Petković se montre confiant avant la CAN : « L’Algérie affichera un bon niveau »
À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, Vladimir Petković a livré une analyse approfondie des défis qui attendent l’équipe nationale dans les mois à venir.
Entre la CAN imminente et la Coupe du monde 2026 où les Fennecs affronteront l’Argentine, l’Autriche et la Jordanie, le sélectionneur national a affiché sa confiance tout en appelant à l’unité et à la cohésion autour de son groupe. Dans une interview accordée à la chaîne algérienne El Heddaf, le technicien suisse s’est exprimé sur plusieurs dossiers sensibles, de la composition de sa liste pour la CAN aux critiques visant certains joueurs, notamment Ramiz Zerrouki. Le technicien helvétique a d’abord évoqué avec satisfaction la qualification de l’Algérie pour le Mondial 2026, se disant « très satisfait que nous soyons présents ici et que nous participions à cette édition de la Coupe du Monde », une compétition qu’il estime « parfaitement organisée et rassemblant des équipes très solides et expérimentées ». Le tirage au sort a placé les Verts dans un groupe relevé face à trois adversaires de taille, mais Petković y voit des opportunités à saisir. Selon lui, l’Algérie affrontera « trois équipes de grande valeur et de grande renommée », tout en identifiant « de réelles opportunités pour que nous puissions non seulement sortir vainqueur, mais également progresser match après match ». Le sélectionneur national n’élude pas la difficulté de la tâche, reconnaissant que « l’Argentine reste bien entendu le grand favori » du groupe. L’Albiceleste, championne du monde en titre et double tenante de la Copa América, représente l’obstacle le plus redoutable sur le parcours des Fennecs. Concernant l’Autriche, Petković souligne la qualité de jeu de cette équipe européenne qui pratique un football « structuré, rapide et très puissant ». Quant à la Jordanie, il met en garde contre toute forme de sous-estimation, la décrivant comme « une équipe surprise qu’il ne faut surtout jamais sous-estimer », conscient que les surprises font partie intégrante du football international.
Mais avant de penser au rendez-vous mondial, c’est la Coupe d’Afrique des Nations qui monopolise l’attention. À deux jours de la date limite d’envoi de la liste définitive à la Confédération africaine de football, Petković reste prudent sur la composition de son effectif. « Parler de la liste définitive de la CAN est encore un peu tôt. Certains joueurs seront en forme, d’autres moins, d’autres encore pourraient se blesser. Je préfère en discuter le moment venu », a-t-il expliqué, refusant de se précipiter dans ses choix finaux. Cette prudence témoigne de son souci de préserver toutes les options jusqu’au dernier moment, en fonction de l’état de forme et de la condition physique de ses joueurs. Fidèle à sa philosophie de jeu et à son approche pragmatique, le sélectionneur refuse de faire des promesses irréalistes aux supporters algériens. « Je ne vous garantis rien mais je vous assure que l’équipe affichera un bon niveau à la CAN et nous aurons de bons résultats », a-t-il déclaré avec franchise. Pour Petković, l’essentiel réside dans la manière d’aborder la compétition et chaque rencontre avec sérieux et détermination. « Nous voulons avant tout jouer notre football et chercher à gagner chaque match », a-t-il martelé, insistant sur l’importance d’une approche équilibrée et réaliste. Le technicien suisse privilégie la mesure dans ses analyses, rappelant qu’il n’a « jamais une approche qui va de 0 à 100 ou de 100 à 0 », préférant garder une vision nuancée des situations. La question de l’intégration éventuelle de joueurs brillant actuellement avec l’équipe A’ lors de la Coupe arabe, comme Victor Lekhal ou Adil Boulbina, a également été abordée. Petković s’est montré attentif mais mesuré sur ce sujet délicat. « Je suis ce qu’ils font du mieux possible et je lis ce qui se dit à leur propos. Bien sûr, je le fais avec parcimonie, car je n’ai pas pour habitude de tout bouleverser. Je préfère parler d’un groupe plutôt que d’un joueur ou deux. Ce qui est certain, c’est que les portes de la sélection restent ouvertes à ceux qui prouvent qu’ils le méritent », a-t-il précisé. Cette déclaration confirme que le sélectionneur suit de près les performances des joueurs locaux tout en maintenant la stabilité de son groupe principal, rappelant que « la porte de l’équipe nationale reste ouverte à tout le monde » et que sa mission est de constituer « un groupe de 23 à 26 joueurs, les meilleurs possibles ».
Le cas de Riyad Mahrez, capitaine emblématique de la sélection, a naturellement été évoqué. Petković a tenu à nuancer l’idée d’une dépendance excessive de l’équipe envers son meneur de jeu. « Il y a beaucoup de joueurs qui sont au même niveau que Mahrez, mais il est normal de discuter davantage avec le capitaine, qui a tant apporté à l’Algérie », a-t-il souligné, rendant hommage à l’apport considérable du joueur d’Al-Ahli tout en rappelant que l’équipe dispose d’autres talents capables de faire la différence. Le sélectionneur a également pris fermement la défense de Ramiz Zerrouki, milieu de terrain qui cristallise régulièrement les critiques d’une partie du public et des observateurs. Souvent qualifié d’indésirable par certains, le joueur de Feyenoord fait l’objet de débats enflammés à chaque fois qu’il est convoqué en équipe nationale. Pour Petković, ces attaques sont injustifiées et ne reflètent pas la réalité. « On peut reprocher une erreur à Zerrouki, mais jamais son comportement, ce qu’il apporte dans le jeu ni son engagement. C’est un grand professionnel, un joueur respecté et apprécié au sein du groupe », a assuré le technicien avec conviction. Le sélectionneur a également confié suivre attentivement les commentaires concernant l’équipe A’, démontrant son attention aux débats qui animent la sphère footballistique algérienne. « Zerrouki est un grand professionnel, un joueur très apprécié dans notre équipe », a-t-il réaffirmé, mettant fin aux spéculations sur une éventuelle mise à l’écart du milieu de terrain. Au-delà des considérations tactiques et techniques, Petković a insisté sur l’importance cruciale de l’unité nationale autour de l’équipe. « Uniquement ensemble, tout le peuple, vous les journalistes et nous dans le football, nous pouvons faire de grandes choses. Si nous sommes divisés, ce sera difficile », a-t-il lancé comme un appel à la mobilisation générale. Ce message s’adresse autant aux supporters qu’aux médias et aux différents acteurs du football algérien, dans un contexte où les critiques et les polémiques peuvent parfois parasiter la préparation de l’équipe nationale. Le sélectionneur a également salué l’implication exemplaire de son groupe et la qualité du travail accompli lors des derniers rassemblements, insistant sur le fait que c’est la cohésion collective qui fera la différence lors des grandes échéances. À quelques jours du début de la CAN, le message de Vladimir Petković est clair et sans ambiguïté : fierté d’appartenir à la famille des Fennecs, travail acharné au quotidien, cohésion sans faille entre tous les acteurs, et l’ambition affichée de ramener l’Algérie au premier plan du football africain et mondial. Le technicien suisse entend bien faire taire les sceptiques en construisant un collectif solide capable de rivaliser avec les meilleures équipes du continent et du monde.
Moncef D.

