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Médias audiovisuels: L’assainissement !

Le ministère de la Communication compte bien opérer un coup de balai dans le secteur des médias audiovisuels et mettre fin à certains agissements qui ont terni la pratique journalistique dans ce secteur.

Sur recommandation de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), le ministère de la Communication a procédé, hier, à la fermeture immédiate et définitive de la Chaîne de télévision privée « Al Djazairia One », de même qu’il a décidé de suspendre la diffusion des programmes de la chaîne de télévision « El Bilad TV ».

C’est la troisième fois que le département d’Ammar Belhimer décide de sévir pour mettre fin aux agissements de ces chaînes offshore, en attendant la publication d’un nouveau cahier des charges et d’un nouveau cadre réglementaire relatif à l’audiovisuel qui devra permettre de rapatrier l’activité des télévisions privées et de les soumettre aux obligations de service public

Le ministère de la Communication a publié hier un communiqué sur sa page Facebook officielle dans lequel il a annoncé la fermeture définitive et immédiate de la chaîne de télévision privée « Al Djazairia One », sur recommandation de l’Arav, en raison des poursuites judiciaires dont font l’objet ses propriétaires en sus du non-respect des exigences de sécurité publique. « Partant de ses missions de régulation et de contrôle de la scène audiovisuelle et suivant les prérogatives que lui confère la loi 14-04 relative à l’activité du secteur, l’ARAV a enregistré des violations professionnelles provenant de la chaîne +El Djazairia One+ relatives au non-respect des exigences de l’ordre public, outre la violation par l’un des associés de cette chaîne de la loi sur l’activité audiovisuelle, laquelle interdit l’acquisition d’actions dans plus d’une chaîne télévisée », lit-on dans le communiqué. Aux précédents motifs s’ajoutent « les poursuites judiciaires et le mandat d’arrêt rendu par la justice algérienne à l’encontre des frères propriétaires, fondateurs et gérants de cette chaîne pour infraction à la législation et à la réglementation de change et mouvements de capitaux de et vers l’Algérie, d’une part, blanchiment d’argent, d’autre part ». « Soucieuse de garantir le respect des lois de la République et ses réglementations en vigueur », l’ARAV « décide de la fermeture immédiate et définitive de la chaîne El Djazairia One et demande au ministère de la Communication de lui retirer l’accréditation et d’appliquer la décision de sa fermeture définitive ». Après avoir reçu une demande de l’ARAV sollicitant la fermeture « immédiate et définitive » de la chaîne, le ministère de la Communication « appelle les instances compétentes à mettre à exécution la décision de l’ARAV ».

Il est utile de noter dans ce sens que c’est la seconde chaîne privée qui ferme en l’espace d’une semaine pour des motifs liés au non-respect des exigences de sécurité publique en sus du non-respect de la législation en vigueur. Il y a une semaine, le ministère de la Communication avait décidé de fermer définitivement la chaîne « Lina TV », en précisant que celle-ci opérait en dehors du cadre réglementaire en vigueur et ne disposait d’aucune autorisation pour exercer.  D’un autre côté, le ministère de la Communication a annoncé la suspension pour une semaine des programmes d’ « El Bilad TV ».  « L’Autorité de régulation de l’audiovisuel avait averti les médias audiovisuels dans un communiqué émis le 02-06-2020, à travers des recommandations relatives à la protection de l’enfance pendant la période de confinement, et interdit la diffusion des contenus médiatiques qui exposent les enfants et le jeune public à des risques et diverses formes de préjudice (…) », note un second communiqué de l’Arav relayé par le ministère de la Communication. Et d’ajouter que « malgré cela, l’autorité a enregistré des violations par Al-Bilad TV, qui n’a pas mis en place de mécanismes et de mesures techniques pour protéger les enfants mineurs et les jeunes lors de la diffusion de ses programmes, en plus de diffuser un extrait du film qui a relayé le crime odieux commis contre le martyr « Djamal bensmail », qui a été victime d’un acte commandité par une organisation terroriste, ce qui constitue une violation flagrante des obligations légales et éthiques de la chaîne ».

« Face à ces dérives », l’Arav a décidé de suspendre la diffusion des programmes d’El Bilad TV pour une semaine, à compter du 24 août à minuit.

« Sur la base de ce qui précède, l’Autorité de contrôle de l’audiovisuel demande au ministère de la Communication de retirer l’accréditation de la chaîne pour la même période de suspension, et l’Autorité se réserve le droit de prendre toutes les mesures et procédures légales appropriées en cas de répétition de telles violations et manquements professionnels », ajoute le communiqué.  Un retrait que le ministère de la Communication a confirmé. « El Bilad TV » est la seconde chaîne à se voir suspendre pendant une semaine. « El Hayat TV » avait fait l’objet, rappelle-t-on, de la même mesure, après le scandale causé par les propos révisionnistes de Noureddine Aït Hamouda sur l’Émir Abdelkader.

Des sanctions qui démontrent la ferme intention des pouvoirs publics de mettre fin aux nombreuses dérives qui ont marqué l’activité de ces chaînes offshore qui activent en Algérie, pour l’heure par le biais d’accréditations provisoires.

Il est vrai aussi que le département d’Ammar Belhimer, et en exécution des instructions du président de la République, entend mettre fin à la situation de non-droit qui caractérise l’activité audiovisuelle en Algérie, par le rapatriement et la domiciliation de ces chaînes en Algérie et leur soumission aux obligations de service public.

D’ailleurs la question de la gestion du secteur de l’audiovisuel a été au menu du dernier conseil des ministres, tenu dimanche. Le Président de la République a ainsi donné des instructions portant accélération de la réforme du cadre législatif relatif à l’audiovisuel et du cahier des charges régissant les engagements généraux en matière de respect des libertés fondamentales, des exigences de la gestion démocratique de la société et du maintien de l’ordre public, parallèlement à l’organisation de l’exploitation des services de la télédiffusion et de la radiodiffusion.

Chokri Hafed

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