Les travaux de ligne minière Ouest s’accélèrent : Le plus grand viaduc d’Afrique livré en octobre
Le plus grand viaduc ferroviaire d’Algérie et d’Afrique, long de 4,111 kilomètres et enjambant l’oued Dawra à Béchar, sera achevé avant la fin octobre prochain, marquant une étape majeure dans la réalisation du mégaprojet ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet.
Cette infrastructure monumentale, affichant actuellement un taux d’avancement de 78%, s’inscrit dans l’ambitieux programme de développement minier national qui vise à transformer le potentiel géologique du Sud-Ouest en levier de croissance économique. L’annonce a été faite samedi par l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) lors d’une visite d’inspection du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, dans la wilaya de Béchar. Ce timing serré témoigne de l’urgence accordée par les pouvoirs publics à ce projet stratégique qui doit révolutionner l’exploitation des richesses minières nationales. Abdelkader Mazzar, directeur central de la communication de l’ANESRIF, a détaillé les défis techniques de cette réalisation exceptionnelle. « Compte tenu de l’envergure de cet ouvrage d’art, plusieurs équipes spécialisées ont été mobilisées et un matériel spécifique a été déployé sur le chantier », a-t-il précisé dans une déclarattion à l’APS. La complexité de cette infrastructure, haute de 12 mètres, a nécessité des innovations techniques remarquables pour maintenir le rythme de construction malgré les contraintes climatiques du Sahara algérien. Les mesures techniques déployées illustrent la sophistication de ce chantier pharaonique. Des aires de préfabrication pour le béton spécialisé ont été installées directement sur site, tandis que les centrales à béton ont été équipées de systèmes de refroidissement innovants pour maintenir la cadence des travaux même durant les périodes de forte chaleur estivale. « Les travaux se poursuivent jour et nuit pour assurer la livraison de cet ouvrage dans les délais impartis », a souligné Mazzar, confirmant l’engagement total des équipes sur ce chantier d’envergure continentale. Le viaduc géant s’inscrit dans le cadre du mégaprojet de ligne ferroviaire minière Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, une infrastructure de 950 kilomètres qui traversera les wilayas de Béchar, Beni Abbès et Tindouf. Cette ligne constitue l’épine dorsale du développement minier du Sud-Ouest algérien, destinée à acheminer les minerais de fer de Gara Djebilet vers les ports d’exportation. Le projet comprend sur l’ensemble de son tracé pas moins de 1.431 ouvrages d’art, dont 45 ponts ferroviaires, 48 ponts routiers et 1.338 ouvrages hydrauliques, une prouesse technique qui positionne l’Algérie parmi les nations capables de réaliser des infrastructures de transport d’exception.
L’ensemble des ouvrages ont été réalisés exclusivement par des entreprises nationales, mettant en lumière les compétences et le savoir-faire des ingénieurs, techniciens et ouvriers algériens, selon l’ANESRIF.
Des instructions fermes pour rattraper les retards
Le ministre Abdelkader Djellaoui a d’ailleurs intensifié la coordination des travaux lors d’une réunion stratégique tenue dimanche dans la wilaya de Tindouf avec les responsables des entreprises réalisatrices. Cette séance de travail, organisée à la base de vie de la région de Hassi-Khebbi dans la commune d’Oum Laâssel, a permis au ministre de donner des instructions fermes pour rattraper les retards constatés. « Des instructions aux entreprises de réalisation afin de rattraper les insuffisances constatées et leur trouver des solutions appropriées dans de brefs délais, en vue de livrer le projet comme prévu, avant la fin de l’année en cours », ont été transmises lors de cette réunion décisive.
L’avancement des travaux révèle une dynamique encourageante malgré les défis logistiques. Les travaux, confiés à deux groupements d’entreprises – Cosider avec son partenaire chinois d’une part, et la Société nationale des travaux publics (SNTP) associée à l’Entreprise nationale de génie-civil et bâtiment (ENGCB) d’autre part – ont été achevés sur un tronçon de 410 kilomètres tandis que les travaux se poursuivent sur les 540 kilomètres restants.
Le ministre a souligné l’aspect formateur de ce projet d’envergure pour les cadres algériens. « Le projet a fait gagner les cadres algériens en expérience en matière de réalisation de ce type d’infrastructures, en coordination avec le partenaire chinois et les différentes entreprises et bureaux d’études qui y opèrent », a relevé Djellaoui, constatant « une complémentarité entre les différentes parties, permettant une synergie et une cohésion dans le travail ». Les entreprises réalisatrices ont réaffirmé leur engagement à respecter l’échéancier serré. Elles se sont engagées à livrer le tronçon Hassi-Khebbi/Oum-Laâssel/Tindouf/Gara-Djebilet dans les délais convenus, confirmant la faisabilité de la mise en service de cette infrastructure stratégique avant la fin 2025.
L’inspection ministérielle a également permis d’évaluer l’état d’avancement des installations connexes. Djellaoui a inspecté la gare ferroviaire de Hassi-Khebbi, l’atelier de soudure et l’unité de fabrication de traverses en béton, ainsi que l’opération de pose des rails.
Samir Benisid

