Mines : Sonarem ouvre la voie à une coopération avec le Tchad
L’Algérie et le Tchad franchissent une nouvelle étape dans leur rapprochement économique avec la signature imminente d’accords de coopération dans le secteur minier. Le groupe public Sonarem a accueilli cette semaine une délégation tchadienne de haut niveau pour définir les contours d’un partenariat qui pourrait transformer l’exploitation des ressources minérales des deux pays africains. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique continentale de valorisation des richesses naturelles au service du développement durable. Selon le communiqué officiel du groupe Sonarem publié ce dimanche, « les deux parties sont convenues de définir les cadres généraux de la coopération bilatérale, notamment l’échange d’expertises scientifiques et techniques dans le domaine de la recherche géologique à travers l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM), l’élaboration de cartes géologiques et minières actualisées et le lancement d’une feuille de route algéro-tchadienne comprenant des programmes de formation, la visite des mines algériennes et le transfert de l’expertise algérienne au Tchad par l’échange de missions de travail ». L’expertise technique algérienne constitue l’atout majeur de ce partenariat naissant. Le groupe Sonarem, fort de son expérience dans l’exploitation de plus de 80 mines diversifiées incluant or, phosphate, zinc, plomb, fer et marbre, dispose d’un savoir-faire reconnu dans l’industrie manufacturière, particulièrement dans la filière du marbre. Cette diversification sectorielle offre au Tchad des perspectives d’apprentissage et de développement sur plusieurs segments miniers simultanément, optimisant ainsi les retombées économiques de la coopération. Le communiqué précise que « les deux parties ont mis l’accent sur l’accompagnement des efforts tchadiens dans la préparation d’études prospectives et de faisabilité visant à évaluer la valeur économique des ressources minières et à en assurer une exploitation optimale, ainsi que sur l’importance d’ouvrir la voie aux investissements tchadiens en Algérie, en tirant parti des atouts de l’Algérie et des avantages compétitifs de ses produits miniers, grâce à la disponibilité de l’énergie, de l’eau et des infrastructures ».
L’industrie cimentière représente un secteur particulièrement prometteur pour cette coopération. Comme l’indique le document, »les deux parties ont également évoqué le rôle du secteur minier dans l’appui à l’industrie du ciment, ce qui permettra d’ouvrir des opportunités de coopération avec le Tchad pour la relance des usines de ciment, qui y sont implantées ». La reconnaissance mutuelle des compétences constitue un facteur encourageant pour l’avenir de ce partenariat. La délégation tchadienne « a salué le niveau des entreprises relevant du groupe Sonarem, à l’instar de l’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (ENOF), et les expertises algériennes capables de contribuer au développement du secteur minier au Tchad ». Selon le communiqué, « la délégation a adressé au groupe Sonarem une invitation officielle à visiter prochainement le Tchad pour prendre connaissance de ses potentialités minières et élaborer une évaluation globale permettant d’identifier les points forts et les opportunités et de mettre en place des solutions pratiques communes ». Et d’ajouter que « les deux parties sont, par ailleurs, convenues de préparer un mémorandum d’entente et un accord de coopération et de poursuivre la coordination à travers des rencontres bilatérales et des visioconférences, pour élaborer un plan d’action assorti d’un échéancier clairement défini ». Cette initiative s’inscrit dans une vision panafricaine du développement économique. Le communiqué conclut en soulignant que cette coopération traduit « la volonté des deux pays de préserver les richesses de l’Afrique et de les mettre au service du développement durable de ses peuples ».
Sabrina Aziouez