Culture

Journées cinématographiques de Carthage : Un hommage émouvant à Mohamed Lakhdar Hamina

Mohamed Lakhdar Hamina, né en 1934, s’était imposé comme un cinéaste majeur du continent africain et du monde arabe, laissant derrière lui une œuvre cinématographique riche et engagée.

La 36e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre prochain à Tunis, rendra un hommage appuyé au cinéaste algérien Mohamed Lakhdar Hamina, disparu en 2025, en reconnaissance de son apport exceptionnel au septième art maghrébin et africain. L’annonce a été faite par les organisateurs dans un communiqué publié mardi, précisant qu’une programmation spéciale sera consacrée à ce réalisateur qui a marqué l’histoire du cinéma algérien. Mohamed Lakhdar Hamina, né en 1934, s’était imposé comme un cinéaste majeur du continent africain et du monde arabe, laissant derrière lui une œuvre cinématographique riche et engagée. Son parcours artistique, qui s’étend sur plusieurs décennies, a contribué à façonner l’identité du cinéma algérien post-indépendance et à le faire rayonner sur la scène internationale. Les Journées cinématographiques de Carthage, festival panafricain de référence depuis sa création en 1966, ont donc choisi de célébrer la mémoire de cet artiste complet qui fut à la fois réalisateur, scénariste, acteur et producteur. Dans leur communiqué, les organisateurs ont souligné l’importance de cette reconnaissance posthume. « Les JCC honorent la mémoire de Mohamed Lakhdar Hamina en tant que réalisateur, scénariste, acteur et producteur qui a marqué de son empreinte l’histoire du cinéma algérien et africain par ses œuvres et son engagement artistique », ont-ils précisé, mettant ainsi en lumière la polyvalence et l’influence durable de ce cinéaste qui a consacré sa vie à l’art cinématographique. Le programme de cet hommage s’articule autour de plusieurs temps forts qui permettront au public tunisien et aux festivaliers venus du monde entier de redécouvrir l’œuvre de Mohamed Lakhdar Hamina. Trois de ses films les plus emblématiques seront projetés durant le festival. « Chronique des années de braise », palme d’or au Festival de Cannes en 1975 et chef-d’œuvre du cinéma algérien, figure naturellement au programme. Cette fresque historique, qui retrace la résistance du peuple algérien contre le colonialisme français entre 1939 et 1954, demeure l’un des films les plus importants de l’histoire du cinéma africain. « Le vent des Aurès », son premier long métrage réalisé en 1966, sera également à l’honneur. Ce film, qui aborde la guerre de libération nationale à travers le destin d’une mère à la recherche de son fils enrôlé de force dans l’armée française, avait remporté le prix de la première œuvre au Festival de Cannes. Enfin, « Le crépuscule des ombres » complètera cette rétrospective, offrant ainsi un panorama représentatif de la carrière du cinéaste.

Au-delà des projections, une master-class est prévue pour approfondir la réflexion sur l’héritage artistique de Mohamed Lakhdar Hamina. Cette rencontre sera animée par Malik Lakhdar Hamina, lui-même réalisateur et acteur, et fils du cinéaste disparu. Cette transmission générationnelle permettra de mettre en lumière l’héritage artistique de l’un des grands pionniers du cinéma maghrébin et d’explorer les influences que son œuvre continue d’exercer sur les nouvelles générations de cinéastes. Cette master-class constituera un moment privilégié d’échange et de réflexion sur l’évolution du cinéma algérien et sur les défis auxquels font face les cinéastes du Maghreb et d’Afrique aujourd’hui.

Par ailleurs, l’Algérie sera également représentée en compétition officielle lors de cette 36e édition des JCC. Deux films algériens ont en effet été sélectionnés pour concourir dans leurs catégories respectives. « Roqia », réalisé par Yanis Koussim, défendra les couleurs nationales dans la catégorie des longs métrages de fiction, tandis que « Gardiennes de nuit » de Nina Khada concourra dans la catégorie des courts métrages. Ces sélections témoignent de la vitalité du cinéma algérien contemporain et de sa capacité à se renouveler tout en s’inscrivant dans la lignée des grands maîtres comme Mohamed Lakhdar Hamina.

Organisées depuis 1966, les Journées cinématographiques de Carthage constituent un rendez-vous incontournable du cinéma arabe et africain. Ce festival, qui se tient tous les deux ans dans la capitale tunisienne, permet de découvrir la création cinématographique du continent africain et du monde arabe, tout en favorisant les échanges entre professionnels du secteur et en contribuant au rayonnement du septième art dans ces régions.

Mohand Seghir

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