L’ONS annonce un taux de 3,9% au deuxième trimestre 2025 : Les secteurs hors-hydrocarbures portent la croissance
L’économie nationale a enregistré une croissance de 3,9% au deuxième trimestre 2025, selon les dernières données publiées par l’Office national des statistiques.
Cette performance marque une légère amélioration par rapport aux 3,7% enregistrés à la même période en 2024, traduisant une reprise soutenue de l’activité économique dans un contexte de conjoncture plus favorable. Le produit intérieur brut s’est établi à 9 410 milliards de dinars en valeurs courantes, contre 8 954,1 milliards un an auparavant, soit une progression de 5,1%. Cette dynamique positive s’explique par les performances remarquables de plusieurs secteurs clés de l’économie nationale. L’industrie a progressé de 6,4%, soutenue par des filières manufacturières particulièrement dynamiques. Les autres industries manufacturières ont bondi de 13%, tandis que l’industrie chimique, du caoutchouc et des plastiques a enregistré une hausse de 11%. La fabrication de produits minéraux non métalliques a également affiché une belle croissance de 9,9%, tout comme l’industrie du cuir et de la chaussure avec 9,6%, et le secteur textile avec 8,8%. Cette tendance haussière généralisée confirme la solidité du redressement industriel amorcé ces derniers trimestres. Le secteur du commerce s’est distingué par une progression vigoureuse de 6,7%, témoignant d’une demande intérieure robuste. L’agriculture a contribué positivement à la croissance avec une hausse de 4,5%, bien que ce rythme marque un ralentissement par rapport aux 6,7% de l’année précédente. La valeur ajoutée nominale du secteur agricole a néanmoins atteint 1 418,5 milliards de dinars. Le secteur de l’électricité et du gaz a connu une progression notable de 9,7%, contre 8,5% au deuxième trimestre 2024, confirmant l’essor de ce domaine stratégique. La construction, pour sa part, a enregistré une croissance plus modérée de 3,4%, avec une valeur ajoutée de 1 273,7 milliards de dinars en valeurs courantes.
Le secteur des hydrocarbures a toutefois connu une contraction de 1,2%, en contraste avec la progression de 3,1% enregistrée l’année précédente. Cette évolution résulte principalement de la diminution de 5,5% de la valeur ajoutée liée à l’extraction des hydrocarbures. Les activités de raffinage et de cokéfaction ont néanmoins soutenu la performance globale du secteur avec une croissance significative de 9%. La valeur nominale du secteur a été évaluée à 1 556,8 milliards de dinars, contre 1 720 milliards à la même période de 2024, soit une baisse de 9,5%. Malgré cette contraction, la croissance du PIB hors hydrocarbures s’est établie à 5,3%, contre 4,4% au deuxième trimestre 2024, traduisant les effets positifs de la stratégie de diversification économique engagée par les autorités. Les services ont enregistré un ralentissement de leur rythme de croissance, avec une progression de 4% contre 4,4% l’année précédente. Les hôtels et restaurants ont augmenté de 8,6%, le commerce et réparations de 6,7%, les activités financières de 5%, tandis que les transports et communications ont progressé de 3,2%. L’immobilier et services aux entreprises ont connu une hausse plus modeste de 2,3%, tout comme l’administration publique avec 2,9%.
La demande intérieure a constitué le principal moteur de la croissance, avec une hausse marquée de 10,2%, contre 6,8% à la même période de 2024. Cette évolution s’explique principalement par la forte progression de la formation brute de capital fixe, qui a bondi de 12,4%, atteignant 3 569,5 milliards de dinars en valeur nominale. Cette dynamique reflète l’intensification des investissements productifs dans l’économie. La consommation finale des ménages s’est établie à 3,9%, marquant une légère décélération par rapport aux 4,1% de l’année précédente, tandis que la consommation publique a progressé de 3,1%.
Bond des exportations hors hydrocarbures
Les exportations constituent un autre signal encourageant pour l’économie algérienne. Si les exportations globales de biens et services n’ont progressé que de 0,5%, masquant un recul de 1,3% des exportations d’hydrocarbures, les exportations hors hydrocarbures ont affiché une performance exceptionnelle avec une croissance de 37,2%. Ce bond remarquable témoigne des fruits de la politique de diversification des exportations et du développement de nouveaux créneaux à l’international. Cette évolution constitue un signal fort de la montée en puissance de secteurs non pétroliers sur les marchés extérieurs, même si leur poids reste encore modeste dans la structure globale des exportations nationales. Les exportations de services ont en revanche diminué de 10,7%, après avoir progressé de 10,2% un an auparavant. Les importations de biens et services ont quant à elles enregistré une forte progression en volume de 30,6%, contre 13,4% au deuxième trimestre 2024. Cette hausse s’explique principalement par la dynamique des importations de biens, qui ont augmenté de 34,1%, reflétant les besoins croissants de l’économie en intrants et équipements pour soutenir la reprise de l’activité productive. Les importations de services ont également progressé de 6%. Le niveau général des prix a augmenté de 1,1%, contre 4,1% une année auparavant, témoignant d’une maîtrise accrue de l’inflation.
Samira Ghrib

