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Palestine occupée : L’ONU appelle à une action décisive

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une résolution condamnant l’occupation du Golan syrien par l’entité sioniste et réclamant son retrait immédiat, tandis que la présidente de l’Assemblée générale appelle à des mesures décisives pour mettre fin à 78 ans de privation des droits du peuple palestinien. Ces développements interviennent alors que la situation humanitaire à Ghaza continue de se dégrader dramatiquement, avec un bilan qui s’alourdit quotidiennement malgré le cessez-le-feu.

La résolution sur le Golan syrien, rédigée et présentée par l’Égypte, a été adoptée à la majorité de 123 voix avec 41 abstentions. Le texte déclare nulle et non avenue la décision de l’entité sioniste du 14 décembre 1981 relative à sa gestion du Golan syrien, et réclame un retrait total jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Cette adoption marque une nouvelle condamnation internationale de l’expansion territoriale de l’occupation, qui viole systématiquement le droit international. Parallèlement, l’ONU a exprimé sa vive préoccupation face aux violations persistantes par l’armée sioniste de l’Accord de désengagement de 1974 en Syrie. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que la présence militaire sioniste dans la zone tampon constitue une violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté syrienne. Les habitants du côté oriental du plateau du Golan continuent de manifester contre cette présence militaire illégale devant la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement. L’organisation internationale a réaffirmé qu’aucune force militaire autre que la FNUOD ne devait être présente dans cette zone.

Sur la question palestinienne, la présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, Annalena Baerbock, a lancé un appel retentissant pour une action décisive. Intervenant mardi soir devant l’Assemblée générale, elle a rappelé que ce dossier figure à l’ordre du jour de l’organe onusien depuis la création des Nations unies. « Depuis 78 ans, le peuple palestinien est privé de ses droits inaliénables, notamment de son droit à l’autodétermination. Il est temps de mettre fin à cette impasse qui dure depuis des décennies », a-t-elle martelé. La responsable onusienne a évoqué les crimes commis par l’occupation sioniste dans la bande de Ghaza, qui ont entraîné le martyre de dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, et a souligné que la poursuite de l’agression en Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée, compromet la possibilité d’établir un État palestinien viable.

Sur le terrain, la catastrophe humanitaire à Ghaza continue de s’aggraver avec un bilan officiel qui s’alourdit quotidiennement. Les autorités sanitaires palestiniennes ont communiqué mercredi un nouveau bilan faisant état de 70.117 martyrs et 170.999 blessés depuis le 7 octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants. De manière particulièrement alarmante, même après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 11 octobre 2025, pas moins de 360 Palestiniens sont tombés en martyrs et 922 autres ont été blessés, tandis que 617 corps ont été récupérés des décombres. Les corps de nombreuses victimes demeurent encore ensevelis sous les ruines. La situation sanitaire dans l’enclave palestinienne est devenue catastrophique. Médecins Sans Frontières a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour l’accueil de dizaines de milliers de Ghazaouis gravement malades ou blessés nécessitant une évacuation sanitaire immédiate. Hani Isleem, coordinateur des évacuations médicales pour MSF, a alerté sur l’ampleur des besoins, précisant que les chiffres officiels de l’Organisation mondiale de la santé sous-estiment considérablement la réalité. Si l’OMS recense plus de 16.500 patients en attente d’évacuation, le nombre réel serait trois à quatre fois supérieur. Depuis octobre 2023, plus de 900 personnes sont décédées en attendant une évacuation sanitaire, un chiffre considéré comme largement sous-estimé.

Le rythme des évacuations médicales reste dramatiquement insuffisant. Alors qu’environ 1.500 patients étaient évacués mensuellement au début de l’agression, ce nombre est tombé à environ 70 par mois après la fermeture par l’entité sioniste du point de passage de Rafah vers l’Égypte en mai 2024. Parmi les patients récemment évacués vers la Suisse figuraient des bébés atteints de graves malformations cardiaques congénitales, des enfants atteints de cancer et d’autres nécessitant une chirurgie orthopédique complexe. Sans ces évacuations, nombre d’entre eux n’auraient pas survécu.

Les journalistes palestiniens continuent de payer un lourd tribut dans l’exercice de leur profession. Le bureau des médias à Ghaza a annoncé mercredi que le nombre de journalistes tombés en martyrs s’élève désormais à 257 depuis le 7 octobre 2023, suite au décès du photojournaliste Mahmoud Wadi dans un bombardement de l’armée d’occupation à Khan Younes, malgré le cessez-le-feu en vigueur. Les journalistes palestiniens sont confrontés à des risques particulièrement élevés, étant délibérément visés par les tirs de l’armée d’occupation tout en faisant face à la faim et à l’épuisement.

La présidente de l’Assemblée générale a insisté sur la nécessité de maintenir l’acheminement de l’aide humanitaire sans obstacles, conformément aux engagements du cessez-le-feu, et a appelé les États membres à participer activement au processus de paix. « Le droit à l’autodétermination et le droit fondamental de vivre en paix, en sécurité et dans la dignité dans son propre pays, à l’abri de la guerre, de l’occupation et de la violence, ne sont pas un privilège à acquérir, mais un droit à protéger », a-t-elle conclu, soulignant que la recherche de la paix et de la justice au Moyen-Orient exige l’action immédiate des Nations unies.

Lyes Saïdi

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