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Soudan  Des milliers de personnes obligées de fuir les combats à El Fasher

Des milliers de personnes déplacées ont été obligées de fuir le camp d’Abu Shouk et la ville d’El Fasher, dans le Darfour du Nord, à l’ouest du Soudan, en raison de combats qui y ont fait rage ces derniers jours, selon une agence des Nations Unies. Entre le 17 et le 19 septembre 2025, au moins 7.500 personnes ont été déplacées en raison d’une « insécurité accrue », conséquence d’une intensification des affrontements entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). D’après les équipes de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) déployées sur le terrain, ces civils auraient été déplacés vers d’autres endroits de la localité d’El Fasher. Selon l’agence onusienne, la situation reste « tendue et très instable » dans cette partie septentrionale du Darfour, qui reste l’épicentre des combats depuis le début de la guerre civile  en avril 2023.

Assiégée depuis mai 2024, la ville d’El Fasher a essuyé, à la fin d’août, la plus importante offensive des forces paramilitaires. Les Forces de soutien rapide ont intensifié leurs frappes pour tenter de s’emparer de la capitale du Darfour du Nord.Alors que la ville est coupée du monde, les agences humanitaires des Nations Unies alertent sur les conditions de vie à El Fasher et dans les camps environnants, qui se sont considérablement détériorées depuis que la famine a été déclarée dans la région l’année dernière. Le risque de violences ethniques augmente également à mesure que les paramilitaires pénètrent dans la ville. Le Secrétaire général de l’ONU s’est déclaré ce weekend profondément inquiet face à la détérioration rapide de la situation à El Fasher, mettant en garde contre les risques croissants pour les civils pris au piège dans la ville assiégée. Il a réitéré son appel en faveur d’une cessation immédiate des hostilités. Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à New York cette semaine pour l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Guterres a également appelé à « une action internationale concertée en faveur du peuple soudanais ».

Outre les déplacements internes, les combats ont obligés certains civils à franchir les frontières. Depuis la première semaine de septembre, 394 réfugiés ont été nouvellement enregistrés au Tchad. « La situation au Darfour du Nord, qui ne cesse de se détériorer et reste instable et imprévisible, laisse penser que les déplacements transfrontaliers vers le Tchad devraient se poursuivre dans les semaines à venir », a détaillé pour sa part le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). En outre, une fois la saison des récoltes et des pluies terminée, il est probable qu’une partie des populations déplacées actuellement hébergées à Jebel Marra et à Tawila – où plus de 380.000 personnes déplacées ont trouvé refuge – vont tenter de fuir vers le Tchad. Près de 880.000 réfugiés soudanais et 315.000 rapatriés tchadiens ont été recensés, selon un décompte effectué le 7 septembre dernier. Dans l’ensemble du Soudan, l’OIM estime à 9,8 millions le nombre total de personnes déplacées internes dont 7,4 millions depuis le 15 avril 2023. Environ 4,3 millions de Soudanais se sont réfugiés dans les pays voisins. De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) note que l’attaque par drone contre une mosquée du camp de déplacés internes d’Abu Shouk à El Fasher, a tué au moins 11 enfants âgés de 6 à 15 ans. L’agence onusienne juge scandaleux que des enfants continuent d’être tués et blessés dans un conflit qu’ils n’ont pas déclenché et sur lequel ils n’ont aucun contrôle. « La vie des enfants est en jeu, et l’impunité ne peut être tolérée. Une enquête rapide et approfondie doit être menée sur ces atrocités, et les responsables doivent être tenus pleinement responsables », a déclaré dans un communiqué Catherine Russell, cheffe de l’UNICEF.

R.I.

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