Dépistage anti-drogue dans les écoles : Ce qu’il faut savoir
Une commission multisectorielle chargée d’élaborer une feuille de route pour le dépistage des stupéfiants dans les établissements scolaires a été installée lundi à Alger. Les ministres de l’Éducation nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, et de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messaoudene, ont coprésidé la cérémonie d’installation de cette instance dont la mission consiste à mettre en œuvre les dispositions d’un décret exécutif fixant les conditions et modalités de dépistage de l’usage de stupéfiants et de substances psychotropes dans les établissements d’éducation, d’enseignement et de formation. Cette commission réunit une large palette de représentants ministériels et institutionnels, témoignant de la dimension transversale de cette problématique de santé publique. Outre les ministères de l’Éducation et de la Santé, elle comprend des représentants de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, de la Justice, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Industrie pharmaceutique, de la Jeunesse, de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, de la Formation et de l’Enseignement professionnels, de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, ainsi que des Sports. S’y ajoutent le Haut-commissariat à la numérisation, l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance, la Direction générale de la Sûreté nationale, le Commandement de la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la Protection civile.
Mohammed Seghir Sadaoui a précisé que cette commission a été créée conformément aux décisions de la réunion du Gouvernement tenue le 5 novembre 2025 et aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à l’élaboration d’une feuille de route pour la prévention et la répression de l’usage illicite de stupéfiants et de substances psychotropes. Elle est chargée de « proposer une feuille de route comprenant les dispositions d’application du décret exécutif fixant les conditions et les modalités de dépistage de l’usage de stupéfiants et/ou de substances psychotropes dans les établissements d’éducation, d’enseignement et de formation », a-t-il expliqué. Le ministre de l’Éducation nationale a rappelé que la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes insiste sur la nécessité de « prémunir les établissements d’enseignement, d’éducation et de formation contre le fléau des stupéfiants et des substances psychotropes » et d' »améliorer la coordination intersectorielle dans les domaines de la prévention et de la répression des infractions de stupéfiants et de substances psychotropes ». Selon les dispositions légales en vigueur, « les examens médicaux périodiques des élèves dans les établissements d’enseignement, d’éducation et de formation peuvent comporter des analyses de dépistage précoce des signes d’usage de stupéfiants et/ou de substances psychotropes, avec le consentement de leurs représentants légaux ou, le cas échéant, du juge des mineurs compétent », a souligné Mohammed Seghir Sadaoui. Le ministre a insisté sur le caractère protecteur du dispositif en précisant que « si les résultats font apparaître la présence d’un usage de stupéfiant et/ou de substances psychotropes, la personne concernée est soumise aux mesures curatives prévues par la présente loi et ne peut faire l’objet de poursuites judiciaires en raison des résultats de ces analyses ». L’action de cette commission revêt ainsi un caractère « protecteur et préventif visant à protéger les élèves dans les établissements d’enseignement, d’éducation et de formation », a-t-il affirmé.
De son côté, le ministre de la Santé a indiqué que son département veillera, à travers les unités de dépistage et de suivi composées de médecins, de psychologues et de personnel paramédical travaillant dans le secteur de l’Education nationale, à « suivre la santé des élèves et des jeunes, particulièrement leur santé mentale ».
Chokri Hafed

