Gara Djebilet, une ambition industrielle
Gara Djebilet, considéré comme l’un des plus importants gisements de fer au monde avec des réserves estimées à plusieurs milliards de tonnes, cristallise aujourd’hui les ambitions industrielles de l’Algérie.
Le projet minier de Gara Djebilet franchit une étape majeure avec plus de 400 000 tonnes de minerai de fer déjà extraites et la mise en service prochaine de deux unités de traitement qui génèreront 500 emplois directs, a annoncé mercredi la secrétaire d’État chargée des mines, Karima Bakir Tafer, lors d’une visite d’inspection sur le site. Cette avancée spectaculaire confirme la volonté du Président Tebboune de faire de ce gisement exceptionnel un pilier de la souveraineté industrielle algérienne et un levier stratégique pour la diversification économique hors hydrocarbures. La visite conjointe de Karima Bakir Tafer et du ministre des Travaux publics, Abdelkader Djelaoui, à Tindouf témoigne de l’importance que les autorités accordent à ce projet titanesque. Gara Djebilet, considéré comme l’un des plus importants gisements de fer au monde avec des réserves estimées à plusieurs milliards de tonnes, cristallise aujourd’hui les ambitions industrielles de l’Algérie. Le site incarne la volonté du pays de valoriser ses richesses minières pour bâtir une véritable base industrielle nationale et réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. La secrétaire d’État a souligné que cette visite s’inscrivait dans le cadre du suivi sur le terrain des grands projets structurants du secteur minier. « Le projet de développement du minerai de fer sur ce site constitue un projet stratégique important et représente l’un des fondements de la stratégie de l’État dans la construction d’une base industrielle dans le domaine minier », a-t-elle déclaré, insistant sur la dimension nationale de cette initiative. Elle a également rappelé que « le projet Gara Djebilet est aujourd’hui une réalité concrète grâce au soutien continu du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune », saluant les progrès considérables enregistrés dans la réalisation des infrastructures de transport du minerai, notamment les réseaux routiers de raccordement et les installations logistiques.
Sur le plan opérationnel, les chiffres témoignent d’une montée en puissance rapide. La quantité extraite de minerai de fer a dépassé les 400 000 tonnes, et le démarrage de l’utilisation d’explosifs pour poursuivre les opérations d’extraction est prévu dans les prochains jours, ce qui permettra d’accélérer significativement la cadence de production. L’expédition des quantités traitées devrait intervenir prochainement, marquant ainsi le début effectif de la chaîne de valorisation du minerai. Les installations de traitement primaire, dont le taux d’avancement dépasse désormais 48%, constituent le cœur technologique du projet. Ces unités auront pour mission le concassage, le criblage et l’enrichissement du minerai, avec un objectif ambitieux : augmenter la teneur en fer tout en réduisant drastiquement le taux de phosphore de 0,8% à 0,2%. Cette prouesse technique, rendue possible par l’adoption des technologies les plus récentes de traitement du phosphore, conditionnera la qualité du produit final et sa compétitivité sur les marchés internationaux. La trajectoire de production s’annonce impressionnante, avec une capacité initiale d’un million de tonnes en 2026, devant atteindre huit millions de tonnes à l’horizon 2030, soit précisément la quantité nécessaire pour approvisionner l’usine de Béchar en matière première.
500 emplois directs pour dynamiser la région
Au-delà des considérations techniques et industrielles, le projet de Gara Djebilet se veut également un vecteur de développement territorial et social. Karima Bakir Tafer a annoncé que les deux unités de traitement créeront 500 postes d’emploi directs, avec une priorité explicite accordée aux jeunes de la région. Cette injection de main-d’œuvre qualifiée dans une zone traditionnellement enclavée représente une opportunité inédite de développement local et de fixation des populations. Les autorités misent sur cet effet d’entraînement pour dynamiser l’ensemble de l’écosystème économique de Tindouf et des wilayas environnantes, en générant également des milliers d’emplois indirects dans les secteurs du transport, de la logistique et des services.
Rappelons que l’Assemblée générale constitutive de la société mixte entre le groupe public Sonarim, via sa filiale Feraal, et la société turque Tosyali Algérie, s’est tenue lundi, scellant une collaboration stratégique fondée sur le transfert de technologies et l’intégration industrielle. L’infrastructure de transport constitue l’épine dorsale logistique du projet. La nouvelle ligne ferroviaire reliant Gara Djebilet à Béchar sur 950 kilomètres, entièrement achevée, sera inaugurée en janvier 2026 sur instruction du président Tebboune. Cette liaison permettra d’acheminer le premier chargement de minerai vers le complexe Tosyali d’Oran dès 2026, créant ainsi une chaîne de valeur intégrée du gisement jusqu’à la transformation sidérurgique finale. Le président de la République a expressément ordonné le lancement de l’exploitation au premier trimestre 2026, qualifiant cet événement de « message fort pour un nouvel élan algérien consolidant le principe de souveraineté économique ».
La secrétaire d’État a souligné que la réussite du projet repose sur une coordination exemplaire entre plusieurs secteurs ministériels et les autorités locales, un facteur qu’elle considère comme « essentiel dans la réalisation des progrès sur le terrain ». Cette gouvernance transversale, associée au respect scrupuleux des délais par les équipes d’ouvriers mobilisées sur le chantier, augure d’une concrétisation dans les temps impartis de cette infrastructure stratégique. Gara Djebilet s’impose désormais comme un symbole tangible de la capacité de l’Algérie à mener à bien des projets d’envergure continentale, transformant ses immenses réserves minières en leviers de croissance durable et de rayonnement industriel régional et international.
Samira Ghrib

