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Belmadi fait le bilan de la CAN-2021 : « La préparation a été chaotique »

Hier matin, l’entraîneur de l’Equipe nationale de football, Djamel Belmadi, a animé une conférence de presse au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, à Alger. La première depuis l’élimination précoce de ses troupes à la CAN-2021 au Cameroun. 

« Commençons par la préparation, qui a été chaotique et l’échec est une addition d’éléments défavorables. Il y a eu une faillite collective, dont je suis responsable », dit-il d’entrée. Plus en détails, il explique : « Ce que vous ne savez pas, c’est que seuls 5 joueurs n’ont pas eu le Covid-19. Tout le monde, y compris moi, a été touché. C’était difficile à gérer. On faisait des tests tous les matins. On avait peur chaque matin pour savoir qui ne serait pas disponible aujourd’hui. » Et avec les conséquences qui ont en découlé, « des joueurs n’avaient pas de force pour courir. Ils arrivaient à un niveau physique très diminué. Ce sont des données athlétiques. Ce sont nos fondamentaux, ça se voit à l’entraînement. » Belmadi rappelle que la date du rassemblement était prévue le 27 décembre, alors que l’effectif n’a été au complet que le 3 janvier, notamment en raison des décisions de la FIFA. « La préparation a été mise en place 3-4 mois à l’avance et le changement de date a tout chamboulé. Il y a un manque de considération envers ce continent », dit-il encore. L’annulation du match amical face à la Gambie a été, pour Belmadi, dramatique : « La Gambie n’a pas annulé le match amical sans scrupule, on va être honnête, ils étaient vraiment diminués même si nous aussi, nous étions en difficulté pour former une équipe. » Une fois à Douala, les Verts sont tenus en échec par la Sierra Leone (0-0) avant de perdre face à la Guinée Equatoriale (0-1) et la Cote d’Ivoire (1-3). Belmadi évoque, comme motifs, l’arbitrage, l’état de la pelouse de Japoma et la méforme de ses joueurs, notamment ceux qui avaient joué en Coupe arabe. Le conférencier a refusé de parler de laisser-aller après la CAN, avec le départ de certains joueurs après le match face à la Côte d’ivoire : « Il n’y aura jamais de laisser-aller tant que je suis là. Dès que je termine une compétition, dès que le match est fini, le retour en club, j’estime que ce n’est plus mon travail.  Les joueurs savaient qu’il y avait un avion qui rentrait à Paris. Ils ont des championnats à jouer. » Après la CAN, Belmadi avait un goût amer, alors que les joueurs ont un sentiment d’humiliation : « Heureusement que notre peuple n’a pas été amnésique, il a été reconnaissant malgré la déception. Cette génération a ramené des titres. Le peuple ne l’a pas oublié. » Première conséquence, après la CAN, le départ du manager général, Amine Labdi et son remplacement par Djahid Zefizef. « Avec lui (Labdi, Ndlr), tout juste après la CAN, j’ai préparé le match du Cameroun pour le Mondial-2022. J’ai discuté avec le président de la FAF pour voir avec qui je vais travailler. Sa réponse ne répondait pas à mes attentes. Nous avons décidé, donc, de faire appel à Djahid Zefizef, et tout se passe parfaitement bien avec lui. C’est un dirigeant qui a assez d’expérience et de savoir faire pour mener de la meilleure des manières cette mission », explique le coach national. Belmadi et ses troupes vont, donc, se replonger très vite sur l’objectif principal, qui est le Mondial-2022. « J’ai voulu faire ce métier pour jouer une Coupe du Monde. C’est la dernière fois qu’on a un Mondial dans cette configuration rare. Une qualification au mois de mars nous permettra de nous préparer dans l’euphorie. On veut rendre notre peuple heureux », espère-t-il. Belmadi affirme qu’il n’a pas « de temps à perdre » pour parler au Directeur technique par intérim, Toufik Kourichi en l’occurrence, puisque le plus important est de préparer le match du Cameroun. Il a coupé court à tout ce qui a été dit concernant le stage de préparation qui va se dérouler en Guinée Equatoriale : « Il y a beaucoup de choses erronées qui sont dites. Il faut une forme de discrétion. Je n’ai pas le plan d’organisation du Cameroun moi. » Commentant la programmation du match aller au stade de Japoma, il affirme ne pas comprendre le choix des Camerounais, qui jouent habituellement à Yaoundé : « On est traumatisés par la pelouse pas le stade, ni la ville. On ne se déplace pas pour faire du tourisme » Quant à l’état de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker, théâtre de la manche retour, Belmadi rassure : « Je suis allé voir hier (samedi, ndlr). La pelouse est nickel. Félicitations à ceux qui bossent dessus. » Le driver des Verts évoque l’état de santé de ses joueurs et leur forme avant ce rendez-vous : « On suit tous les joueurs au cas par cas. On espère qu’ils seront tous au rendez-vous, surtout que certains ont leur poids au sein du groupe ». Pour conclure, la question lui a été posée concernant un éventuel retour d’Andy Delort, qui lui avait lancé un appel du pied récemment. Et à Belmadi de répondre : « Tout d’abord, il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’une affaire personnelle. Bien au contraire, humainement, Delort est quelqu’un que je respecte. Ceux qui veulent la rendre personnelle sont stupides et malhonnêtes, voulant profiter de la situation que nous avions un genou à terre. Qu’ils sachent qu’il n’y a pas un Zorro ou un sauveur en Equipe nationale. » Voilà qui est dit… 

Abderrahim Mahious 

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