Économie

Par manque de plan de charge : Construb-EST dans la tourmente

Le défaut de marchés a plongé la Société de construction et d’urbanisme de l’Est, Construb-EST, dans une crise sans précédent et les travailleurs dans une précarité extrême. En effet, Construb-EST est totalement paralysée. La crise, qui perdure depuis plusieurs mois déjà, a fortement impacté l’activité de la société et s’est répercutée sur la situation sociale des travailleurs. Selon certains travailleurs qui nous ont contacté, la situation ne cesse de s’aggraver et devient de plus en plus insoutenable. Selon nos interlocuteurs, « en dépit des actions de protestation et de sit-in observés depuis plus de deux ans devant le siège de la wilaya d’Annaba, aucun responsable n’a daigné bouger le petit doigt pour tenter de trouver la moindre solution », nous dit-on. Au-delà des mouvements de protestation pour revendiquer des marchés susceptibles de remédier à la situation sociale des travailleurs, « c’est surtout le cumul de 28 mois de salaires impayés, un état de fait qui remonte à avant l’année 2004 », ont ajouté certains interlocuteurs parmi les travailleurs. Rappelons que Construb-EST Annaba (Société de Construction et d’Urbanisme de l’Est) vit une crise profonde et est confrontée à des problèmes financiers, au manque de marchés et aux retards de salaires de ses employés. Cette situation a, en plus des protestations des travailleurs, interpellé les députés d’Annaba qui ont, rappelle-t-on, appelé à l’aide pour une restructuration urgente, notamment face à des promesses du Conseil de participations de l’État. Face à cette inertie, les travailleurs observent dans une incapacité totale la poursuite des opérations de saisie des véhicules, des engins et des équipements, et « leur vente, le plus souvent à des prix dérisoires », ont souligné les travailleurs de cette société.

Et pourtant, selon toujours les mêmes interlocuteurs qui ont rappelé que plusieurs tentatives de résolution ont été annoncées par le Conseil de participations de l’État à travers des promesses de restructuration du groupe, en réalité, la situation sur le terrain n’a donné aucune amélioration palpable, hormis la prise en charge des salaires à partir de janvier 2024 par les pouvoirs publics.

Un fait qui a, une fois de plus, fait réagir les députés de la wilaya d’Annaba à travers une correspondance adressée au ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme, de la Ville et de l’Aménagement du territoire, l’interpellant sur l’urgence d’une en charge et la nécessité de mettre fin à une crise sociale qui touche directement des centaines de familles.

Le dossier de la société Construb-EST, qui traîne depuis près de trois ans, s’est invité en 2023 à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une plénière de cette dernière qui avait été consacrée, rappelons-le, aux questions orales. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, avait évoqué la situation difficile que vit la société Construb-Est Annaba et ses employés. Interrogé sur les démarches que le ministère compte entreprendre pour sauver cette entreprise, le premier responsable de ce secteur avait répliqué : « On fait de notre mieux pour trouver rapidement une solution à cette situation. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que si cette entreprise traverse une période si compliquée, c’est à cause des dettes cumulées et de l’annulation des nombreux projets qui lui ont été confiés par le passé ». En expliquant : « Les dettes de Construb-Est jusqu’au mois de novembre 2023 ont atteint les 24,7 milliards de dinars. 1,3 milliard de dinars d’équipements a été saisi à cause des nombreuses plaintes des différentes parties ». Et d’ajouter : « La résiliation des contrats entre l’année 2020 et 2023 a fait perdre à cette société 9,4 milliards de dinars, tandis que les opérations réalisées et finalisées sont estimées à 4,5 milliards de dinars ».

Le ministre de l’Habitat avait pointé, rappelle-t-on, la mauvaise gestion de ses responsables. Le même responsable avait dès lors souligné que : « de tels chiffres montrent qu’il y a une mauvaise gestion de la part des responsables de cette entreprise ».

M. Belaribi avait révélé que : « Pour que les employés soient payés, plusieurs avances ont été accordées directement par le Trésor après l’aval du Premier ministre ». Pour le ministre, la solution la plus logique qui sauvera cette société est de la restructurer. Il avait expliqué dans ce sens que : « Afin que cette opération soit réalisée, ce dossier a été mis sur la table des parties concernées. On espère qu’il sera étudié rapidement et qu’une décision finale soit prise s pour que nous puissions voir plus clair et savoir ce qu’il faut faire pour la suite », a expliqué M. Tarek Belaribi devant l’assistance de l’APN. 

Sofia Chahine

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *