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Bombardements, tueries de masse, faim et épidémies : Ghaza, un lieu de mort

Ghaza est devenue un lieu de mort en plus des 30.000 morts, et des dizaines de milliers de blessés sous les bombardements, en sus des milliers de disparus et de morts coincés sous les décombres, à au moins de 6.500 Palestiniens pourraient mourir à Ghaza en raison des épidémies d’ici le mois d’août, en cas d’arrêt immédiat des hostilités, et ce en raison de la destruction totale du système de santé par l’occupation. Le nombre total des victimes sera encore plus terrifiant en cas de poursuite de l’agression et pourrait approcher les 80.000 morts révèle une étude américano britannique. Des chiffres qui donnent froid dans le dos et qui reflètent surtout les objectifs réels de l’entreprise génocidaire israélienne à Ghaza.

Une nouvelle étude menée par conjointement l’Université de Londres et l’Université américaine Johns Hopkins a révélé que 11 580 personnes pourraient succomber d’ici août prochain, aux épidémies, maladies et blessures, et ce, même si un cessez-le-feu est décrété dans la bande de Ghaza. L’étude publiée par le Centre de santé en situation de crise humanitaire, rattaché à l’École d’hygiène et de médecine tropicale de l’Université de Londres, et le Centre de santé humanitaire de l’Université Johns Hopkins aux Etats-Unis prévoit trois scénarios possibles concernant l’évolution de la situation humanitaire à Ghaza, soit  L’ annonce d’un cessez-le-feu, la poursuite des attaques sur le même rythme et l’augmentation de l’intensité des attaques, révèle qu’en cas d’un cessez-le-feu décrété dans la bande de Gaza, 6 550 personnes risquent de périr en raison des conséquences de la guerre, des maladies infectieuses ou non transmissibles ou encore, des causes affectant la santé des mères et des nouveau-nés. En cas de poursuite des attaques sur le même rythme, le nombre de victimes s’élèvera à 58 260 morts, tandis que ce bilan est porté à 74 290 morts si les attaques israéliennes augmentent en intensité. L’étude indique qu’en cas de cessation des hostilités, 11 580 personnes risquent de succomber aux épidémies dans la bande de Gaza au cours des six prochains mois, 66 720 en cas de maintien du statu quo actuel, 85 750 en cas d’escalade considérable des attaques sur l’enclave palestinienne. Des chiffres qui donnent froid dans le dos et qui reflètent surtout les objectifs réels de l’entreprise génocidaire israélienne à Ghaza. Il faut dire que l’occupation a mené une offensive dans la seule intention de rendre Ghaza inhabitable. 85% des logements ont été détruits dans l’enclave. Le système de santé a été complètement détruit, avec des hôpitaux bombardés, assiégés, privés d’eau, d’énergie et de médicaments. La famine règne dans l’enclave où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes, alors que la population n’a pas non plus accès à l’eau et est entassée dans des camps de fortune notamment à Rafah où s’amasse 1,5 millions de Palestiniens sous la menace d’une offensive terrestre des forces sionistes annoncée pour les prochains jours. des conditions inhumaines qui poussent le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à déclarer que

Ghaza comme est devenue une « zone de mort ». Ghebreyesus a déclaré lors d’une conférence de presse tenue hier que la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Ghaza « continue de se détériorer ». Ghebreyesus a poursuivi : « Ghaza est devenue une zone de mort. Une grande partie de la zone a été détruite. Plus de 29 000 personnes ont été tuées et de nombreuses autres ont été blessées. » Il a indiqué que « la malnutrition aiguë a augmenté rapidement depuis le début de la guerre », appelant à un cessez-le-feu et à une aide humanitaire illimitée.

De son côté, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a qualifié d' »épouvantable » la situation à l’hôpital Nasser de Khan Younis, au sud de Ghaza, notant que ce qui était autrefois « un lieu de guérison » est désormais devenu « un lieu de mort », en raison de la poursuite de l’agression sioniste.

