Bachir dévoile une stratégie de modernisation et d’innovation : Doubler la part de l’industrie dans le PIB d’ici 2027
Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a réaffirmé samedi l’engagement de l’Algérie à porter la part du secteur industriel à 13% du Produit intérieur brut d’ici 2027, conformément à l’objectif fixé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Intervenant devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2026, le ministre a présenté une vision ambitieuse pour transformer le paysage industriel du pays. Cette ambition intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie, longtemps dépendante des hydrocarbures, et à bâtir un tissu industriel capable de rivaliser sur les marchés internationaux. L’objectif de 13% du PIB représente un défi de taille pour un secteur qui doit encore combler son retard en matière de compétitivité et d’innovation. Mais pour Yahia Bachir, l’enjeu est à portée de main. « Atteindre l’objectif fixé par le président de la République, à savoir porter la contribution du secteur de l’industrie à 13% du PIB, ne relève pas de l’impossible, si nous joignons nos efforts », a-t-il déclaré, qualifiant l’industrie de « locomotive » du développement national. Pour concrétiser cette ambition, le ministère de l’Industrie déploie un programme global qui repose sur plusieurs piliers stratégiques. Le développement de l’infrastructure de base constitue la première pierre de cet édifice. Le ministre a notamment évoqué les efforts en cours pour accroître la disponibilité du foncier industriel et développer les zones d’activités ainsi que les zones industrielles. Ces efforts passent par une coordination renforcée avec les différentes instances concernées et le parachèvement des opérations d’aménagement et de raccordement aux divers réseaux. Une base de données nationale actualisée sur le foncier industriel est également en cours de constitution pour améliorer la transparence et l’efficacité de la gestion de ces espaces stratégiques. Le renforcement de la compétitivité des entreprises industrielles et des laboratoires nationaux figure au cœur de la stratégie gouvernementale. « Le ministère de l’Industrie œuvre, dans le cadre d’une vision globale, à renforcer la compétitivité des entreprises industrielles et des laboratoires nationaux, à travers le développement des activités de normalisation, d’accréditation et d’évaluation de la conformité, conformément aux normes internationales », a souligné Yahia Bachir. Cette démarche s’accompagne de la mise en place de fiches techniques des produits et opérations industrielles, élaborées en coordination avec les secteurs concernés.
L’innovation et le transfert technologique occupent une place centrale dans cette nouvelle approche. Le ministère s’emploie à améliorer le cadre législatif et réglementaire qui régit l’innovation et la propriété industrielle, tout en promouvant le système national de transformation technologique. Les autorités entendent identifier les activités industrielles à haut potentiel d’innovation et soutenir les start-up dans les domaines de la technologie et de l’industrie high-tech à travers des programmes incitatifs. La coopération avec les universités et les centres de recherche sera encouragée pour créer un écosystème favorable à l’émergence d’une industrie nationale tournée vers l’avenir.
Sous-traitance et intégration industrielle
Le développement de la sous-traitance et de l’intégration industrielle représente une autre priorité fondamentale. Le ministre a annoncé la mise en œuvre de programmes et de plans d’action visant à renforcer l’intégration nationale, avec notamment l’élaboration d’une feuille de route nationale pour les activités de sous-traitance. L’objectif est d’encourager la création de réseaux industriels entre les entreprises et les groupes professionnels pour renforcer l’intégration entre les filières et constituer des chaînes de valeur solides. La modernisation des petites et moyennes entreprises, qui constituent l’épine dorsale du tissu industriel algérien, fait également l’objet d’une attention particulière. Le secteur poursuit la mise en œuvre de programmes visant à renforcer leur compétitivité et à les adapter aux mutations technologiques, particulièrement dans les domaines de l’économie verte et numérique. Cette orientation reflète la volonté des autorités d’inscrire le développement industriel dans une perspective durable et respectueuse de l’environnement. Sur le plan financier, le projet de loi de finances 2026 consacre la majeure partie du budget du secteur de l’Industrie au parachèvement des projets en cours, avec plus de 88% des allocations destinées à l’investissement. Parmi les projets emblématiques figure la Maison de la qualité, qui sera financée en partie par l’Institut national algérien de la propriété industrielle. Les réformes fiscales proposées visent quant à elles à encourager les activités économiques à dimension sociale et de développement. En définitive, le ministre a assuré que le travail « se poursuit selon une vision intégrée qui nous permet de hisser notre pays à la place qui lui sied dans le concert des nations ».
Amar Malki

