Culture

Vers la mise en place d’un cadrage éthique pour le cinéma et les Arts

Le ministère de la Culture et des Art lance le processus de mise en place d’un Comité d’éthique de l’artiste. Une initiative qui ambitionne de révolutionner les pratiques professionnelles du secteur. Cette démarche s’inscrit dans une vision stratégique globale visant à « faire de l’ancrage des valeurs professionnelles nobles dans le milieu culturel et artistique un choix stratégique pour développer le secteur et valoriser le patrimoine culturel et artistique algérien », indique dans ce sens un communiqué du ministère. Et de préciser que le ministre Zouhir Ballalou a donné des instructions claires au Conseil national des Arts et des Lettres pour « accélérer l’installation du Comité d’éthique de l’artiste », marquant ainsi la volonté gouvernementale de doter le pays d’un cadre réglementaire moderne et adapté aux défis contemporains de la création. Cette instance, prévue par le décret présidentiel n°376/23 du 22 octobre 2023 portant Statut de l’artiste, constituera « un cadre institutionnel chargé de veiller au respect des règles juridiques et éthiques liées à la pratique artistique ». L’ambition dépasse largement la simple régulation puisqu’il s’agit de « garantir un environnement dominé par la discipline et l’intégrité », créant les conditions optimales pour l’épanouissement créatif. Parallèlement, le secteur cinématographique bénéficiera d’un dispositif spécifique avec la création de l’Instance de médiation et d’éthique de l’activité cinématographique, conformément au décret exécutif n°25-198 publié le 28 juillet 2025. Cette instance nationale sera « chargée d’élaborer la Charte d’éthique de l’activité cinématographique et de veiller à son respect », tout en assurant « la médiation entre les professionnels de l’industrie cinématographique », précise la même source. L’approche se veut résolument moderne et prospective, intégrant les enjeux technologiques actuels. Les écoles et instituts artistiques du ministère verront leurs programmes enrichis de « matières pédagogiques relatives à l’éthique », préparant ainsi « de nouvelles générations de créateurs conscients des dimensions éthiques de la pratique artistique ». Cette formation s’étendra aux « technologies modernes et à l’intelligence artificielle dans le domaine artistique », avec un accent particulier sur « le respect de la propriété intellectuelle ». Le ministère prévoit également un programme d’accompagnement ambitieux à travers « l’organisation de séminaires, ateliers et master class animés par des académiciens et artistes éminents ». Ces rencontres professionnelles viseront à « ancrer la culture de l’engagement envers l’éthique de la mission artistique », créant une dynamique collaborative entre les différents acteurs du secteur. Cet encadrement éthique ne se fait pas au détriment de la liberté créative, bien au contraire. Le ministère « réaffirme son soutien constant à la liberté de création », tout en précisant que celle-ci s’épanouit « dans le cadre des lois de la République » et « selon les chartes éthiques organisant la pratique artistique ». L’impact attendu de ces mesures dépasse le cadre purement artistique pour toucher aux « intérêts suprêmes de la patrie et de ses stratégies culturelles et de développement ». En plaçant « la question de l’ancrage des valeurs professionnelles dans le milieu culturel et artistique au premier plan de ses préoccupations », l’Algérie se dote d’outils concrets pour structurer durablement son écosystème créatif et garantir son rayonnement national et international.

Mohand S.

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