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Ghaza : L’UNRWA appelle au respect du cessez-le-feu

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a lancé vendredi un appel pressant au respect du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, alors que l’entité sioniste continue de violer quotidiennement la trêve établie le 10 octobre dernier. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 93 Palestiniens sont tombés en martyrs et 324 autres ont été blessés, portant le bilan total de l’agression génocidaire à 68 519 martyrs et 170 382 blessés depuis le 7 octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires palestiniennes. John White, directeur adjoint des affaires de l’UNRWA à Ghaza, a rappelé que les enfants palestiniens avaient besoin d’éducation et qu’il incombait à la communauté internationale de tout faire pour y parvenir. L’agence onusienne demeure le principal fournisseur d’éducation d’urgence dans l’enclave palestinienne assiégée, s’efforçant de créer des espaces éducatifs dans certaines écoles encore partiellement fonctionnelles malgré les destructions massives infligées par l’occupant sioniste. Les chiffres témoignent de l’ampleur du désastre. Depuis le dernier cessez-le-feu, les équipes de l’UNRWA ont réussi à accueillir environ 10 000 enfants par jour, contre 60 000 lors de la trêve précédente, soulignant l’étendue des dégâts subis par le système éducatif palestinien. Face à cette situation catastrophique, l’agence tente de développer l’enseignement en ligne afin de permettre à près de 300 000 enfants de poursuivre leur apprentissage à distance, malgré des conditions extrêmement difficiles marquées par la destruction des infrastructures et les coupures d’électricité récurrentes.

Parallèlement, les violations du cessez-le-feu par les forces d’occupation se multiplient. Vendredi, au moins deux Palestiniens sont tombés en martyrs lors de frappes de drones sionistes à l’est de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, selon l’agence palestinienne de presse Wafa. Ces assassinats ciblés témoignent du mépris systématique de l’entité sioniste pour les accords internationaux et de sa volonté de maintenir une pression létale sur la population civile palestinienne, même en période de trêve officielle.

Le bilan publié samedi par les autorités sanitaires palestiniennes révèle que 19 corps de martyrs et sept blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, inaccessibles en raison des bombardements continus et de l’interdiction faite aux équipes de secours d’accéder à certaines zones par l’armée d’occupation. Depuis le début du cessez-le-feu, 464 corps ont pu être récupérés, témoignant de l’ampleur de la destruction et du nombre de victimes ensevelies pendant les semaines de bombardements intensifs.

Les témoignages accablants de la Flottille Sumud

À Istanbul, la troisième journée du Tribunal de Ghaza, initiative mondiale indépendante chargée d’enquêter sur les crimes de guerre commis par l’entité sioniste, a donné la parole aux activistes de la Flottille mondiale Sumud, attaquée par l’occupation sioniste dans les eaux internationales puis arraisonnée avant d’être autorisée à rentrer en Turquie. Sous la présidence de l’ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Palestine, le professeur Richard Falk, cette session parallèle a abordé les thèmes des complicités criminelles, du système international, de la résistance et de la solidarité. Sumeyye Sena Polat, l’une des participantes de la flottille, a affirmé que l’entité sioniste tue aujourd’hui des civils à la bombe, sans aucune crainte, en défiant le monde entier, ajoutant avoir vu toutes les formes de mort d’enfants, des bébés brûlés, éventrés, tués de manière atroce. Yasemin Acar, activiste à bord du navire Madleen parti du port de Catane en Italie, a raconté les difficultés vécues par l’équipage de la flottille, rappelant que leurs navires avaient été bombardés avant de finalement pouvoir partir avec 42 bateaux. Elle a insisté sur le fait que Ghaza n’est pas seulement une cause palestinienne, mais celle de l’humanité tout entière, déclarant que les enfants de Ghaza sont aussi ses frères et que les mères de Ghaza sont aussi ses mères. Elle a appelé à continuer la résistance face à l’injustice. En France, la complicité dans le génocide fait l’objet d’une mobilisation croissante. Samedi, une manifestation s’est tenue à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle contre les exportations françaises d’armement et de composants à usage militaire vers l’entité sioniste. Organisée par plusieurs syndicats dont la CGT, FO, Solidaires et la Ligue des droits de l’Homme, cette action visait à alerter sur le rôle logistique que joue la France dans l’alimentation de l’armée israélienne. Les manifestants ont dénoncé le transit par Roissy de matériel militaire ou de composants dits à double usage, utilisables dans des systèmes d’armement. Une enquête de Disclose a révélé qu’un lot d’alternateurs électromécaniques fabriqués par la société française Sermat devait être livré à l’entreprise israélienne Elbit Systems, destinés à des drones Hermes 900 massivement utilisés à Ghaza. Depuis 2023, Sermat a livré 29 alternateurs et 171 actionneurs pour un montant supérieur à 840 000 euros, ces composants échappant à toute obligation de licence d’exportation grâce à un régime dérogatoire en vigueur depuis 2012. Les manifestants ont rappelé que plusieurs pays européens, dont l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie, ont suspendu leurs exportations militaires vers Israël depuis l’intensification de la guerre à Ghaza, tandis que la France a continué d’autoriser des ventes d’armement pour 27,1 millions d’euros en 2024 et des biens à double usage pour 74 millions d’euros. L’association JURDI a saisi le Conseil d’État et déposé un recours indemnitaire, accusant le gouvernement de manquement à ses obligations internationales.

L.S.

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