Tlemcen : Une enveloppe de 1,8 milliards DA pour la réalisation de 18 forages

Les autorités locales de la wilaya de Tlemcen ont conscience que l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable constitue un enjeu majeur de développement territorial et de cohésion sociale, nécessitant des interventions structurelles de grande envergure accompagnées d’une évolution des comportements citoyens. Dans ce sens, le secteur des ressources en eau de la wilaya de Tlemcen a bénéficié cette année d’une enveloppe budgétaire considérable de 1,8 milliard de dinars destinée à la réalisation et à l’équipement de dix-huit nouveaux forages répartis stratégiquement à travers plusieurs communes, notamment Aïn Talout, Sabra, Beni Smiel, Bouihi et Nedroma. Cette dotation financière exceptionnelle témoigne de la priorité accordée par les pouvoirs publics à la sécurisation de l’approvisionnement hydrique dans une région où la disponibilité de cette ressource vitale conditionne directement la qualité de vie des habitants et le développement économique local. L’ampleur de ces investissements s’inscrit dans une logique de rattrapage infrastructurel qui vise à combler les déficits historiques tout en anticipant les besoins futurs d’une population en croissance. Ce budget permettra également la réalisation et le raccordement de dix réservoirs d’une capacité quotidienne de plus de 6000 mètres cubes dans des localités stratégiques telles que Cheikh et Ouled Moussa à Sebdou, Zaouia Sidi Yacoubi à Nedroma, Aïn El-hout à Chetouane, Zahra à El Azail, ainsi que dans les communes de Souahlia et Bab El Assa. Cette infrastructure de stockage constitue un maillon essentiel du dispositif d’approvisionnement, permettant de réguler la distribution et d’assurer une certaine autonomie lors des pics de consommation ou des interruptions techniques. La capacité cumulée de ces nouveaux équipements représente un apport significatif qui devrait contribuer à fluidifier l’approvisionnement dans des zones jusqu’alors déficitaires. Parallèlement à ces nouvelles réalisations, des travaux de réhabilitation du réseau d’eau potable s’étendent sur soixante-dix kilomètres, intervention indispensable pour optimiser le rendement du système de distribution et réduire les déperditions. Cette modernisation s’accompagne de l’élimination des points noirs et des fuites identifiés à Aïn Nehala, dans les quartiers Oudjlida et Hai Zitoune à Tlemcen, ainsi qu’à Aïn Defla et Ouzidane, à Chetouane. Ces interventions techniques, bien que moins spectaculaires que les nouvelles infrastructures, revêtent une importance cruciale dans l’amélioration globale du service public de l’eau. La réparation des fuites et la modernisation des canalisations permettent en effet de récupérer des volumes considérables d’eau qui se perdaient auparavant dans le sous-sol. Les responsables du secteur constatent que le taux d’approvisionnement en eau potable connaît une « amélioration progressive », certaines zones étant désormais desservies quotidiennement tandis que d’autres bénéficient d’un approvisionnement tous les deux ou quatre jours.  Néanmoins, les autorités assument que ce taux devrait s’améliorer davantage après l’achèvement des projets en cours, perspective qui nourrit les espoirs des populations concernées. Le wali de Tlemcen, Youcef Bechlaoui, avait détaillé lors d’un espace citoyen organisé par la radio locale l’ampleur des investissements mobilisés, annonçant que plus d’un milliard de dinars ont été consacrés à la réalisation de plusieurs projets d’approvisionnement en eau potable, notamment dans le couloir ouest de la wilaya qui regroupe quatorze communes. Cette zone géographique, particulièrement vulnérable aux déficits hydriques en raison de sa position et de ses caractéristiques climatiques, fait l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics. Le wali a notamment précisé que 300 millions de dinars ont été mobilisés pour la réhabilitation du réseau d’eau potable du quartier Oudjlida à Tlemcen, investissement qui témoigne de l’attention portée aux zones urbaines denses où les besoins sont particulièrement importants. De même, 200 millions de dinars ont été consacrés au quartier Sidi Abderrahmane à Nedroma, confirmant une approche territorialisée qui prend en compte les spécificités locales. L’allocation de 400 millions de dinars pour le raccordement et l’équipement de quatre forages à Bab El Assa illustre l’ampleur des moyens déployés, cette opération permettant de récupérer 5200 mètres cubes par jour. Parallèlement, la mise en service de trois forages à Beni Boussaïd a permis la récupération de 6200 mètres cubes quotidiens, démontrant l’efficacité immédiate de ces investissements dans l’augmentation des capacités de production. Face aux défis climatiques qui caractérisent la région depuis une décennie, les autorités ont conscience que l’amélioration de l’offre doit s’accompagner d’une évolution de la demande à travers la sensibilisation des usagers. L’antenne locale de l’Algérienne des Eaux a ainsi développé un programme de sensibilisation destiné à encourager une consommation responsable du précieux liquide. Cette approche pédagogique vise particulièrement les établissements scolaires à travers des cours de sensibilisation sur l’économie d’eau et les bons gestes pour le stockage. En ciblant les jeunes générations, cette stratégie éducative ambitionne de créer une culture de la préservation hydrique qui s’inscrira dans la durée. Le programme s’étend également aux espaces de loisirs avec des visites dans les camps d’été et sur les plages, occasions privilégiées de toucher un public diversifié dans un contexte détendu propice à la réception des messages de sensibilisation. La distribution gratuite de sachets d’eau fraîche, de livres et brochures pédagogiques accompagne ces interventions, créant une dynamique positive autour de la thématique hydrique. L’entreprise participe aussi à diverses rencontres et journées d’étude tout en diffusant des conseils et messages de sensibilisation via des émissions radio ainsi que des publications sur les réseaux sociaux de sa page officielle, multipliant ainsi les canaux de communication pour atteindre l’ensemble de la population concernée par ces enjeux cruciaux pour l’avenir de la région.

R.R.