Ligne minière Ouest : Djellaoui exige l’achèvement des travaux avant fin 2025
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a présidé dimanche à Alger une réunion de travail consacrée au suivi de l’avancement des travaux de la ligne minière Ouest, insistant sur l’accélération du rythme de réalisation pour achever le projet avant la fin de l’année 2025, conformément aux instructions du président de la République visant une mise en service en janvier 2026.
La course contre la montre est lancée pour l’un des projets ferroviaires les plus stratégiques du pays. À quelques semaines seulement de la date butoir fixée par le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Travaux publics a réuni dimanche au siège de son département ministériel l’ensemble des acteurs impliqués dans la réalisation de la ligne minière Ouest pour évaluer l’état d’avancement des travaux et lever les derniers obstacles susceptibles de retarder la livraison de cette infrastructure vitale. Selon le communiqué du ministère, Abdelkader Djellaoui a insisté sur « le respect du calendrier de travail, la fourniture des matériaux nécessaires et le travail 24 heures sur 24 pour accélérer la réalisation et achever le projet avant la fin de l’année en cours ». L’objectif de cette rencontre était clair : éliminer les entraves potentielles sur le terrain et soutenir le rythme d’avancement des travaux conformément au calendrier établi, en application des instructions du président de la République qui souhaite mettre la ligne minière Ouest en service dès janvier 2026. Un timing serré qui ne laisse aucune marge de manœuvre aux entreprises réalisatrices et impose une mobilisation totale des moyens humains et matériels.
Les discussions ont porté sur l’avancement des travaux dans les tronçons restants, le bilan de l’équipement de la voie ferrée et des gares avec leurs annexes, ainsi que la finalisation des études nécessaires pour sécuriser la ligne et la protéger de l’ensablement, un défi majeur dans cette région désertique où les dunes de sable constituent une menace permanente pour les infrastructures. La maîtrise de cette problématique environnementale s’avère cruciale pour garantir la pérennité et la fiabilité de cette artère ferroviaire appelée à devenir l’épine dorsale du développement économique du Grand Sud.
La réunion a connu la participation des présidents-directeurs généraux et directeurs généraux des groupes et entreprises de réalisation, ainsi que du directeur général de l’Agence nationale de surveillance des travaux publics (ANSRIF) en sa qualité de maître d’ouvrage délégué, et du partenaire chinois du projet. À l’issue de cette séance de travail, l’ensemble des participants s’est déplacé sur le terrain pour effectuer une inspection des tronçons restants de cette ligne reliant Béchar, Tindouf et Ghar Djebilet. Cette visite de terrain devait permettre d’identifier concrètement les points nécessitant une attention particulière et de prendre les décisions appropriées pour tenir les délais.
Le mégaprojet de la ligne Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, qui traverse sur 950 km les wilayas de Béchar, Béni Abbès et Tindouf, comprend au total 1431 ouvrages d’art, dont 45 ponts ferroviaires, 48 ponts routiers et 1338 ouvrages hydrauliques. Cette infrastructure colossale traversant le cœur du Sahara constitue un vecteur essentiel pour le développement économique et industriel du Grand Sud algérien. Ce projet ferroviaire s’inscrit dans la stratégie nationale d’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet, l’un des plus importants au monde avec des réserves estimées à plusieurs milliards de tonnes. Lors d’un Conseil des ministres tenu récemment, le président Abdelmadjid Tebboune a donné instruction au ministre des Travaux publics de préparer l’inauguration officielle du nouveau tronçon ferroviaire Tindouf-Béchar pour janvier 2026, qui sera marquée par une journée de célébration nationale. Le chef de l’État a également ordonné le début de l’exploitation locale du minerai de fer dès le premier trimestre 2026, une première dans l’histoire industrielle du pays depuis l’indépendance, et validé la création de nouvelles usines de traitement du minerai à Tindouf, Béchar et Naâma. Selon la présidence de la République, la première cargaison de minerai devra être acheminée via le nouveau chemin de fer jusqu’au complexe sidérurgique de Tosyali à Oran dès 2026, marquant la première étape vers la réduction des importations de minerai de fer et l’atteinte d’une autosuffisance nationale partielle.
Cette infrastructure ferroviaire géante représente ainsi un pilier fondamental de la diversification économique du pays et du renforcement de sa souveraineté en matière de ressources naturelles non hydrocarbonées, ouvrant la voie à une nouvelle ère industrielle pour l’Algérie.
Amar Malki

