Tebboune opère un changement à la tête du gouvernement et dirige une réunion sur le commerce : Cap sur la rentrée sociale
À quelques jours de la rentrée sociale, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a mis fin jeudi aux fonctions du Premier ministre Nadir Larbaoui et l’a remplacé par Sifi Ghrieb, ministre de l’Industrie, nommé Premier ministre par intérim. Cette décision surprise, annoncée par un décret présidentiel, intervient dans un contexte de préparation intensive pour faire face aux défis économiques et sociaux de septembre.
Le changement opéré à la tête de l’Exécutif s’inscrit dans une démarche volontariste du chef de l’État qui entend imprimer un nouveau rythme à l’action gouvernementale. Aussitôt après l’annonce de sa nomination, Sifi Ghrieb a pris ses fonctions lors d’une cérémonie de passation de pouvoirs organisée au Palais du gouvernement. « Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur d’être chargé par Monsieur le président de la République d’occuper le poste de Premier ministre par intérim. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a accordée », a-t-il déclaré, conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend. Le nouveau Premier ministre par intérim n’a pas tardé à mesurer les enjeux de cette période cruciale. « Nous avons beaucoup de travail devant nous, notamment avec la rentrée sociale », a-t-il ajouté, s’engageant à « travailler sans relâche à la concrétisation du programme du président de la République et de l’ensemble des projets qui, sans nul doute, apporteront un véritable plus à l’économie nationale ». Cette détermination affichée témoigne de la volonté présidentielle de donner une impulsion nouvelle à l’action gouvernementale dans un moment charnière. Le profil de Sifi Ghrieb, technocrate expérimenté titulaire d’un doctorat en chimie physique des matériaux, présente des atouts considérables pour cette mission. Son parcours dans l’industrie, notamment comme président du conseil d’administration de la Société algéro-qatarie de sidérurgie et PDG de l’Entreprise nationale de récupération, lui confère une expertise précieuse dans la gestion de projets industriels d’envergure. Sa nomination directe par le chef de l’État, sans contraintes partisanes, devrait lui permettre d’agir avec pragmatisme face aux défis économiques imminents.
Parallèlement à ce remaniement, Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion de travail stratégique consacrée au secteur du Commerce, mobilisant un large éventail de hauts cadres de l’État. Cette rencontre, qui s’est tenue en présence du nouveau Premier ministre Sifi Ghrieb, du chef d’état-major de l’ANP Said Chanegriha, et de nombreux ministres et responsables d’organismes publics, traduit l’urgence de mettre de l’ordre dans un secteur vital pour l’économie nationale et le quotidien des citoyens. Le président de la République a livré des instructions précises aux participants, exigeant de « redoubler de vigilance dans l’approvisionnement du marché national » et d’éviter « toute forme de perturbation ou pénurie dans les produits de large consommation ». Ces directives s’accompagnent d’un appel à « agir avec la rigueur requise pour répondre aux besoins des citoyens et veiller au respect et à l’application des lois de la République pour poursuivre la lutte contre la fraude et la spéculation sans toucher aux vivres des Algériens ». Outre les ministres des Finances, de l’Agriculture et du Commerce, étaient présents les dirigeants de l’OAIC, de l’ONIL, d’Agrodiv, de Naftal, de la Pharmacie centrale des hôpitaux, d’Agrolog et de Saidal. Cette mobilisation massive des acteurs de l’approvisionnement national témoigne de la volonté d’anticiper tout risque de perturbations durant la rentrée sociale, période traditionnellement sensible pour les ménages algériens en raison des dépenses qu’elle implique.
Dans un souci d’équilibre, le Président Tebboune s’est montré rassurant envers les opérateurs économiques légitimes, saluant « l’intégrité de la majorité des opérateurs économiques et des agriculteurs, ainsi que leur rôle notable dans l’accompagnement des efforts de l’État dans l’organisation du marché ». Cette reconnaissance vise à dissiper toute crainte d’une campagne aveugle contre le secteur privé et à encourager la coopération des acteurs économiques vertueux.
Hocine Fadheli
