L’ONS se dote d’un nouvel outil statistique : Vaste enquête sur la consommation des Algériens
L’Office national des statistiques (ONS) s’apprête à lancer une vaste enquête nationale sur les dépenses et la consommation des ménages algériens, qui s’étalera sur une année entière. Cette initiative, la sixième du genre depuis l’indépendance, vise à actualiser les données économiques et sociales du pays pour permettre aux décideurs d’élaborer des politiques publiques plus efficaces. Invité de la matinale de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, Moussa Mahjoubi, directeur général adjoint de l’ONS, a dévoilé les contours de ce projet d’envergure, orchestré pour la première fois sous la tutelle du Haut-Commissariat à la Numérisation. « Nous avons lancé en septembre une enquête pilote couvrant les 52 wilayas, où 52 équipes de terrain ont visité des familles algériennes qui ont accueilli favorablement cette initiative », a-t-il précisé, ajoutant que « 2 400 ménages répartis dans différentes communes ont participé à cette phase test ». Les préparatifs de cette opération statistique ont débuté il y a plus d’un mois et demi. En août dernier, 380 cadres ont été mobilisés pour suivre une formation spécialisée aux techniques de collecte de données sur le terrain, en coordination avec les secteurs de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports. « Le processus de collecte et d’analyse des données se poursuivra pendant une année complète avant l’annonce des résultats et des nouveaux indicateurs », a souligné M. Mahjoubi. Cette enquête approfondie couvrira l’ensemble du territoire national, zones urbaines et rurales confondues, et concernera toutes les catégories sociales. Les données recueillies permettront d’établir plusieurs indicateurs : la répartition démographique par sexe, les relations des ménages avec les secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé et du marché du travail, ainsi que les tendances de consommation et l’impact des politiques publiques, notamment les augmentations salariales, sur le coût de la vie et le logement. « Les informations collectées passeront par plusieurs étapes rigoureuses incluant la vérification, la révision et la comparaison avec d’autres sources, jusqu’au calcul des indicateurs et la construction d’une nouvelle base de données nationale », a expliqué le responsable. Cette base sera exploitée dès 2026, particulièrement pour mesurer les taux d’inflation et de prix, et pour identifier les besoins socio-économiques. Distinguant « recensement » et « enquête », M. Mahjoubi a précisé que « le recensement est une opération exhaustive couvrant tous les individus d’une société, tandis que l’enquête se limite à des échantillons représentatifs choisis pour étudier un phénomène spécifique ». Il a rappelé que l’ONS demeure « la seule entité officielle légalement habilitée à produire des données en Algérie », conformément au décret législatif 01-94. Concernant le seuil de pauvreté, le directeur adjoint a indiqué que cette enquête permettra d’établir « le taux réel de pauvreté en Algérie ». Il a toutefois souligné que le pays ne communique pas de taux de pauvreté dans ses rapports internationaux, « compte tenu des vastes programmes sociaux mis en œuvre par l’État au profit des citoyens ». « Ce que nous enregistrons, ce sont quelques disparités limitées entre régions résultant d’un déséquilibre dans les services, et non des manifestations de pauvreté au sens économique », a-t-il nuancé. Dans le cadre de la modernisation de l’institution, M. Mahjoubi a annoncé le développement de plateformes numériques destinées à faciliter la collecte et le traitement des données, en lien avec les différents secteurs ministériels. Il s’est félicité de la récente décision du Conseil des ministres portant restructuration de l’ONS, y voyant « un pas dans la bonne direction pour renforcer la performance et stimuler les compétences ».
Malik Meziane
Baisse du rythme d’inflation annuel à 2,7% à août dernier
Le rythme d’inflation annuel a connu une baisse à 2,7% à août dernier contre 3,1% en juillet 2025, a indiqué l’Office national des statistiques (ONS) dans un communiqué. « Le rythme d’inflation annuel septembre 2024 à août 2025 par rapport à septembre 2023 à août 2024, est de +2,7% contre +3,1% en mois de juillet 2025 », précise l’Office. Il a indiqué que le rythme d’accroissement de l’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger, a baissé de 0,2% en août 2025 par rapport à juillet 2025. Selon l’ONS, ce rythme « est nettement inférieur à celui observé au mois d’août 2024 +1,0% en août 2024 par rapport à juillet 2024 ». « Le résultat de 0,2% observé en mois d’août est, cependant, inférieur à celui relevé au mois de juillet 2025 (+0,4%), et s’explique essentiellement par l’augmentation modérée des prix des biens alimentaires qui a atteint 0,3% », explique-t-on de même source. Un recul des prix est observé pour un certain nombre de produits relevant de la catégorie des produits agricoles frais, en particulier la viande de poulet (-6,0%) et les poissons (-12,8 %), alors que les prix des légumes et des fruits ont connu des augmentations de 10,1% et 9,7% respectivement, note encore l’ONS. Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix à la consommation enregistre, pour le mois d’août dernier, une baisse de 0,6% par rapport à juillet 2025 ajoute l’Office. Pour ce qui est des prix des produits alimentaires industriels, l’ONS a relevé « une relative stagnation. Il en est de même pour les prix des produits manufacturés et des services caractérisés par une stabilité ».