Lors d’une visite mercredi à l’hôpital encerclé par l’armée d’occupation, aux côtés de représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Croissant-Rouge palestinien, Jonathan Whittall, responsable des affaires humanitaires à l’OCHA, a affirmé qu' »il y a 150 patients dans l’établissement (qui) n’ont ni nourriture, ni eau, ni électricité. Il reste très peu de médecins et d’infirmières dans cet hôpital. Les conditions sont épouvantables ». « Il y a des cadavres dans les couloirs. Les patients sont dans une situation désespérée. C’est devenu un lieu de mort et non un lieu de guérison. C’est une tragédie évitable qui n’aurait pas dû se produire », a regretté Whittall dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Pour sa part, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) ainsi que les groupes sectoriels de la santé, de l’eau et de l’assainissement, la majorité de la population palestinienne à Ghaza, n’a pas accès à l’eau potable, les services d’assainissement sont totalement inefficaces et les avertissements répétés n’ont pas permis d’éviter une catastrophe en matière de santé publique.En outre, le dernier Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), publié en décembre 2023, note que plus de 90% de la population ghazaouie est confrontée à un niveau élevé d’insécurité alimentaire aiguë, suite aux frappes des machines de guerre sionistes qui ont également entraîné plus de 1,7 million de déplacés.  Les épidémies actuelles de maladies diarrhéiques et d’hépatite A, entre autres, sont perçues comme des indicateurs de l’état de santé « dramatique », affecté par « les conditions désastreuses de l’eau et de l’assainissement qui touchent tout le monde dans la bande de Ghaza ».Plus de 312.000 cas d’infections respiratoires aiguës et plus 222.000 cas de diarrhée aqueuse aiguë, ont été enregistrés, dont 118.000 cas chez des enfants de moins de cinq ans, selon un décompte effectué entre le 16 octobre 2023 et le 13 février 2024 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Sur la même période, près de 75.000 cas de gale et de poux, près de 50.000 cas d’éruptions cutanées ont été signalés, dépassant de loin l’incidence des années précédentes.  Les agences humanitaires ont précisé que les cas signalés jusqu’à présent

« ne donnent qu’un aperçu limité de l’ampleur de la catastrophe sanitaire ». Selon un autre rapport de l’UNICEF, de l’OMS et du Programme alimentaire mondial (PAM), au moins 90% des enfants de moins de cinq ans dans l’enclave palestinienne, sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses.Au cours des deux semaines précédant cette évaluation, 70% d’entre eux ont souffert de diarrhée, soit 23 fois plus par rapport à la situation de référence de 2022.Le responsable adjoint de l’action humanitaire au sein de l’UNICEF, Ted Chaiban, a déclaré que la bande de Ghaza « est sur le point d’assister à une explosion du nombre de décès évitables d’enfants », ce qui pourrait aggraver le niveau déjà insoutenable de décès d’enfants dans l’enclave. 

Et la situation risque de s’aggraver sous le double effet d’un arrêt des opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations

unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), et d’une prochaine offensive terrestre de l’occupation sur Rafah.

Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a indiqué dans un message sur la plateforme « X »,  que « les conséquences de la suspension par certains pays de leur financement pour l’agence ne se limiteront pas seulement à l’impact négatif des capacités de l’organisation des Nations unies à répondre aux besoins de la bande de Ghaza ». Pour sa part, la directrice de l’antenne américaine de Médecins sans Frontières, Avril Benoit, a averti lors d’une conférence de presse en ligne aux côtés notamment d’Oxfam, de Refugees International, et d’Amnesty International que « les conséquences d’une attaque (sioniste) de grande ampleur sur Rafah sont vraiment inimaginables ».

« Mener une offensive militaire à cet endroit le transformerait en cimetière », a-t-elle dit en référence à Rafah, ville située dans le sud de Ghaza, adossée à la frontière fermée avec l’Egypte, et où près d’un million et demi de personnes sont massés, selon l’ONU. »C’est là que sont concentrés les derniers services de santé et l’aide humanitaire pour les habitants de Ghaza », a ajouté Avril Benoit. « Attaquer Rafah, c’est en réalité couper le lien vital de personnes qui ont déjà tout perdu, sauf leur vie. »    

Lyes Saidi

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