Régions

Annaba : L’anarchie règne sur les plages

Malgré les annonces officielles sur la sécurisation des plages dans la wilaya d’Annaba, l’anarchie règne sur le littoral où des bandes organisées sèment la terreur parmi les estivants. Cette situation préoccupante déstabilise la quiétude des vacanciers locaux et de ceux venus d’autres wilayas. 

La plage de Refes Zehouane, anciennement appelée Toche, la plus prisée par les estivants, est devenue le quartier général de bandes de voyous qui ont imposé leur propre loi et leurs activités illégales. Alors que les autorités ont réglementé l’usage de certains services, notamment les jet-skis, ces groupes s’adonnent à la location illégale d’une vingtaine d’engins à des adolescents, sans registre de commerce, sans assurance et sans aucune autorisation. Au-delà de ces agissements qui constituent un défi aux services de sécurité censés contrôler la légalité de ces prestations de loisir, la situation révèle des problèmes plus profonds. De la location illégale de jet-skis au commerce de psychotropes en passant par les comportements indécents, les dérives sont multiples. Un incident récent illustre cette la gravité de la situation : un baigneur a été violemment percuté par un enfant de 13 ans seul à bord d’un jet-ski loué par un repris de justice. La victime, évacuée en urgence, a subi une incapacité de 30 jours. La victime a été auditionné et a déposé plainte, mais aucune suite concrète n’a été donnée et les propriétaires de ces engins continuent d’occuper les lieux en toute impunité. Sur d’autres plages, la situation n’est pas meilleure. Une vingtaine de jeunes voyous armés de sabres et de bombes lacrymogènes ont pris d’assaut les plages I et II de Belvédère, attaquant sans retenue des touristes assis à la terrasse d’un établissement dans une scène terrifiante. Plus grave encore, un acte ignoble a été commis contre une femme sans-abri d’environ soixante ans, souffrant visiblement de troubles mentaux. Errant du côté de la plage Vidro, elle a échappé de justesse à une agression sexuelle collective, sauvée uniquement par l’intervention courageuse de quelques citoyens. Ces cas illustrent les désagréments causés par des bandes qui, en l’absence de répression effective, s’adonnent librement à des actes criminels. Plusieurs questions se posent : qui est habilité à contrôler la présence des moyens de loisir nautique, qui a autorisé leur présence en milieu aquatique, et à qui profite cette situation illégale ? La plage Toche n’est qu’un exemple parmi d’autres concernant la présence de gangs de malfaiteurs. Si Annaba prétend développer un véritable tourisme, il faut procéder à un grand nettoyage des milieux criminels, car ils constituent l’un des premiers facteurs d’échec du secteur touristique local. L’urgence impose de mettre un terme aux agissements de ces bandes et de veiller à la tranquillité des estivants. Selon certaines sources, des éléments du gang auraient été récemment auditionnés par la gendarmerie et devraient être déférés devant la justice. Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a d’ailleurs appelé dimanche dernier, dans une instruction, les usagers de véhicules nautiques à moteur à respecter les règles de sécurité prévues par la loi, annonçant des mesures dissuasives contre les contrevenants. Dans le cadre du suivi de la saison estivale 2025, plusieurs accidents de jet-skis ont été enregistrés sur les plages autorisées à la baignade, représentant une menace pour la sécurité et le confort des estivants, notamment les enfants, en raison du non-respect des dispositions légales interdisant leur utilisation à moins de 100 mètres de la zone de baignade. Le ministère a rappelé que ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’article 36 de la loi fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristique des plages, appelant à intensifier les opérations de contrôle et à appliquer rigoureusement les mesures dissuasives stipulées dans l’article 51 contre les contrevenants.

Sofia Chahine

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *