Première phase du projet Baladna dans le Sud algérien : 500 millions de dollars de contrats signés
La société Baladna signe des contrats de plus de 500 millions de dollars pour lancer la première phase de son projet agricole industriel intégré qui ambitionne de couvrir 50% des besoins nationaux en lait dès 2026.
La société qatarie Baladna vient de signer une première série de contrats d’une valeur dépassant 500 millions de dollars avec des fournisseurs et consultants algériens et internationaux pour concrétiser son projet agricole industriel intégré de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar. Cette signature marque le véritable coup d’envoi d’un investissement stratégique qui promet de redessiner la carte de la sécurité alimentaire algérienne.
Le président du conseil d’administration de Baladna, Mohamed Moataz El Khayat, a révélé l’ampleur exceptionnelle de ce projet lors de la cérémonie de signature tenue hier à Alger. Le projet prévoit « l’aménagement de 100.000 hectares dans la première phase avec un démarrage de la production en 2026 », a-t-il annoncé, précisant que « le projet s’étend sur une superficie totale de 117.000 hectares » dans la wilaya d’Adrar. Cette transformation du désert en zone agricole productive illustre parfaitement l’audace technologique de cette initiative qui « incarne le fruit d’un partenariat entre l’Algérie et le Qatar ».
L’ambition du projet dépasse largement les frontières nationales puisqu’il aspire à devenir « le plus grand projet intégré de produits laitiers au monde ». Les chiffres donnent le vertige : 272.000 têtes de bétail réparties sur trois complexes distincts, une production annuelle de 1,7 milliard de litres de lait, et 82.000 veaux produits chaque année. « Nous importerons les meilleures races de vaches soigneusement sélectionnées », a précisé El Khayat, soulignant la dimension qualitative de ce projet colossal évalué à 3,5 milliards de dollars.
L’impact économique et social s’annonce considérable avec la création directe et indirecte de 5.000 emplois, transformant ainsi la région d’Adrar en pôle d’attraction économique majeur. « Le projet contribuera à produire 50% des besoins de l’Algérie en lait » dès 2026, a souligné le responsable, positionnant cette initiative comme un pilier de l’indépendance alimentaire nationale avec une perspective d’autosuffisance laitière d’ici 2034.
Le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, Omar Rekkache, a insisté sur la portée symbolique de cette signature. « La signature des contrats n’est pas un simple acte formel mais une concrétisation effective des intentions sur le terrain », a-t-il déclaré, rappelant que « ce projet constitue l’un des fruits pratiques et tangibles des réformes » entreprises par l’Algérie pour diversifier son économie. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans la stratégie nationale de réduction de la dépendance aux importations et de renforcement de la sécurité alimentaire.
La dimension technologique du projet impressionne par son caractère innovant. L’exploitation de terres arides du Sahara pour développer un élevage bovin moderne nécessite des technologies de pointe en matière d’irrigation, de climatisation des étables et de gestion des ressources hydriques. Cette prouesse technique positionne l’Algérie comme précurseur dans le domaine de l’agriculture saharienne intensive, ouvrant de nouvelles perspectives pour la valorisation des vastes étendues désertiques du pays.
L’organisation du projet en trois complexes géographiquement séparés témoigne d’une approche stratégique visant à optimiser la production tout en réduisant les risques opérationnels. Cette répartition spatiale permettra également une meilleure intégration dans l’écosystème économique local et favorisera l’émergence d’un réseau de sous-traitants et de services connexes dans la région. Le calendrier de réalisation s’étale sur plusieurs années avec un démarrage de la production prévu pour 2026, permettant ainsi une montée en puissance progressive jusqu’à l’atteinte de l’objectif d’autosuffisance laitière en 2034.
Amar Malki