Ciblage systématique des journalistes à Ghaza : Une plainte déposée à la CPI contre l’entité sioniste
Deux organisations de défense des droits humains ont déposé mardi soir une plainte conjointe devant la Cour pénale internationale concernant le ciblage systématique des journalistes palestiniens par les forces d’occupation israéliennes. Cette action juridique intervient après l’assassinat de six journalistes palestiniens dimanche dernier lors d’une frappe aérienne délibérée contre un groupe de reporters à Ghaza.
Le Centre palestinien pour les droits de l’homme à Ghaza et la Fondation « Hind Rajab », basée à Bruxelles, dénoncent dans leur plainte « un acte criminel manifeste, un crime de guerre qui s’inscrit dans une campagne plus vaste de génocide ». Les chiffres sont accablants : selon le Comité pour la protection des journalistes, 242 journalistes ont été assassinés depuis octobre 2023, faisant de cette agression l’une des plus meurtrières de l’histoire pour la profession.
Les organisations plaignantes réclament l’émission de mandats d’arrêt contre les responsables militaires israéliens et l’extension du mandat existant contre Netanyahu pour inclure spécifiquement les crimes contre les journalistes. « Il ne s’agit pas d’incidents isolés mais d’une stratégie délibérée visant à empêcher la couverture médiatique des atrocités commises », précise la plainte.
L’entité sioniste lance son plan d’occupation totale
Sur le terrain les crimes sionistes s’intensifient alors que l’armée d’occupation a officiellement « approuvé » mercredi son nouveau plan d’opérations pour Ghaza, marquant le début d’une phase d’occupation directe du territoire palestinien. Ce plan vise à prendre le contrôle total de Ghaza-ville et des camps de réfugiés avoisinants, l’une des zones les plus densément peuplées de l’enclave assiégée. Les opérations ont déjà commencé avec des « incursions agressives » dans les quartiers de Zeitoun et Tel al-Hawa, accompagnées de bombardements intensifs et de démolitions massives de maisons sur leurs habitants. Ismaïl al-Thawabta, directeur du bureau de presse du Hamas, dénonce « une escalade dangereuse visant à imposer une nouvelle réalité sur le terrain par la force, à travers une politique de la terre brûlée ». Cette annonce d’occupation directe a provoqué « condamnation et indignation de l’ensemble de la communauté internationale », mais les forces israéliennes poursuivent leur avancée, intensifiant leurs opérations cette semaine avec des « ceintures de feu » autour des zones résidentielles.
Sur le terrain, la situation humanitaire atteint des niveaux catastrophiques. En 24 heures seulement, huit Palestiniens, dont trois enfants, sont morts de malnutrition et de famine, portant le total des victimes de la faim à 235 personnes, dont 106 enfants. L’Organisation mondiale de la Santé alerte sur la saturation complète des hôpitaux, « particulièrement débordés par les blessés provenant des zones de distribution alimentaire ». Le système de santé s’effondre : seule la moitié des hôpitaux et 38% des centres de soins primaires restent partiellement fonctionnels. Plus grave encore, près de 12.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, et l’enclave fait face à une recrudescence de méningites et du syndrome de Guillain-Barré.
Un cri d’alarme
Plus de 300 professionnels de santé internationaux ont lancé « un cri d’alarme et de colère » face à ce « siège cruel », dénonçant l’utilisation de « l’arme de la faim et de la soif » contre une population civile. Ils réclament un cessez-le-feu immédiat et l’entrée massive d’aide humanitaire, critiquant vivement la « pseudo-ONG » israélienne responsable de centaines de morts lors des distributions alimentaires. Les chiffres officiels palestiniens révèlent l’ampleur du massacre : 61.722 martyrs et 154.525 blessés depuis le 7 octobre 2023. Au cours des seules dernières 24 heures, 123 corps et 437 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Depuis la reprise de l’agression en mars dernier, 10.201 Palestiniens ont été tués et 42.484 blessés. Les attaques contre les civils tentant d’accéder à l’aide humanitaire ont fait 1.859 morts et 13.594 blessés, illustrant la stratégie d’affamement systématique mise en œuvre par l’occupant. Alors que la communauté internationale semble paralysée, les Palestiniens de Ghaza continuent de résister à cette tentative d’effacement, payant le prix fort de leur refus de disparaître.
Lyes Saïdi