Exportations hors-hydrocarbures augmentent de 23% : Ces secteurs qui tirent la hausse
Les exportations hors-hydrocarbures ont enregistré une croissance globale de 23% durant les sept premiers mois de 2025, portées notamment par les engrais chimiques, les matériaux de construction et les appareils électroménagers. L’Algérie table sur un objectif de 5 milliards de dollars à la fin de l’année, grâce aux 80 contrats commerciaux conclus lors de sa participation aux foires internationales. La diversification économique algérienne prend forme dans les chiffres du commerce extérieur. Les exportations hors hydrocarbures ont connu une progression remarquable de 23% entre janvier et juillet 2025 par rapport à la même période de l’année précédente, a révélé mercredi Abdelatif El Houari, directeur par intérim des mécanismes de soutien à l’exportation au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Invité de l’émission « Dhaïf Essabah » sur la Chaîne I de la Radio nationale, le responsable a détaillé les secteurs moteurs de cette dynamique et esquissé les perspectives d’un pays qui ambitionne de conquérir de nouveaux marchés à l’international. Plusieurs filières se distinguent par leurs performances à l’export. Les engrais et produits chimiques occupent la première place avec une hausse de 9% et des recettes atteignant 1,5 milliard de dollars sur les sept premiers mois de l’année. Les matériaux de construction et la céramique suivent avec une progression de 11%, générant 560 millions de dollars de revenus. Le secteur des carrières et mines affiche quant à lui une croissance de 14%, tandis que les industries agroalimentaires et les produits agricoles enregistrent une hausse de 13%. Mais c’est le secteur des appareils électriques et électroménagers qui réalise la performance la plus spectaculaire avec un bond de 36%, pour des exportations atteignant 60 millions de dollars.
Cette dynamique s’accompagne d’une diversification géographique des débouchés commerciaux. Les exportations vers l’Europe ont progressé de 21%, celles vers l’Amérique du Nord et du Sud de 11%, et celles vers l’Asie de 31% durant la même période. Certaines destinations ont connu des hausses particulièrement significatives, à l’instar de l’Espagne avec 205 millions de dollars supplémentaires, l’Italie avec 162 millions de dollars et le Brésil avec 156 millions de dollars. « Le nombre de destinations à l’export s’élargit progressivement pour inclure de nouvelles zones, à l’instar de l’Europe, de l’Amérique du Nord, de l’Asie et du continent africain », a souligné Abdelatif El Houari, expliquant que « la hausse des exportations vers l’Europe s’explique par la proximité géographique et l’existence de lignes de transport régulières ».
Cap sur l’Afrique
Si les exportations vers l’Afrique sont restées stables durant cette période, le responsable se montre optimiste quant à leur évolution future. « Ces dernières devraient connaître une hausse notable grâce aux contrats conclus lors de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine, organisée du 4 au 10 septembre dernier à Alger », a-t-il estimé, précisant que « les efforts sont actuellement concentrés sur l’amélioration du transport logistique vers l’Afrique, surtout après le grand succès du dernier salon africain du commerce intra-africain et le volume des contrats signés qui nécessitent un suivi et une mise en œuvre ». Fort de ces résultats encourageants, le ministère du Commerce extérieur table sur un objectif ambitieux de 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures à la fin de l’année 2025. Cette prévision s’appuie sur les 80 contrats commerciaux conclus depuis le début de l’année lors de la participation de l’Algérie aux différentes foires internationales. « Les salons économiques et commerciaux, locaux et internationaux, sont devenus un mécanisme efficace pour promouvoir le produit algérien et conclure de nouveaux contrats », a affirmé El Houari, soulignant « l’importance de poursuivre cette orientation et d’intensifier la présence sur la scène internationale afin d’ancrer la position du produit national et de renforcer sa compétitivité sur les marchés mondiaux ».
Les chiffres témoignent de l’efficacité de cette stratégie de présence active sur les marchés internationaux. L’Algérie a signé 44 contrats en marge du salon des produits algériens organisé à Nouakchott en mai dernier, incluant des accords d’exportation exclusive et la création d’entreprises mauritaniennes en partenariat avec des opérateurs algériens. 18 contrats ont été conclus lors du salon de Moscou en septembre, douze autres lors du salon des produits agricoles en Espagne, sans compter les accords similaires signés durant le salon de Slovénie. Pour clôturer le programme de participations internationales de l’année, l’Algérie prévoit de participer à quatre salons durant le dernier trimestre, dont celui du Togo où elle sera invitée d’honneur, ainsi que les salons de Dakar, du sultanat d’Oman en décembre et le salon des industries artisanales en Italie. La planification s’étend déjà sur le moyen terme avec la finalisation du programme des foires et expositions pour 2026, comprenant 22 destinations internationales dont dix africaines, et l’entame de l’élaboration des programmes 2027-2028. Cette dynamique s’accompagne également de l’organisation de foires locales dans les différentes régions du pays et du lancement de la première édition des foires de produits et services exportés.
Sabrina Aziouez
