Opep+: Le respect des quotas sous la loupe
Les robinets pétroliers vont-ils s’ouvrir davantage ? Cette question cruciale plane sur les marchés énergétiques mondiaux alors que les producteurs de pétrole d’OPEP+ se préparent à une décision majeure. Dimanche prochain, huit pays producteurs, dont l’Algérie, qui avaient procédé à une réduction volontaire de leur production pour soutenir les marchés se réuniront pour décider s’ils augmenteront encore leur production en septembre. En prélude à ce rendez-vous capital, le comité ministériel conjoint de l’OPEP+ a tenu lundi sa 61e réunion par visioconférence. Au menu : un rappel à l’ordre musclé pour les mauvais élèves qui ne respectent pas leurs quotas de production. « Le comité a réitéré l’importance critique d’atteindre une conformité totale et une compensation complète », a martelél’OPEP dans son communiqué officiel.
L’Algérie, représentée par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a participé activement à cette session de haute tension. Accompagné du PDG de Sonatrach Rachid Hachichi et du président de l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures Samir Bekhti, Mohamed Arkabs’est joint aux discussions « portant principalement sur l’évaluation du niveau de conformité des pays signataires de l’accord OPEC+ concernant leurs engagements de réduction de production durant les mois de mai et juin 2025 », selon le communiqué du ministère.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : si la grande majorité des pays participants continuent de faire preuve d’un engagement fort et constant envers les décisions adoptées, quelques récalcitrants persistent dans leurs dérapages. L’Irak et le Kazakhstan, pointés du doigt depuis des mois, devront présenter leurs plans de compensation actualisés avant le 18 août sous peine de sanctions diplomatiques. Ces réductions compensatoires visent à rattraper leurs surproductions antérieures qui sapent la stratégie collective.
L’organisation « a inversé sa trajectoire cette année pour regagner des parts de marché » face aux producteurs de schiste américains. Depuis avril, huit pays ont commencé à augmenter leur production et réduire leurs coupes volontaires de production , et « leur décision la plus récente prévoit une augmentation de la production pétrolière de 548.000 barils par jour en août ». Le 3 août, « les huit pays tiendront une réunion séparée » pour décider de septembre. Selon trois sources de l’OPEP+ citées par Reuters, ils devraient probablement s’accorder sur une nouvelle hausse de 548.000 barils par jour pour septembre. Cette progression signifierait qu’en septembre, ces pays auraient annulé leurs coupes volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour.
L’OPEP+ a réduit sa production pour soutenir le marché, maintenant une politique restrictive qui avait permis de stabiliser les cours après l’effondrement de 2020.
Le JMMC qui se réunit tous les deux mois et a le pouvoir de convoquer une réunion complète d’OPEC+ pour traiter les développements du marché si cela est jugé nécessaire, joue un rôle crucial dans cette surveillance. L’inversion de la trajectoire de l’OPEP + est d’ailleurs justifiée par des fondamentaux qui permettent un assouplissement des restrictions. Les prix sur le marché résistent résistent d’ailleursmieux que prévu. Le Brent s’échangeait au-dessus de 70 dollars le baril lundi, soutenu par la demande estivale et le fait que certains membres n’ont pas augmenté leur production autant que les hausses de quotas officielles l’ont demandé. L’Algérie, de son côté, maintient sa ligne stratégique. Le communiqué du ministère de l’Énergie souligne que « le maintien de l’équilibre et de la stabilité du marché pétrolier international demeure tributaire du respect collectif et de la cohésion des pays d’OPEC+ ». Notons que le comité ministériel conjoint a décidé de tenir sa prochaine réunion le 1er octobre 2025 pour poursuivre le suivi des évolutions du marché et de l’état de conformité des pays participants.
Samira Ghrib