L’Algérie augmente sa production pétrolière : Un retour progressif vers le million de barils par jour
La production pétrolière nationale entame une phase de reprise graduelle après une période de réductions volontaires dans le cadre de l’accord OPEP+. Une trajectoire ascendante qui reflète une stratégie de rééquilibrage du marché mondial orchestrée par l’alliance des pays producteurs. L’Algérie s’inscrit désormais dans un plan méthodique visant à retrouver progressivement ses niveaux de production historiques, avec un objectif fixé à un million de barils par jour, dans quelques mois. Ainsi, dans le sillage des dernières décisions prises par les huit pays de l’alliance Opep+ concernés par les réductions volontaires, et prévoyant une hausse de la production pétrolière de 137.000 barils/ jours dès octobre, l’Algérie s’apprête à ajouter 4 000 barils par jour à sa production dès le mois prochain. Cette augmentation initiale sera probablement suivie de hausses similaires en novembre et décembre 2025, puis se poursuivra en 2026, dans le cadre cette stratégie de rééquilibrage. Selon les données de la plateforme énergétique spécialisée « Attaqa » basée à Washington, si ces hausses se poursuivent au rythme actuel, cela permettrait au pays d’atteindre une production de 1,003 million de barils par jour en juillet 2026. Cette stratégie de retour progressif vers des niveaux de production plus élevés intervient après une période prolongée de restrictions. La dernière fois que la production algérienne avait atteint le seuil du million de barils quotidiens remonte au premier trimestre 2023, avec un pic de 1,013 million de barils enregistré en mars. Depuis lors, les décisions d’OPEP+ et les défis du marché mondial ont entraîné un déclin continu des volumes produits, contraignant l’Algérie à réduire sa production. Celle-ci se situe actuellement à environ 959 000 barils par jour après les derniers ajustements de l’Opep+.
L’insertion de l’Algérie dans ce processus d’ajustement s’inscrit dans une dynamique collective impliquant huit pays d’OPEP+, incluant l’Arabie saoudite, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, la Russie, le Kazakhstan et le Sultanat d’Oman. Ensemble, ces nations prévoient d’ajouter 137 000 barils par jour en octobre 2025, marquant le début d’un démantèlement progressif des réductions volontaires de 1,65 million de barils par jour instaurées depuis mai 2023, et ce après avoir déjà achevé en ce mois de septembre le démantèlement des coupes volontaires de 2,2 millions de barils/jour. Cependant, les analystes estiment que l’augmentation effective pourrait être inférieure aux annonces officielles, oscillant entre 60 000 et 70 000 barils par jour pour l’ensemble du groupe.
Le contexte macroéconomique mondial joue un rôle déterminant dans cette stratégie d’augmentation progressive. Les prévisions économiques actuellement favorables ont encouragé OPEP+ à assouplir ses restrictions, anticipant une croissance soutenue de la demande énergétique.
Une demande pétrolière en hausse
Selon le rapport mensuel d’OPEP publié en août 2025, l’organisation a révisé à la hausse ses projections de croissance de la demande pétrolière pour 2026, l’estimant désormais à 1,38 million de barils par jour contre 1,28 million précédemment. Cette révision porte la demande mondiale totale à 106,52 millions de barils par jour en 2026, reflétant la confiance dans la poursuite de l’expansion économique globale et l’intensification des activités de consommation dans les marchés émergents et développés.
Parallèlement, les estimations de croissance de la production pétrolière hors OPEP+ ont été revues à la baisse, passant de 0,73 million à 0,63 million de barils par jour pour 2026, réduisant le total anticipé à 54,64 millions de barils. Cette révision conforte la position stratégique d’OPEP+ sur le marché mondial et offre une marge de manœuvre supplémentaire aux pays membres pour augmenter leur production. La répartition géographique de la croissance de la demande privilégie largement les pays non-membres de l’OCDE, avec une augmentation prévue de 1,23 million de barils par jour portant leur consommation totale à 60,56 millions de barils quotidiens, tandis que les pays de l’OCDE n’enregistreront qu’une hausse limitée de 0,15 million de barils par jour.
Ces perspectives favorables revêtent une importance capitale pour l’évolution de la production pétrolière algérienne, offrant au pays une opportunité d’exploiter la croissance de la demande mondiale à condition de maintenir ses efforts de développement des capacités productives et d’amélioration de l’infrastructure énergétique. Toutefois, la réalisation de l’objectif du million de barils quotidiens demeure tributaire de plusieurs facteurs critiques, notamment le respect des quotas OPEP+, l’évolution de la demande internationale et les niveaux de stocks pétroliers mondiaux.
La prudence reste de mise car les conditions géopolitiques et économiques peuvent rapidement évoluer. La possibilité d’un retour à des réductions de production n’est pas écartée si la conjoncture économique mondiale se détériorait, ce qui pourrait repousser l’échéance fixée au-delà de juillet 2026.
Samira Ghrib
