Conférence africaine des startups : Plusieurs accords signés
La quatrième édition de la Conférence africaine des startups, qui s’est achevée lundi soir à Alger après trois jours de travaux, a été marquée par la signature de nombreux accords de partenariat stratégiques et l’adoption de recommandations majeures visant à renforcer l’écosystème entrepreneurial africain. Organisée sous le haut patronage du président de la République, cette manifestation continentale a réuni plus de 35 délégations ministérielles, deux cents exposants et trois cents experts internationaux au Centre international de conférences Abdelatif Rahal. Les conventions signées sous la supervision du ministre de l’Economie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises, Noureddine Ouadah, couvrent un large éventail de secteurs stratégiques. Dans le domaine des technologies avancées, HB Tronics a conclu un mémorandum d’entente avec une startup zimbabwéenne pour le développement de logiciels tridimensionnels et de simulateurs immersifs. AI Grid, spécialisée dans les solutions d’intelligence artificielle, s’est positionnée comme fournisseur principal d’infrastructures dédiées à l’IA auprès d’Etihad Groupe et d’autres acteurs majeurs de l’écosystème, consolidant ainsi son rôle central dans la transformation numérique du continent. L’économie bleue a particulièrement retenu l’attention avec plusieurs partenariats innovants. Merteec et Marine Arc ont signé des accords avec Time Smart Energy pour intégrer des technologies d’énergies renouvelables dans les navires de pêche et de plaisance. Sea Garden a établi un partenariat avec le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture pour lancer des unités d’élevage expérimentales, tandis que Marlinova a conclu une convention avec Marine Arc portant sur l’utilisation de véhicules sous-marins téléopérés dans les opérations de réparation navale.
L’opérateur de téléphonie mobile Djezzy a marqué cette édition par la signature de six contrats de partenariat avec des startups affiliées à l’accélérateur public Algeria Venture. Selon le directeur général de Djezzy, Boumediene Senouci, ces accords concrétisent la stratégie de l’entreprise visant à renforcer l’infrastructure de l’écosystème des télécommunications dans un contexte marqué par l’introduction de la 5G, de l’intelligence artificielle et des services cloud. Les partenariats concernent Bortocall pour les services vocaux, Digital Fennec pour le développement d’applications, AI Grid pour l’automatisation avancée, Yalidine pour la livraison et la gestion des stocks, Gifty pour la fidélisation des clients, et Cybears pour la cybersécurité. Dans le secteur de la digitalisation de l’investissement, HR Technology et CAPA ont signé un accord pour développer des cartes dynamiques d’aide à l’investissement. La startup Candy Tech a conclu un partenariat à long terme avec une entreprise tchadienne pour l’exportation de franchises personnalisées, ainsi qu’un accord avec le Fonds algérien des startups en tant que nouvel investisseur. Le secteur logistique n’a pas été en reste, avec Yalidine signant deux mémorandums d’entente avec Salvacom et Digital Group pour renforcer la fiabilité des services de livraison et développer des solutions de cybersécurité. Au-delà des accords commerciaux, la Conférence a été couronnée par l’adoption de la quatrième Déclaration d’Alger par les ministres africains chargés des startups, de l’entrepreneuriat et de l’innovation. À travers ce document, qui sera soumis à l’adoption officielle lors de la session du Conseil exécutif de l’Union africaine prévue en février 2026 à Addis-Abeba, les participants réaffirment leur engagement à soutenir les startups continentales pour étendre leurs activités aux marchés régionaux et internationaux et à renforcer leur accès aux sources de financement.
Un cadre fiscal adapté
Les ministres ont également adopté un cadre fiscal relatif aux startups, à l’innovation et à la recherche et au développement en Afrique, considéré comme une contribution décisive permettant à l’innovation de prospérer sur le continent. Selon la vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, Selma Malika Haddadi, les politiques fiscales constituent l’un des instruments les plus efficaces pour affirmer la volonté de l’Afrique de garder ses jeunes talents et d’encourager l’initiative. Les ministres africains en charge des télécommunications ont par ailleurs adopté, sous l’égide de l’Union africaine des télécommunications, la Déclaration d’Alger sur les plateformes numériques équitables, sûres et responsables en Afrique. Un projet proposé par l’Algérie visant à protéger les données personnelles des Africains a été approuvé à l’unanimité, instaurant des cadres juridiques permettant de préserver les intérêts et la culture des Africains. La Conférence a également mis en lumière la contribution de la diaspora africaine à la promotion de l’entrepreneuriat et souligné les efforts de l’Algérie dans le domaine de l’économie de la connaissance. Avec plus de treize mille startups labellisées et un objectif de vingt mille d’ici fin 2029, l’Algérie confirme son rôle prépondérant dans le développement de l’écosystème africain de l’innovation.
Amar Malki

