Sommet du G20 : L’Algérie appelle à un effacement partiel la dette des pays pauvres
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a plaidé, lors du Sommet du G20, pour une mobilisation internationale en faveur du développement africain, mais aussi pour la Palestine lors de la première édition du sommet sur le continent
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a lancé, samedi à Johannesburg, un appel pressant pour l’effacement partiel de la dette des pays en développement et une mobilisation générale de la communauté internationale pour la reconstruction de Ghaza, lors du Sommet du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique du Sud sous le thème « Solidarité, Égalité, Durabilité ». Dans une allocution prononcée en son nom par le Premier ministre Sifi Ghrieb, le chef de l’État a mis l’accent sur l’urgence de repenser l’architecture financière mondiale face aux défis complexes qui menacent la cohésion internationale. « Notre monde connaît aujourd’hui des défis d’une extrême complexité sur les plans politique et économique, dont la non-résolution et la persistance pourraient affecter la cohésion mondiale », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d' »unifier les efforts pour y faire face avec des idées novatrices et des initiatives précises et globales ». Au cœur de son intervention, le Président Tebboune a réitéré son appel à « une prise en charge urgente de la question de la dette et du service de la dette pesant sur les pays en développement et les pays les plus pauvres, en adoptant une approche prévoyant l’effacement partiel de cette dette ou sa conversion en investissements directs et rentables dans ces pays ». L’Algérie, a-t-il rappelé, a elle-même pris l’initiative d’effacer les dettes de 18 pays africains pour alléger le fardeau de ces nations sœurs. Le président de la République a particulièrement insisté sur les aspects techniques de cette problématique, affirmant que « la complexité ne réside pas seulement dans le volume de la dette, mais dans les aspects techniques liés aux politiques d’évaluation des risques par les institutions financières internationales, qui rendent le service de la dette prohibitif pour les économies de ces pays ». Il a ainsi plaidé pour « des réformes profondes permettant de trouver une issue pour les États qui souffrent sous le poids des dettes souveraines ». Dans la même veine, l’Algérie « joint sa voix aux voix internationales plaidant pour la réforme des organisations financières internationales, dans le cadre d’une approche de bonne gouvernance économique et financière, à travers la révision des mécanismes décisionnels, afin de garantir une représentation juste, équitable et transparente des pays en développement et du continent africain au sein des organes de gouvernance de ces institutions », a déclaré le président Tebboune.
S’agissant de la transition énergétique, le chef de l’État a appelé à « mobiliser les financements internationaux et les ressources pour soutenir les efforts mondiaux visant à permettre aux pays en développement et aux pays les plus pauvres d’accéder aux moyens et technologies facilitant la transition vers l’utilisation de l’énergie verte ». Il a également prôné « la concrétisation de partenariats bilatéraux et internationaux entre les pays membres du G20 et les pays partenaires ayant pour objet la transition énergétique ».
Une mobilisation internationale pour la Palestine
Le président Tebboune a par ailleurs consacré une partie importante de son discours à la cause palestinienne, évoquant les « crimes odieux commis contre le peuple palestinien désarmé » durant près de deux années consécutives. « Ce que le monde a assisté ne peut être qualifié que de génocide systématique et complet contre le peuple palestinien, face auquel l’humanité est restée impuissante devant ce qui s’est produit comme crimes contre des civils innocents », a-t-il dénoncé avec force. Tout en saluant les « rôles importants joués par le Secrétaire général des Nations Unies et les États épris de paix pour mettre fin au génocide dans la bande de Gaza », et en remerciant particulièrement les présidents américain Donald Trump, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, turc Recep Tayyip Erdogan et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani pour « les efforts acharnés qui ont permis de mettre fin à ce génocide abject », le président de la République a exprimé son espoir de voir « les pays du G20 prendre l’initiative de lancer une mobilisation générale en vue de construire un avenir meilleur pour le peuple palestinien ». « L’Algérie tient à annoncer son adhésion à toute mesure que le G20 pourrait prendre à cet égard », a-t-il affirmé.
Sur un autre registre, le Président Tebboune a également souligné que l’Algérie « a accompli des progrès considérables dans la mise en œuvre des objectifs convenus et n’a jamais hésité à tendre la main aux pays du Sahel africain dans le cadre de la coordination régionale et internationale, à travers l’Agence algérienne de coopération et de solidarité internationale, via des projets de développement pour lesquels le pays a alloué un budget considérable ». Saluant les priorités retenues par l’Afrique du Sud pour cette présidence du G20, le chef de l’État a considéré que ce sommet constituait une opportunité historique pour « commencer une nouvelle ère caractérisée par le partage de la croissance et du développement entre tous les États, notamment les pays les plus pauvres et ceux confrontés aux problèmes de sécheresse et de désertification en Afrique ».
Notons que les dirigeants du G20 se sont engagés, samedi, dans la déclaration finale de leur sommet, à œuvrer pour une « paix juste, globale et durable » au Soudan, en République démocratique du Congo et en Palestine. « Guidés par l’ensemble des objectifs et principes de la Charte des Nations Unies, nous travaillerons pour une paix juste, globale et durable au Soudan, en République démocratique du Congo et dans le Territoire palestinien occupé », indique la déclaration finale du sommet de Johannesburg. Condamnant le terrorisme « sous toutes ses formes et manifestations », le texte précise: « Ce n’est qu’avec la paix que nous pourrons atteindre la durabilité et la prospérité ».
Salim Amokrane
M. Attaf s’entretient avec son homologue espagnol
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a eu, samedi à Johannesburg, des entretiens avec son homologue espagnol, M. José Manuel Albares, en marge de sa participation aux travaux du Sommet du G20, au sein de la délégation algérienne conduite par le Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, indique un communiqué du ministère. Cette rencontre a permis de « passer en revue les relations de partenariat et de coopération entre les deux pays » et d' »échanger les vues et les analyses sur les développements de la situation en Méditerranée et dans la région sahélo-saharienne », précise le communiqué.

