4e IATF : L’Algérie, un hub pour l’intégration africaine
L’Algérie s’apprête à jouer un rôle déterminant dans l’émergence économique du continent africain. `
La 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), qui se déroulera à Alger du 4 au 12 septembre, devrait marquer un tournant décisif pour l’intégration continentale avec des retombées économiques sans précédent. Amadou Diagne, président du Forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence économique de l’Afrique (FOGECA), a dans ce sens indiqué dans une déclaration à l’APS que cet événement majeur « apportera des retombées significatives, tant en investissements qu’en diversification industrielle, en dynamisant les échanges et en accélérant l’intégration intra-africaine à travers des accords concrets ». Le dirigeant du FOGECA ne cache pas ses ambitions pour l’Algérie, estimant que le pays « dispose du potentiel pour devenir un hub continental reliant le Maghreb au reste de l’Afrique ». Cette vision stratégique positionne l’Algérie comme un acteur central de la transformation économique africaine, capable de catalyser les flux commerciaux entre les différentes régions du continent. Pour M. Diagne, l’IATF 2025 sera « un rendez-vous gagnant, aussi bien pour l’Algérie que pour l’ensemble du continent », transformant cette foire en « une plateforme idéale » pour concrétiser les ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). L’objectif affiché est de transformer « les discussions en contrats tangibles », donnant une dimension opérationnelle aux projets d’intégration économique continentale. Les attentes sont particulièrement élevées concernant les partenariats d’affaires. « Nous attendons notamment des partenariats structurants pour les PME : joint-ventures, accords d’exportation, logistique partagée et harmonisation des normes », précise le président du FOGECA, dont l’organisation œuvre déjà avec ses partenaires pour que « les entrepreneurs membres du forum arrivent à Alger avec des propositions prêtes à être signées ». L’analyse de l’expert va au-delà des aspects purement commerciaux. Évoquant « la persistance de la pauvreté en Afrique malgré l’abondance de ses ressources naturelles », il déplore que de nombreux pays continuent d’exporter leurs matières premières à l’état brut, limitant ainsi l’émergence d’un tissu économique viable. Cette critique structurelle du modèle économique africain actuel conduit le FOGECA à plaider pour « un nouveau modèle économique basé sur la transformation locale des ressources, le développement de chaînes de valeurs agricoles modernes afin d’assurer la sécurité alimentaire, ainsi qu’un soutien accru aux PME, notamment par un meilleur accès au financement, à la formation et à l’énergie ». La philosophie du FOGECA se résume en une formule percutante : « Notre credo est simple : industrialiser l’Afrique pour nourrir sa population, créer des emplois et développer le continent », selon M. Diagne. Cette vision transformatrice place l’industrialisation au cœur de la stratégie de développement continental, rompant avec la logique d’exportation de matières premières qui caractérise encore trop souvent les économies africaines. L’IATF 2025 devrait enregistrer une participation record avec 147 pays représentés, dont près de 40 africains, quelque 2.000 exposants et plus de 35.000 visiteurs attendus. Les organisateurs anticipent la signature de contrats commerciaux et d’investissement d’une valeur supérieure à 44 milliards de dollars, témoignant du potentiel économique considérable de l’intégration commerciale africaine. L’événement, organisé conjointement par Afreximbank, le secrétariat de la ZLECAf et la Commission de l’Union africaine en partenariat avec l’Algérie, constitue bien plus qu’une simple foire commerciale. Il représente un catalyseur pour la mise en œuvre concrète de la Zone de libre-échange continentale africaine. Créé en 2007 et basé à Dakar, le FOGECA regroupe plus de 400 opérateurs économiques africains issus des secteurs public et privé. Cette organisation promeut une vision commune du développement et de l’intégration économique continentale, se positionnant comme « une vitrine des opportunités d’investissement en Afrique, favorisant les échanges, le partage d’expériences et la convergence des intérêts économiques » tout en œuvrant « à renforcer la place de l’Afrique dans l’économie mondiale et à contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable », rappelle l’APS.
Sabrina Aziouez