable qui inspirera certainement les futures générations de footballeuses algériennes. Sa carrière en club, notamment ses dernières saisons sous le maillot d’Afak Relizane, aura également contribué au développement et à la reconnaissance du football féminin en Algérie.

L’hommage rendu par leurs coéquipières, qui leur ont offert des maillots dédicacés par l’ensemble de l’effectif, symbolise parfaitement le respect et l’affection que leur portent les actuelles représentantes nationales. Cet geste témoigne de l’esprit de solidarité qui anime cette équipe nationale et de la reconnaissance due à ces deux joueuses qui auront marqué leur époque. « L’adieu n’est pas une fin, mais un nouveau départ, d’un autre genre. Je resterai toujours proche du football, d’une manière ou d’une autre, car la passion ne meurt jamais », a conclu Naïma Bouhani, laissant entrevoir un possible futur engagement dans l’encadrement ou la formation, perpétuant ainsi son amour du ballon rond sous une autre forme. M. Dahleb