Protection de l’environnement : Le rôle de la Justice mis en lumière
Au moment où les défis environnementaux s’intensifient, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, a rappelé mardi à Tipasa le rôle décisif que joue la justice dans la lutte contre les atteintes portées aux écosystèmes et à la santé publique.
Intervenant à l’ouverture d’une journée d’étude organisée à l’École supérieure de la magistrature (ESM) et consacrée au cadre juridique et réglementaire de la protection de l’environnement, la ministre a souligné que la riposte aux infractions écologiques nécessite un engagement accru de l’ensemble des institutions. « La justice occupe une place centrale dans la lutte contre les atteintes environnementales en raison de leur impact direct sur la vie des citoyens et leur environnement », a-t-elle déclaré. Elle a insisté sur l’importance d’une approche fondée sur l’expertise, affirmant que « l’exercice de ce rôle central exige l’association, lorsque nécessaire, de spécialistes et d’experts en environnement lors du traitement des affaires à caractère environnemental par les juridictions compétentes ».
Kaouter Krikou a également mis en avant la coopération renforcée entre son département et le ministère de la Justice, visant à harmoniser les efforts de prévention, de contrôle et de répression des infractions environnementales. Cette coordination, a-t-elle souligné, s’inscrit dans le respect des engagements internationaux de l’Algérie et dans la dynamique de mise à jour régulière des législations environnementales. Elle a rappelé, à ce titre, les moyens déployés sur le terrain : plus de 282 inspecteurs environnementaux ont été installés, appuyés par des missions conjointes menées avec les autorités locales et les officiers de police judiciaire pour constater et qualifier les infractions avant leur transmission aux juridictions compétentes.
Selon la ministre, la rencontre organisée à l’ESM vise à « mettre en lumière la complémentarité institutionnelle entre les différents intervenants » et à renforcer les mécanismes sectoriels de prévention. Elle a ajouté que son secteur œuvre à diffuser une culture de la vigilance environnementale grâce à une formation spécialisée des inspecteurs dans toutes les régions du pays.
Le directeur de l’École supérieure de la magistrature, Abdelkrim Djaadi, a pour sa part rappelé l’arsenal juridique mis en place par l’Algérie pour protéger l’environnement, en conformité avec les conventions internationales ratifiées, notamment celles relatives à la lutte contre la désertification et à la diversité biologique. Il a insisté sur l’approche intégrée adoptée par le pays, articulée autour de la prévention, du contrôle et de la répression, afin de garantir les objectifs du développement durable. Il a salué l’organisation de cette journée d’étude qui permettra, selon lui, de familiariser les futurs magistrats avec les enjeux environnementaux contemporains.
Les travaux se sont conclus par plusieurs recommandations, parmi lesquelles le renforcement du recours aux experts dans les dossiers environnementaux, le lancement d’un programme de formation judiciaire dédié à la préservation de la biodiversité et une coopération élargie entre les deux secteurs. Une feuille de route destinée à affermir l’action de la justice au service d’un environnement protégé et d’une meilleure qualité de vie pour les citoyens.
Malik Meziane
