Transport public à Annaba : La nouvelle gare routière met fin au désordre
Le secteur du transport dans la wilaya d’Annaba, longtemps critiqué pour son anarchie démesurée et le diktat des transporteurs, vient enfin d’être réorganisé.
Après des années de dysfonctionnements, les autorités locales ont pris des mesures drastiques pour mettre fin à cette situation chaotique qui pénalisait quotidiennement les usagers. Afin d’éviter les erreurs du passé et éradiquer définitivement cette anarchie, la direction des transports de la wilaya d’Annaba a décidé de regrouper l’ensemble des bus et taxis au niveau de la gare routière Mohamed Mounib Sandid. Dans un communiqué rendu public, la direction annonce la délocalisation progressive de tous les transporteurs vers cette gare centrale, où une navette spécialement mise en place assure les liaisons de jour comme de nuit avec le centre-ville. Cette réorganisation s’inscrit dans le cadre d’une démarche globale visant à améliorer considérablement la qualité des services offerts aux usagers tout en fluidifiant la circulation dans les zones urbaines et périphériques de la ville. Les autorités locales ont procédé à une nouvelle répartition minutieuse des stations selon la nature spécifique des activités de transport, avec des niveaux d’application différents selon les sites concernés. La première phase de cette réorganisation a été concrétisée hier avec la relocalisation officielle des transporteurs privés de l’ancienne station de taxis de Sidi Ibrahim vers la gare routière Mohamed Mounib Sandid. Cette mesure marque le début d’un processus de centralisation qui devrait transformer radicalement le paysage du transport public dans la région.
Selon le même communiqué, la gare routière dite de « TCA » est désormais officiellement désignée comme le centre névralgique du transport inter-wilayas. Elle devient exclusivement réservée aux taxis collectifs et aux bus assurant les liaisons entre Annaba et les autres wilayas du pays, notamment Constantine, Sétif, Alger, Guelma et Souk-Ahras. Cette spécialisation permet une meilleure organisation des flux de voyageurs et une optimisation des services de transport longue distance. Pour accompagner cette mesure majeure et garantir un accès continu et abordable à la gare routière située en périphérie, une ligne de transport spéciale a été mise en place. Elle se compose de six bus qui assurent la navette vers le centre-ville 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le nombre de ces bus navettes devrait augmenter progressivement en fonction de l’évolution de la demande, d’autant que le développement et l’aménagement de la station sont encore en cours de finalisation.
Après le transfert réussi des transporteurs de Sidi Ibrahim, la prochaine étape concernera la relocalisation des taxis assurant le transport entre les différentes wilayas. Bien qu’aucune date précise n’ait pas encore été officiellement annoncée par les autorités, ce projet fait déjà l’objet d’études approfondies et de préparatifs logistiques. La dernière phase de cette réorganisation, sans doute la plus délicate et complexe à mettre en œuvre, portera sur la relocalisation des taxis intercommunaux. Cette opération s’avère particulièrement ardue car actuellement, les taxis assurant les liaisons entre les communes ne disposent pas d’une station centrale unique et sont éparpillés dans toute la ville, créant une dispersion qui complique la régulation du secteur. L’objectif principal de cette centralisation ambitieuse des transports intercommunaux et inter-wilayas dans une seule et même station est de juguler définitivement l’anarchie généralisée qui règne depuis des années dans toute la ville d’Annaba. Cette mesure devrait permettre une meilleure régulation du secteur et un contrôle plus efficace des activités de transport.
Par ailleurs, afin d’éviter tout désagrément et prévenir les risques d’embouteillage sur l’axe stratégique reliant le centre-ville à la nouvelle gare routière, les autorités ont proposé la création de couloirs réservés exclusivement aux bus assurant la desserte vers la station Mohamed Mounib Sandid. Cette proposition a d’ailleurs été soutenue et validée par le wali d’Annaba lors de la visite officielle du ministre des Transports qui s’est déroulée en juillet dernier.S’agissant du transport intercommunal non urbain, toujours selon les précisions apportées dans le même communiqué, c’est la station de Sidi Ibrahim qui est appelée à centraliser l’ensemble des liaisons entre Annaba et les communes environnantes. Cette station desservira notamment Berrahal, El Eulma, Aïn Berda, El Chatt, Seraidi, Chetaïbi et Oued El Aneb, couvrant ainsi un large périmètre géographique et répondant aux besoins de mobilité des habitants de ces localités. Toutefois, il convient de préciser que cette nouvelle répartition reste pour l’instant à l’état expérimental et n’a pas encore été activée de manière officielle et définitive. Les autorités préfèrent procéder par étapes pour s’assurer de la faisabilité et de l’efficacité de chaque mesure avant sa généralisation.
Au volet du transport collectif urbain à l’intérieur de la ville, la station Kouche Nourredine devrait accueillir à terme toutes les lignes reliant le centre-ville aux communes périphériques de Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni. Ce projet ambitieux fait partie intégrante du même plan global de réorganisation, mais n’est pas encore entré dans sa phase de mise en œuvre effective, les études techniques et logistiques étant toujours en cours.
Le communiqué officiel conclut en soulignant que l’ensemble de ces mesures d’envergure s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus large et ambitieuse de réorganisation complète du secteur des transports à Annaba. Cette stratégie vise à mieux répondre aux attentes légitimes des usagers, à désengorger efficacement le centre-ville souvent saturé, et à garantir un service public de transport de qualité supérieure, plus efficace et véritablement durable pour l’avenir.
Sofia Chahine