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Elle s’impose comme destination d’investissement majeure : L’Algérie, un pôle agricole émergent

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid, a affirmé lundi que l’Algérie est devenue une destination d’investissement montante dans le secteur agricole, lors d’un séminaire international sur les opportunités d’investissement organisé au Centre international de conférences Abdelatif Rahal à Alger, en présence d’investisseurs, d’hommes d’affaires nationaux et étrangers, et de représentants de start-up innovantes. Ce séminaire, qui s’inscrit dans le cadre de la quatrième édition de la Conférence africaine des start-up organisée du 6 au 8 décembre sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, a réuni le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises Noureddine Ouadah, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement Omar Rekkache, ainsi que des responsables d’institutions financières, d’établissements économiques publics et privés, des chercheurs et des experts spécialisés dans les domaines agricole et technologique.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre Oualid a présenté une vision globale de l’agriculture algérienne à l’horizon 2030, soulignant que le pays a réalisé des avancées considérables ces dernières années grâce à une politique volontariste d’investissement. Il a cité en exemple le projet Baldna dans la wilaya d’Adrar et le projet italien de Timimoun, affirmant que l’Algérie est aujourd’hui ouverte à tous les investissements nationaux et étrangers dans ce secteur stratégique. Le ministre a notamment déclaré que le secteur agricole algérien traverse actuellement un moment charnière de transformation, contribuant à hauteur d’environ 35 milliards de dollars à l’économie nationale, soit 18% du produit intérieur brut, tandis que l’engagement du gouvernement à moderniser l’agriculture, soutenu par un plan d’investissement de 5,8 milliards de dollars, renforce la position de l’Algérie comme puissance agricole émergente en Afrique et dans la région méditerranéenne.

Le ministre a détaillé les investissements majeurs récemment réalisés ou en cours de réalisation sur le territoire national. Parmi les projets phares, il a évoqué le projet Baldna à Adrar, une initiative colossale dans les secteurs laitier et fourrager d’une valeur de 3,5 milliards de dollars couvrant 117.000 hectares, qui vise à produire 1,7 milliard de litres de lait annuellement. Il a également mis en avant le projet Bonifiche Ferraresi à Timimoun, un projet intégré de céréales et de légumineuses d’une valeur de 420 millions de dollars mené par des investisseurs italiens, qui revêt une importance capitale et bénéficiera aux deux pays dans le cadre d’une coopération bilatérale renforcée.

Des atouts compétitifs 

Le ministre Oualid a passé en revue les différents avantages dont dispose le secteur agricole algérien pour séduire les investisseurs nationaux et étrangers. Il a notamment souligné que les coûts énergétiques atteignent, grâce au soutien important de l’État, 0,043 dollar par kilowattheure, soit cinq fois moins que les tarifs appliqués aux États-Unis et en Europe. Selon lui, cet avantage compétitif majeur renforce considérablement la marge bénéficiaire, notamment dans les activités énergivores telles que les cultures sous serres, le stockage frigorifique et la transformation des produits alimentaires. Le ministre a également fait observer que l’Algérie recèle certaines des plus importantes réserves d’eaux souterraines au monde, estimées à 40.000 milliards de mètres cubes, ce qui permet de lever l’un des principaux obstacles à l’agriculture saharienne, à savoir la rareté de l’eau. À cela s’ajoutent la position stratégique du pays, sa proximité des marchés européen, africain et moyen-oriental, ainsi qu’un capital humain qualifié issu d’universités et de centres de formation professionnelle avancés, a-t-il précisé, dressant ainsi un tableau exhaustif des atouts algériens. Pour le ministre Oualid, l’agriculture est devenue un moteur essentiel de l’économie nationale, tout en employant plus de 2,7 millions de travailleurs. L’Algérie compte par ailleurs plus de 1,3 million d’exploitations agricoles réparties sur l’ensemble du territoire, a-t-il rappelé, mettant en avant l’immensité des terres agricoles du pays qui s’étendent sur 44 millions d’hectares, offrant ainsi un potentiel de développement considérable.

Les start-up algériennes présentent leurs solutions innovantes

Le séminaire a été marqué par la présentation de plusieurs projets innovants développés par des start-up algériennes spécialisées dans l’agriculture intelligente et les technologies agricoles de pointe. Ces présentations ont porté sur les solutions offertes par ces jeunes entreprises dans différents domaines de l’agriculture, reflétant ainsi la vitalité de l’écosystème des start-up en Algérie pour répondre aux besoins du marché national et régional dans un secteur en pleine mutation technologique. Parmi les solutions présentées figuraient des plateformes de gestion de fermes, des systèmes intelligents d’irrigation permettant une optimisation de la consommation d’eau, des applications de contrôle de récoltes utilisant des technologies de pointe, ainsi que des solutions innovantes pour l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement agricole du producteur au consommateur. Dans ce cadre, l’entreprise algérienne des cultures intelligentes AITECH a présenté les solutions qu’elle a développées dans le domaine de la gestion des champs agricoles et de l’irrigation intelligente, démontrant ainsi la capacité des start-up nationales à proposer des réponses technologiques adaptées aux défis du secteur. De son côté, la start-up Qareeb a présenté un ensemble de solutions en matière de culture intelligente qui s’appuient sur l’internet des objets, les stations de veille écologique et l’intelligence artificielle pour soutenir les agriculteurs et augmenter significativement leur rendement tout en optimisant l’utilisation des ressources naturelles. Cette présentation a particulièrement retenu l’attention des participants en raison de son caractère innovant et de son potentiel d’application à grande échelle dans les exploitations agricoles algériennes. La représentante de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement a pour sa part présenté les principales incitations adoptées par l’Algérie en vue de renforcer la valeur nationale de la production agricole afin de répondre aux besoins essentiels en produits alimentaires en s’appuyant sur l’investissement privé national et étranger. Selon les chiffres officiels avancés lors du séminaire, le nombre de projets agricoles enregistrés auprès de l’AAPI depuis sa création en novembre 2022 jusqu’à ce jour s’élève à 1.311 projets pour une valeur déclarée avoisinant les 4 milliards de dollars, susceptibles de générer 21.730 emplois directs sur l’ensemble du territoire national. Le séminaire a été marqué par un temps fort avec la signature d’une convention de financement de 200 millions de dinars entre la start-up Qareeb, créée avec le soutien du Fonds algérien des start-up, et un investisseur algérien, sous la supervision des ministres de l’Agriculture et de l’Économie de la connaissance. Cette signature symbolique illustre la volonté des autorités d’accompagner concrètement l’émergence d’un écosystème agricole innovant et de favoriser la rencontre entre les porteurs de projets technologiques et les investisseurs potentiels.

Sabrina Aziouez

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