Nucléaire : L’Iran est prêt à autoriser des inspections…à condition
L’Iran est prêt à autoriser des inspections sur ses sites nucléaires dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à condition d’un respect intégral de ses droits internationaux, a déclaré le président iranien Massoud Pezechkian dans une interview accordée à la chaîne de télévision Fox News. Il a rappelé que les Etats-Unis s’étaient retirés unilatéralement du Plan d’action global commun (PAGC) sur le nucléaire iranien. « Après quoi les Européens et les différentes entreprises qui étaient venues pour conclure des accords et des contrats de coopération avec nous, ont été contraints de quitter l’Iran et n’ont respecté aucun des contrats signés », a-t-il souligné. « Nous avons déclaré à plusieurs reprises, et nous continuerons de le faire, que nous sommes prêts à fournir immédiatement tout le nécessaire pour des inspections, mais à condition du respect de nos droits internationaux dans le cadre du TNP, placé sous les auspices de l’AIEA », a-t-il poursuivi. L’Iran et l’AIEA ont signé le 9 septembre un accord sur la relance de leur coopération, suspendue après l’agression sioniste contre Téhéran, en raison de l’absence de condamnation de ces attaques par l’AIEA. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a expliqué après la signature du document que celui-ci n’impliquait pas le rétablissement de l’accès des inspecteurs de l’agence aux sites nucléaires iraniens. Il a ajouté que toute décision sur l’éventualité d’inspections était prise par le Conseil suprême de sécurité nationale du pays.
Des agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont actuellement en Iran pour inspecter les sites nucléaires de la République islamique, a affirmé vendredi le chef de la diplomatie iranienne. « Ils sont actuellement en Iran, en train d’inspecter nos infrastructures, conformément à un accord que j’ai conclu avec Rafael Grossi », le directeur de l’AIEA, a déclaré Abbas Araghchi, après le rejet par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution qui aurait permis de prolonger de six mois un accord encadrant le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions onusiennes. L’Iran a signé en 2015 avec la Russie, La Chine, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni le PAGC, mettant fin à la crise déclenchée en 2002 par les accusations occidentales selon lesquelles Téhéran concevait l’arme nucléaire. Mais en 2018, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l’accord et a rétabli toutes les sanctions américaines contre l’Iran. En réaction, Téhéran a déclaré en 2020 réduire ses engagements dans le cadre du PAGC et limiter l’accès des inspecteurs de l’AIEA à ses installations nucléaires. Le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé samedi que les Etats-Unis avaient exigé de l’Iran qu’il lui remette « tout » son uranium enrichi en échange d’une prolongation pour trois mois d’une suspension des sanctions, qualifiant cette requête d’inacceptable. « Ils veulent que nous leur cédions tout notre uranium enrichi », a déclaré à la télévision d’Etat Pezeshkian avant de s’envoler de New York, où il a assisté à l’Assemblée générale de l’ONU, pour Téhéran. « Dans quelques mois, ils auront une nouvelle exigence et diront de nouveau qu’ils veulent rétablir le snapback », a ajouté le président iranien, en référence au mécanisme de rétablissement des sanctions onusiennes qui entrera en vigueur sauf rebondissement dans la nuit de samedi à dimanche.
L.S.