Postes frontaliers de l’Est du pays : Les vacanciers ne bousculent pas vers la Tunisie
De la wilaya d’El Tarf jusqu’à Tébessa en passant par la wilaya de Souk Ahras, l’engouement des amateurs de vacances en Tunisie a nettement régressé.
Le flux des vacanciers algériens à destination de la Tunisie a sensiblement régressé cette année. Un net recul est constaté au niveau des différents postes frontaliers de la région Est du pays. Si l’on tient compte des raisons à l’origine de ce constat, on relève les inscriptions des nouveaux bacheliers, contraignant les familles à retarder leur départ en vacances. Car, faut-il le noter, les examens de fin d’année, le BAC en particulier, semblent y être pour quelque chose. Pour d’autres, l’augmentation de l’allocation touristique a détourné les touristes algériens vers d’autres destinations. Ily a ceux qui par manque de moyens n’arrivent pas à mobiliser des fonds suffisants pour financer leurs vacances notamment lorsqu’il s’agit de mobiliser la contrepartie de l’allocation devises pour 4 personnes (deux adultes et deux enfants) dans le cas d’un départ en famille. D’autres ont, par ailleurs, été découragés par la hausse vertigineuse des prix des hôtels tunisiens. Selon certains Algériens de retour du pays de Carthage, les prix ont été multipliés par 2 et 3, notamment à Hammamet, Sidi Bou Saïd et Gammarth. Idem pour la location des studios, des appartements et des rez-de-chaussée de villas, dont les prix ont doublé. Les tarifs affichés en hôtellerie, selon plusieurs Algériens, font état de l’augmentation de la simple nuitée de 50 dinars tunisiens à 90 et même 100 dinars. Une réalité qui semble avoir freiné l’engouement des habitués des vacances en Tunisie. Toutefois, il est important de noter que la Tunisie demeure la destination privilégiée des Algériens. Car, en pareille période, les postes frontaliers d’Oum Teboul et Laayoune affichent « complet » durant le mois d’août qui est synonyme de haute saison, notamment après la proclamation des résultats des examens de fin d’année. Cette destination prisée pour sa proximité et l’absence de visa, et que beaucoup préfèrent rallier par voie terrestre, n’enregistre pas encore le rush habituel. En moyenne, ils sont entre 15 000 et 20 000 Algériens à transiter par la frontière du côté d’Oum Teboul pour se rendre en territoire voisin. Or, ce n’est pas le cas, du moins pendant cette période où le nombre de vacanciers algériens connaît un léger déclin. Selon des préposés aux formalités de passage, le nombre de personnes se rendant en Tunisie a drastiquement baissé et oscille désormais entre 8 000 et 12 000. D’où une attente moins longue que par le passé, à une heure en moyenne, contre plusieurs heures auparavant. Beaucoup s’interrogent sur les raisons de cette baisse du nombre de touristes algériens. Bon nombre d’entre eux ont mis en avant la contrainte d’une semaine, durée minimale du séjour pour bénéficier de la nouvelle allocation devises, jugée trop pesante.
Face à cette situation, bon nombre de familles algériennes et vacanciers habitués des vacances en Tunisie ont opté pour des vacances dans les villes côtières du pays, dont Annaba, Skikda, Jijel et Béjaïa entre autres. Car les séjours sont moins coûteux et la découverte des villes vaut bien le coup. Les voisins tunisiens quant à eux ne trouvent aucun inconvénient, encore moins de difficultés pour passer leurs vacances en Algérie. Le flux de vacanciers tunisiens aux postes frontaliers, notamment d’El Kala, dans la wilaya d’El Tarf, renseigne sur l’attractivité de l’Algérie en tant que destination incontournable pour nos voisins. Surtout, convient-il de le souligner, que les moyens de transport, dont le train, assurent une desserte confortable aux touristes tunisiens. D’autres franchissent les frontières par leurs propres véhicules, ce qui leur procure une mobilité à même de leur permettre de faire un grand circuit touristique, pour découvrir les joyaux culturels, historiques et naturels dont regorge l’Algérie.
Sofia Chahine